Rallye Pays du Gier 2011
Laurent REUCHE ouvre le bal
Les 18 et 19 Mars, le Rallye NPEA Pays de Gier, outre son inscription à la Coupe de France des Rallyes 1ère Division, accueillait, comme à l'accoutumée, la première manche du Championnat Suisse des Rallyes. Ainsi, tout le gratin suisse du Rallye s'était donné rendez-vous à Saint-Chamond pour le lancement des hostilités de la Saison 2011, tout en se mesurant aux équipages français. En tout, 137 équipages prêt à en découdre sur les spéciales sélectives tracées aux alentours de Sainte-Croix-en-Jarez, Doizieux et Valfleury principalement. Un plateau conséquent tant sur le plan quantitatif que qualitatif, puisque l'on dénombre une bonne dizaine d'équipages capables de briguer la plus haute marche du podium ; de quoi réjouir le public venu en masse encourager les pilotes au bord des spéciales.
Ayant monté un programme en Peugeot 207 S2000 pour 2011, après ses résultats prometteurs la saison dernière en Volant 207 (qu'il a remporté) sur les routes du Championnat de France, la valeur montante Laurent Reuche signe à Saint-Chamond son premier succès en Championnat Suisse, qui, on l'espère, en appellera d'autres.
Et pourtant, à l'issue des deux premières spéciales de Sainte-Croix-en-Jarez (20.7 kms) et Doizieux (22 kms), c'est l'expérimenté, Grégoire Hotz, aux commandes de sa Renault Clio S1600 qui déjoue les pièges des spéciales nocturnes. Engagé sur une Peugeot 207 S2000, Yvan Ballinari accuse un retard de 16s6, et le troisième provisoire, Laurent Reuche, de 18s8. Côté français, Jérôme Chavanne (Citroën Xsara Maxi) F214 est parti très fort puisqu'il se classe au 4e rang à l'issue de cette première étape du vendredi. Il damne le pion à Nicolas Althaus (Peugeot 207 S2000), parti prudemment lors du premier secteur chronométré. A noter également le très bon début de Rallye du Savoyard Sébastien Bugnet, dont la Renault Clio Maxi F2000 orange fluo figure à la 6e place.
Le lendemain, alors que la pluie fait son apparition sur l'ES de Valfleury, Reuche passe à l'offensive, mais retrouve à ses basques les 207 S2000 de Ballinari (à 3s9) et Arnaud Monnet (à 4s4). Dans la suivante, Ballinari réplique et s'empare du commandement du Rallye, tandis qu'Althaus retrouve les bonnes sensations en signant le 2e temps scratch. Ce dernier va même jusqu'à signer le meilleur temps dans l'ES 5 de Doizieux, malgré la pression constante de Ballinari, et de Reuche, qui se tiennent dans un mouchoir de poche. A l'issue de la première boucle, ces derniers sont séparés de 10s7 au général, tandis que Hotz est relégué au 3e rang.
Le départ du deuxième passage dans l'ES de Valfleury est donné à 13h52. Jérôme Chavanne exploite tout le potentiel de sa monstrueuse Xsara et claque le meilleur temps, ce qui constitue une réelle performance au vue du plateau, puisqu'il a, à ses trousses, une armada de S2000 emmenées par Laurent Reuche. Mais la mécanique de la magnifique Xsara en décide autrement, et c'est la mort dans l'âme que le premier cité rend son carnet de bord avant même le départ de l'ES 7.
Piqué au vif, Hotz réagit dans Sainte-Croix-en-Jarez et récupère de précieuses secondes, tandis qu'aux avant-postes, Reuche devient le nouveau leader provisoire du Rallye, et dispose d'un pécule de 1s5 par rapport à Ballinari. En embuscade, Althaus vient jouer les trouble-fêtes en épinglant l'ES 8 à son compteur. Hotz quant à lui, conserve sa 3e place au général, mais perd du terrain face à ses rivaux et ne peut espérer, sauf erreurs ou ennuis mécaniques pour les deux premières têtes d'affiche, revenir sur les devants de la scène.

Il ne reste plus que deux ES à parcourir pour que Reuche voie la victoire se profiler à l'horizon. Il cravachait dans l'avant-dernière afin se de mettre définitivement à l'abri et de gérer sa victoire dans l'ultime ES, qu'il cède à Ballinari.
C'est donc avec les honneurs du vainqueur que Laurent Reuche rentre au parc fermé à Saint-Chamond, ce qui lui permet de prendre l'avantage pour le gain du Championnat Suisse. Il a cependant dû surveiller dans ses rétroviseurs, tout au long de la journée, son dauphin, Yvan Ballinari. Ce dernier n'a en effet jamais relâché la pression, en roulant sur un rythme soutenu tout au long du Rallye, rythme que n'a pu suivre Grégoire Hotz, lésé face à la puissance des 207 S2000, mais qui gravit tout de même la troisième marche du podium ; un podium 100 % Suisse.
Quant à Nicolas Althaus, il a pris toute la mesure de sa 207 S2000. 20e temps dans l'ES 1, il a ensuite haussé le ton progressivement, en signant des temps très significations, lui permettant d'atteindre le 4e rang du classement final. 1er Français, Arnaud Monnet a également signé des performances honorables, et rentre dans le Top 5. La 6e place est à mettre à l'actif de Philippe Greiffenberg, visiblement en très bonne osmose avec sa nouvelle arme qu'est la Peugeot 207 S2000. 7e, Pascal Clairet (Peugeot 306 Maxi) a démontré que les « Kit-Car » ont encore de beaux restes. La 8e position finale est à mettre à l'attribut de Ruedi Schmildin (Mitsubishi Lancer Evo 8) N4. Les Suisses sont décidément à l'honneur, puisque Michaël Burri en termine 9e, alors qu'Antonin Mougin (Citroën C2 R2 Max) clôture le Top 10.

Groupe A: Les S2000 impériales

Rien ni personne n'est venu contester la suprématie des 207 S2000, qui finissent dans un tir groupé, avec dans l'ordre : Reuche-Ballinari et Althaus, qui constituent le podium du Groupe A, et par la même occasion, de la classe A7S. Dans cette même catégorie, Laurent Luyet n'a pu défendre ses chances, sa Fiat Grande Punto S2000 refusant tout service sur la liaison le conduisant au premier secteur chronométré. Seul partant en A7K, le local Pascal Clairet a brillé sur ses terres. Pour le gain de la A7, Cédric Farlay (Renault Clio RS) annonce la couleur au cours du premier secteur chronométré, pour 1s3 devant le Suisse Sergio Pinto (Honda Civic Type R). Le lendemain, Pinto prend l'ascendant et l'emporte au final. Farlay et Michel Depeyre (Peugeot 206 RC) complètent le podium.A noter le retrait de Dominique Romo (Renault Clio RS) dans l'ES 3, alors qu'il était en lice pour le podium de classe.
Si en A6K, Grégoire Hotz demeurait intouchable, en revanche la A6 était le théâtre d'une véritable empoignade entre les Saxo VTS de Florian Fayolle et Noël Chabanas. Un duel vite tronqué par l'abandon de Fayolle, alors qu'il menait, notamment par le biais d'un superbe 15e temps au cours du sixième secteur chronométré. Pas dans le coup la veille, Benoit Viviet (Citroën Saxo VTS) reprenait ses marques le lendemain et clôturait le Rallye avec la 2e place de classe en poche, face à l'autre Saxo VTS de Frédéric Lombardo.
La A5K tombe dans l'escarcelle de Gilles Cellier, qui, après l'épisode Sierra Cosworth, a jeté son dévolu sur une magnifique Ford Puma Kit Car. Il a toutefois dû surveiller de près dans ses rétroviseurs la Peugeot 106 XSI emmenée par Mickaël Brundet, auteur d'un 11e temps scratch absolu dans l'ES 3 de Valfleury sur des routes détrempées. En ce qui concerne la Classe A5, après le retrait de Nicolas Francis sur sortie de route sans gravité, Jean-François Forot (Peugeot 106 XSI) n'avait plus qu'à dérouler pour décrocher la palme. Son dauphin n'est autre que Sébastien Ducrot aux commandes de sa Peugeot 205 Rallye.
Groupe N: Domination sans partage pour SCHMILDIN

Sur sa Mitsubishi Lancer Evo 8, Ruedi Schmildin a dominé de bout en bout, et s'est vite affranchi d'une adversité pourtant prête à saisir la moindre erreur de sa part. Aux commandes de sa Subaru Impreza STI N14, Urs Hunziker a tout donné mais s'incline. Jean-Julien Sévelinge (Renault Clio Ragnotti) remporte la médaille de bronze. En N4, derrière les « avions » Schmildin et Hunziker, l'équipage féminin composé de Iris Thurnherr et Karina Heperle a suivi tant bien que mal le rythme effréné imposé par les hommes de tête. Elles sont récompensées de leur effort par un podium de classe.
En N3, Sévelinge assomme littéralement la concurrence à l'issue de la première étape, mais voit Yves Pilo (Renault Clio Ragnotti) ou encore Frédéric Michaud (Renault Clio Ragnotti) se rapprocher dangereusement. Si le premier jette l'éponge sur ennuis d'ordres mécaniques entre l'ES 8 et l'ES 9, le second ne lâche pas prise, ce qui n'altère en rien la suprématie de Sévelinge qui raflait les meilleurs temps, et ainsi remportait les lauriers. Sur sa Renault Clio RS, Pascal Bron se glisse dans le tiercé gagnant.
En N2, les bagarres pour le compte de la victoire de classe se sont également révélées ardues. Damien Defert (Citroën Saxo VTS) trouvait le bon tempo dès les premiers chronos, mais n'était pas libéré pour autant de la menace d'Anthony Suc (Honda Civic VTI), qui parvenait à lui ravir l'ES 2, l'ES 6 et l'ES 7. Ces derniers ont même fait jeu égal dans l'ultime ES, mais Defert a conservé l'avantage. Derrière, Daniel Fontaney (Peugeot 106 S16) a saisi l'opportunité pour monter sur le podium de classe.
Dans la classe biberon, le vainqueur de la N1 à la Finale des Rallyes 2010 au Pays Basque, Dimitri Audet (Peugeot 106 XSI) n'a pas failli à sa réputation. Pourtant, il a trouvé sur son chemin un Guillaume Lesueur des grands jours, qui a notamment hissé sa 205 Rallye à la 13e place scratch de l'ES 3. Rémi Vivat et son AX GTI lui ont également mené la vie dure, mais pas suffisamment pour décrocher la palme. Tous trois finissent dans cet ordre.

Groupe F2000: Quelle hécatombe !

Le Groupe F2000 a été décimé par les abandons. Au terme des deux premiers secteurs chronométrés, Chavanne menait le bal, devant un Emeric Robert très déterminé aux commandes de sa nouvelle monture : une Renault Clio RS F214, avec laquelle il signe le 5e temps de l'ES 1 à seulement 3s9 du premier cité. Sébastien Bugnet est le troisième membre du podium provisoire et s'intercale à la 6e position au général. Derrière on se bouscule au portillon, avec entre autre Laurent Lecki (Peugeot 306 Maxi) F214 en embuscade, mais également Christophe Landon et son inusable Opel Manta F214. La première boucle va être fatale aux trois principaux poursuivants, Bugnet et Robert sont trahis par la mécanique, et Lecki part à faute. Chavanne a désormais la voie libre, et poursuit sur sa lancée en se payant le luxe de signer le scratch dans l'ES 6, avant de connaître à son tour les aléas de la mécanique. Au final, Landon, après avoir réalisé des performances de premier ordre, tel un 10e temps scratch, avec une monture, qui pourtant, accuse le poids des années face à des auto bien plus récentes et affutées, hérite de la victoire finale. Pour la deuxième marche, Patrice Barbier a fait parler la poudre avec sa « petite » Peugeot 106 XSI F213, tandis que l'impressionnant Richard Desbordes aux commandes de sa Citroën Saxo VTS (F212) complète le podium.
En F214, après les abandons successifs des principaux leaders, Landon décroche la timbale. Un Robert en cache un autre puisque pour le gain de la place de dauphin, c'est Patrice Robert, ayant fait le lointain déplacement depuis la Loire-Atlantique afin d'inaugurer sa nouvelle monture, n'étant autre que la BMW 318 Compact ex-Lasselin, qui s'impose. Si la prise en main et le passage de la Saxo Kit Car à la propulsion s'est avérée délicate, de surcroît sur un tracé qu'il découvrait, les temps se sont améliorés au fil du Rallye, et gageons qu'il devrait dans les prochains mois briguer les places d'honneurs. Aux commandes de sa superbe Peugeot 306 S16, David Maras s'empare de la 3e marche du podium de classe.
En ce qui concerne la F213, Patrice Barbier a vite pris l'ascendant par rapport à Olivier Delaporte, qui évoluait sur une Citroën Saxo VTS. Stéphane Jacob cueille la 3e place.
En F212, ils étaient seuls deux partants, Richard Desbordes, sur un nuage, hérite de la victoire, après avoir une nouvelle fois brillé, en signant notamment un 7e puis un 9e temps scratch. Emeric Rey (Citroën Saxo VTS) n'a pourtant lui non plus pas fait de la figuration, acquiesçait à la 2e position.
Seul partant en F211 aux commandes de sa petite Fiat Cinquecento, il suffisait à Aurélien Lafont de rallier l'arrivée finale. Toutefois, il ne s'est pas seulement contenté de cet objectif, puisqu'il conclut l'épreuve au 42e rang, avec à la clé un 24e temps scratch dans l'ES 6 !
Groupe GT: CHAMBON sans soucis

Frédéric Chambon, et sa Porsche 993 Turbo ont pris la tête de Groupe dès le vendredi soir pour ne plus la lâcher. Ludovic Gaillard (BMW Z3 M Coupé) parti à la faute dès les premiers kilomètres, et Nicolas Viallettes (BMW 135 I) ayant rendu son carnet de bord au cours de l'ES 7 sur ennuis mécaniques, c'est Didier Revel et sa BMW Z3 Coupé qui repart avec la médaille d'argent.

Groupe Z: COUCHET esseulé

Frédéric Veglianti (Ford Sierra Cosworth) s'étant retiré dès l'ES 2, François Couchet se retrouvait seul et se contentait de rejoindre la ligne d'arrivée tout en se faisant plaisir aux commandes de cette auto légendaire qu'est la BMW M3.

Groupe R: La Suisse à l'honneur

En Groupe R, Antonio Galli et sa Citroën DS3 R3 menaient le bal jusqu'à l'ES 6 où une sortie de route ruinait ses espoirs. L'autre DS3 R3 de Michaël Burri prenait le relais. Antonin Mougin ; impérial en R2, a cependant cravaché ferme et prend la deuxième place de groupe. Il a tenu en respect Sébastien Carron (Renault Clio R3), 3e de Groupe. Fabien Ducote (Renault Clio R3) s'empare de la troisième marche de classe en R3. A noter également les chronos très prometteurs de Jean-Marc Salomon (Renault Clio R3), qui, à deux reprises, a signé le meilleur temps de groupe.

Au final, 89 équipages rejoindre le parc fermé final du Site Siemens basé à Saint-Chamond. Bravo à tous pour le spectacle offert !
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Prochain Rendez-Vous : le 26 Mars au Rallye Régional des Côtes de Garonne (33).

PQ47.