Course de Côte de Bagnols-Sabran 2011
Nicolas SCHATZ sur tous les fronts
Bagnols-Sabran accueillait comme à l'accoutumée le premier week-end d'avril, la première manche du Championnat de France de la Montagne, version 2011. Avec 149 concurrents au départ, dont de nombreux animateurs potentiels, cette première épreuve confirmait l'attrait toujours réel pour cette discipline particulière qu'est la Course de Côte, nécessitant dextérité, concentration primordiale, trajectoires impeccables et vitesse de pointe pour tenter de glaner la couronne.
En effet, que ce soit dans la catégorie des voitures ouvertes, où les monoplaces et barquettes sont présentes toujours en nombre, malgré le fait que certains habitués aient fait le choix de faire l'impasse sur la Saison 2011 en attendant l'homologation des moteurs V8 destinés aux Protos du Groupe CN ; ou dans la catégorie des voitures fermées, dont l'intérêt est renforcé depuis la création d'un Championnat réservé à ces dernières, les candidats se sont déplaces en nombre, malgré l'absence de certains ténors dont les montures ne sont pas encore prêtes. Outre la présence des habituels fers de lance des Groupes A, N, GT de Série et F2000, on note la croissance exponentielle du récent Groupe GTTS, où le plateau s'étoffe au fil des ans, ainsi que le retour sur le devant de la scène du Groupe FC, très prisé des spectateurs, et qui peut de nouveau marquer des points au sein du Championnat, à la condition de participer à un minimum de 7 manches.
Un plateau de qualité réuni afin d'en découdre sur les 3.100 kms que composent le tracé concocté par l'équipe de l'ASA Rhône Cèze, avec comme chef de file Régis Court.
A ce petit jeu, c'est le Champion de France en titre, Nicolas Schatz, qui remporte les lauriers aux commandes de sa Lola T 94/50, sans qu'aucun de ses adversaires n'aient été en mesure de contester sa suprématie.
Et ce dès la première manche d'essais chronométrés, où ce dernier prend le large avec un pécule de 0s998 face à Alban Thomas (Lola B 99/50) et 1s707 devant Stéphane Baudin (Reynard 1KL Mugen). Fabien Frantz, aux commandes de sa Reynard 92, ayant retrouvé la motivation après une saison 2010 en demi-teinte, se classe au quatrième rang. Sébastien Petit est quant à lui victime d'un tête-à-queue, ce qui ne lui permet pas de s'exprimer pleinement au cours de cette première montée d'essais, placée sous le signe du soleil, malgré quelques brumes matinales.
Schatz confirme au cours de la seconde montée, ce qui le place en tête des Essais. Son dauphin n'est autre qu'Alban Thomas, qui accuse un retard, de 1s871. Sébastien Petit légèrement en retrait, poursuit l'apprentissage de sa nouvelle Lola B 06/51, venue remplacer la Reynard en cours de saison dernière, tandis que Fabien Frantz décroche la 4e position.
Le lendemain, la première montée de course n'est qu'une formalité pour Schatz, qui se montre de nouveau intouchable. Derrière le leader, Alban Thomas reste solidement installé au second rang, alors que Fabien Frantz lance l'assaut pour le gain du podium. Il damne le pion à Petit et Stéphane Baudin. Au cours de la deuxième montée, Schatz améliore son chrono en 1min24s225, tandis qu'Alban Thomas voit Frantz se rapprocher dangereusement à 0s704. La dernière montée s'annonce décisive.
En effet, si Schatz se met définitivement à l'abri pour le compte de la victoire finale et prend l'avantage au niveau du Championnat, Sébastien Petit, piqué au vif, passe à l'offensive. Son attaque s'avère payante puisqu'il ravit la seconde marche du podium à Alban Thomas avec un temps de 1min25s561. Fabien Frantz a également participé à la lutte pour le gain du podium final, mais se contente du 4e rang pour 0s704. Stéphane Baudin rentre dans le Top 5 avec sa Reynard, après avoir connu son lot de mésaventures : gêné au cours de sa seconde montée, la direction de course l'autorisait à prendre un nouveau départ, mais il partait à la faute quelques encablures avant la ligne d'arrivée. Ainsi, seul son temps de la première manche comptait. Sur sa redoutable Osella PA27, Cyrille Frantz n'a pas amusé la galerie en se classant 6e. Il a pris l'avantage sur l'Auvergnat Yannick Latreille (Osella PA20S), 7e, tandis que Pierre Vonic, aux commandes de sa Martini MK 62, vainqueur en titre de la Coupe de France de la Montagne, a une nouvelle fois fait étalage de son talent en se hissant au 8e rang. Vincent Créniault (Martini MK 79) et Joël Roussel (Lola B 02-50 Zytek) referment le Top Dix.
Pour le Groupe D/E, au sein des diverses classes, différents vainqueurs ont émergé. Sami Guth, un des principaux animateurs du Challenge Open, impose sa Tatuus FR 2000 en DE7. Il est imité par Vincent Créniault (Martini MK 79) en DE5, suite à la sortie de route sans gravité de Sébastien Pierre (Dallara F 397), qui menait jusqu'à présent. En DE/3, Vincent Cervera (Ralt RT 32) enfonçait le clou face à la Martini MK 76 de Fabien Oya. Quant à Pierre Vonic, il a été l'auteur d'une véritable démonstration, et remporte les lauriers en DE/2, en précédant la Martini MK 56 de Luc Léonce. Dans la plus petite classe de la Catégorie des Monoplaces, Sylvain Iampetro (Formule Campus) a tenu en respect la Dallara 390 de Jérôme Wickjmans.
En C3-CN-CM, dans la catégorie des Sports Protos, Yannick Latreille (Osella PA 20S) a tenté de déloger Cyrille Frantz, mais ce dernier a cravaché ferme pour maintenir sa position de leader. Pour la médaille de bronze, un bras de fer s'est opéré entre Jordan Milesi (Norma M20) et Franck Bellières (Osella PA20S). Le premier cité en sort vainqueur, seulement pour quelques centièmes face à son adversaire.
En CN2, Nicolas Massu a dicté sa loi, mais il termine en tir groupé avec Eric Bonjean (Ligier JS 49) et Paul-Emile Nuguet au volant de sa rutilante Osella PA 20S. En revanche, Thierry Ferretti (Merlin), en manque d'adversité, s'adjugeait sans soucis la CN1.
Concernant la Classe C3-2, Olivier Augusto (Osella PA20S) dégoupillait, et malgré une frayeur lors de l'ultime montée, s'imposait de fort belle manière, avec à la clé, une place dans le Top Dix. Pascal Campi, qui étrennait une nouvelle déco sur son Osella PA 20S, cueille la seconde place.
Enfin, en CM, Dominique Carifi était sur un nuage au volant de son BRC CM05. Jean-Marie Recordier (BRC CM05) et Lucien Orssaud (Norma M20) complètent le trio de tête.
Quant à la Coupe des Dames, elle est enlevée par Cécile Cante aux commandes de sa Dallara.

Groupe A: Jean-Luc FRITSCH entame la saison par une victoire

Sur son habituelle Peugeot 306 Maxi, l'Alsacien n'a pas fait de détails en dominant dès les essais. Jean-Luc Corbier (Citroën Saxo Kit Car) réalise la bonne opération en se positionnant en embuscade, suivi par l'autre Peugeot 306 Maxi de Fabrice Calascione. Le lendemain, lors de la première montée de course, Pierre Beal (BMW M3 E36) vient arbitrer les débats en signant le deuxième temps de groupe, mais la réplique de Calascione ne se fait pas attendre ; ce dernier finissait par empocher la médaille d'argent. Corbier n'a pu faire face au retour de la puissante BMW qui complète le podium.
Pierre Beal est également auréolé d'un succès en classe A4, de peu devant l'autre BMW M3 E36 de Richard Prat, tandis que François-Xavier Thiévant, qui au cours de l'intersaison a jeté son dévolu sur une superbe Seat Leon Supercopa, se familiarisait avec la bête.
Jean-Luc Corbier hérite quant à lui de la victoire en Classe A2. Dominique Prudent, esseulé en A1, s'est fait plaisir aux commandes de sa Peugeot 205 Rallye.
Groupe N: Guillaume MOUCHE au final

A l'issue des essais chronométrés, Guillaume Mouche place sa BMW M3 E36 en tête, face à une armada d'autres BMW M3 E36, emmenées par Jean-François Ganevat. Mais la journée du dimanche sera le théâtre d'âpres bagarres pour le gain de la victoire de groupe. Alors que le premier cité subit les aléas de la mécanique lors de la première et deuxième manche de course, Philippe Poinsignon claquait le meilleur temps lors de la première montée, tout en surveillant dans ses rétroviseurs Pascal Cat et Dominik Gillet. Cependant, Jean-François Ganevat ne l'entendait pas de cette oreille et remettait les pendules à l'heure dans la seconde ascension, sans pour autant s'affranchir de l'adversité de Poinsignon et Cat, dans le sillage du premier cité. Toutefois, Guillaume Mouche parvenait à réparer afin de prendre part à l'ultime montée, et le couteau entre les dents, claquait un excellent 01min46s804, lui permettant de coiffer sur le fil ses concurrents. Poinsignon se consolait avec la place de dauphin, tandis que Cat complétait le tiercé gagnant, ce trio composant également le podium de la Classe N4, décidément très disputée au sein du Championnat de France de la Montagne.
En revanche, en N3, le Rallyman Nicolas Viougeas (Renault Clio Ragnotti) a rapidement pris l'ascendant sur ses adversaires. Hubert Montchalin (Renault Clio RS) saisi l'opportunité de se classer second, devant l'autre Clio RS de Vincent Ravel.
Pour sa première saison en Championnat de France de la Montagne en Challenge Espoirs, Guillaume Plan (Peugeot 106 S16) arrivait en tête de la Classe N2. Le dimanche matin, une petite excursion dans le bac à sable près de l'arrivée laissait le champ libre à Didier Fornieles (Peugeot 106 S16). Mais le premier cité retrouvait le bon tempo lors de l'ultime montée et raflait la victoire. Daniel Sire (Honda Civic VTI) s'empare de la troisième marche du podium.
Dans la plus petite cylindrée du Groupe N, la victoire tombe dans l'escarcelle de la 106 Rallye d'Yves Perez. L'Auvergnat Lionel Passemard atterrit au deuxième rang, après avoir contrôlé Mickaël Chapuy (Peugeot 106 Rallye), qui lui aussi a du composer avec les caprices de la mécanique lors de la première montée de course.

Groupe F2000: Thomas DONGER, meilleur performer

S'il y a un Groupe qui a également été le théâtre de véritables affrontements entre les différents candidats au podium, c'est bel et bien le Groupe F2000. Leader aux essais, le Rallyman Alain Grimaud, venu effectuer quelques tours de roues à Bagnols-Sabran sur sa puissante BMW 318 Compact issue des ateliers Delage Sport, se faisait surprendre par la Renault Mégane de Thomas Donger le lendemain. Deux manches de course tombaient dans l'escarcelle de ce dernier, l'une étant à mettre à l'actif de Grimaud, lui permettant d'empocher son premier succès de la Saison 2011. Il a cependant dû se méfier entre autre de la puissante Citroën Saxo du Corse Michel Marchetti, de la Simca Rallye 3 de Jean-Marc Boillot, ou encore de la Peugeot 306 Maxi de l'habitué Bruno Sanchez. D'ailleurs, ce dernier haussait le ton au fil des montées, et s'octroyait la médaille d'argent. Quant à Alain Grimaud, il complète le podium.
En F2000-3, si Donger a prouvé que la Mégane pouvait être considérée comme l'arme absolu en F2000, Grimaud n'a pas fait de la figuration non plus et cueille une place méritée sur le podium. Entre ces derniers, s'intercale Bruno Sanchez, qui a eu également son mot à dire.
En F2000-2, Samuel Durassier ayant profité de la trêve hivernale pour faire évoluer sa Saxo VTS 16S en voies larges a fait parler la poudre. Michel Marchetti aux commandes de sa performante Citroën Saxo au look « Kit Car » acquiesce à la seconde place, malgré quelques chronos très significatifs dont quelques meilleurs temps de groupe. En revanche, Dimitry Nugue, l'espoir Top Montagne 2008, qui inaugurait sa nouvelle Ford Fiesta typée « S1600 », n'a pu se mêler à la lutte pour la conquête du Graal, suite à son abandon à l'issu des essais.
Quant à Boillot, il s'adjuge la F2000-1 tout en ayant prouvé qu'une Simca Rallye 3 pouvait être encore compétitive pour glaner un podium de Groupe, la preuve en est son 3e temps au cours de la première manche de course.


Groupe FC:
Yannick POINSIGNON ouvre le bal

Si aux essais, Frédéric Breysse (Simca CG 1600) donne le premier l'assaut, suivi par la Scora Type II de l'expérimenté Joël Cazalens et de la belle Simca CG dorée de Frédéric Assenault, ce dernier se fait surprendre par le Simca CG Turbo de Yannick Poinsignon le dimanche, ce dernier ayant pris ses repères la veille avant de passer à la vitesse supérieure. Aucune manche n'échappe au Vosgien qui demeure redoutable sur les routes du Championnat de France depuis quelques saisons maintenant. En revanche, pour les places d'honneurs, il a fallu attendre la dernière montée pour voir se dessiner le podium. Joël Cazalens est le mieux réveillé à l'occasion de la première manche dominicale puisqu'il s'impose à la place de dauphin devant Frédéric Assenault, Frédéric Breysse rencontrant des ennuis d'ordre mécanique. Mais ce dernier ne se décourage pas pour autant et repart de plus belle au cours de l'ultime manche où il détrône Cazalens pour la deuxième marche du podium. Frédéric Assenault est écarté du podium et se console à la 4e place.
En FC4, derrière l'avion Poinsignon, Joël Cazalens a réalisé une belle course et signe une probante 2e place de classe associée à un podium de Groupe. 3e, Didier Deniset, aux commandes de sa superbe Renault 5 Turbo 2, a été relégué au rang d'observateur. Anthony Dubois sur sa Scora Maxi n'a quant à lui pas été épargné par les problèmes mécaniques et n'a pu effectuer une seule montée de course sans ennuis.
Seul engagé en FC3, le Niçois Herman Persici n'a pu défendre ses chances, la mécanique de son Opel Kadett s'étant enrayée.
En FC2, outre le duel qui a opposé les Simca CG de Breysse et Assenault pour le compte de la plus haute marche, à l'avantage du premier cité, Joël Ribot n'a lui non plus pas fait dans la dentelle et épingle un podium de classe, au gré d'une belle attaque, lui permettant de s'affranchir de la Simca Rallye 3 de Cédric Monziols.
Un Monziols en cache un autre, puisque la FC1 tombe dans l'escarcelle d'Alexis, aux commandes de sa Simca Rallye 3, même si quelques soucis mécaniques l'ont empêché de prendre le départ de la première montée de course. Derrière la « bombinette » rouge, Pierre Guironnet (Simca CG) et Alex Pieyre (Simca Rallye 3) se sont livrés à un beau duel ; le premier cité conserve l'avantage sur le second.
Groupe GT: Dominique VUILLAUME et la Porsche 996 GT3 : un duo gagnant !

Francis Dosières aux commandes de sa nouvelle Porsche 996 GT3 pas dans le coup ce week-end, Dominique Vuillaume en profitait pour épingler un énième succès de Groupe à son palmarès déjà éloquent. Son dauphin n'est autre que le pilote du Team Petit -CroisiEurope, Philippe Schmitter et sa Ferrari 355 Challenge, tandis que Dosières gravit la troisième marche du podium de Groupe, et par la même occasion de la Classe GT2. A noter la violente sortie de route d'André Millet (Porsche 996 GT3) dès la première montée d'essais, nécessitant une intervention médicale, auquel nous souhaitons un prompt rétablissement.
Seul en GT1, Kévin Cerpédès (Caterham Super Seven) termine à la 117e place au classement général, et signe logiquement un succès de classe.

Groupe GTTS: Anthony COSSON fidèle à sa réputation

En prenant l'avantage pour le compte du Championnat de France de la Montagne Série B, le jeune Espoir Echappement confirme qu'il est bel et bien la valeur montante à surveiller de très près cette saison aux commandes de sa Porsche 997 GT Cup. Pour les places d'honneurs, l'ordre établi lors de la première manche de course n'a pas changé de la journée du Dimanche, ce qui permet à l'Alsacien Nicolas Werver (Porsche 997 GT3 Cup) de devancer le célèbre préparateur Fabrice Marchal, de retour aux commandes, lui aussi, d'une Porsche 997 GT3. Quant à Dan Bourgeon, il jetait l'éponge après la première montée d'essais chronométrés, la belle Opel Astra DTM faisant des siennes, ceci hypothéquant toute chance de victoire.




Au final, 137 concurrents figurent au classement final de cette première manche du Championnat, qui a bénéficié d'une météo clémente, permettant un spectacle de qualité, riche en performances sportives. Nous aurons cependant une pensée pour le regretté Lionel Régal, dont l'absence provoque un grand vide au sein du Championnat de France de la Montagne.

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Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional du Frontonnais (31), les 9 et 10 Avril. PQ47.