Rallye Régional du Béarn 2011
La révélation Lionel JACOB
Pour sa quatorzième édition, le Rallye du Béarn, qui a élu domicile depuis maintenant deux éditions sur la commune de Nay, aux contreforts des Pyrénées, accueillait 55 concurrents. Si le plateau s'avérait plutôt maigre sur le plan quantitatif, en revanche, pour le gain de la victoire, cela restait assez ouvert, avec la présence de plusieurs prétendants pour la « gagne ». Dans son fief, Lionel Jacob, auréolé d'un podium au Rallye de la Fougère qui a ouvert les hostilités dans le quart Sud-Ouest début mars, avait à cœur de briller à domicile. Bien que son talent n'étant plus à prouvé, tant le garçon en a fait la démonstration avec brio à plusieurs reprises, on était cependant pas en mesure de l'imaginer si rapidement en haut de la hiérarchie. Effectivement, le jeune Béarnais faisant figure de valeur montante, a inscrit à son palmarès une première victoire scratch, qui, on n'en doute pas, en appellera d'autres.
Cependant, la tâche s'est révélée ardue tout au long des six secteurs chronométrés que composaient l'épreuve, répartis en deux spéciales, techniques et sélectives : « Arros de Nay » et « Haut de Bosdarros », puisque des adversaires de taille tels Pierre-Alexandre Monribot (Renault Clio Williams) FA7K, Antoine Hommeau (Renault 11 Turbo) F214 ou encore Eric Sauteur (Renault Clio RS) N3 ne lui ont pas laissé une seconde de répit.
En effet, lors du premier « round », Pierre-Alexandre Monribot s'adjuge le meilleur temps, tout en faisant pratiquement jeu égal avec Jacob, puisque les deux hommes ne sont séparés que par 0s1 seulement, ce qui annonce un duel de Titans tout au long de la journée entre les deux principaux protagonistes. Autre Béarnais très prometteur, Antoine Hommeau, sur sa vaillante Renault 11 Turbo F2000 s'affiche au troisième rang du général, au gré d'une attaque à en couper le souffle. Derrière le trio de tête, le Gersois Olivier Ortholan (Renault Clio Ragnotti) N3 prend l'avantage sur la Peugeot 206 XS de Sébastien Bourhis (Peugeot 206 XS) A6K. La déception est de taille en revanche pour Christophe Duigou (Mitsubishi Lancer Evo 9) N4 qui inaugure la liste des abandons, sur soucis mécaniques.
Piqué au vif, Jacob s'empare du commandement du Rallye lors de l'ES 2, pour ne plus le lâcher. Son dauphin, Pierre-Alexandre Monribot reste toutefois à l'affût du moindre faux pas de son rival et ne concède « que » 2 secondes dans ce second chrono. Solidement installé sur la dernière marche du podium provisoire, Antoine Hommeau poursuit sa démonstration ; tandis que pour le gain de la 4e place, Sébastien Bourhis met les bouchés-doubles ; talonné par Olivier Ortholan, dans le même dixième que ce dernier ; c'est dire si la bagarre est intense ! De retour aux commandes de la Mitsubishi Lancer Evo 9 aux couleurs « Lou Gascoun », Frédéric Martin retrouve les bonnes sensations en s'octroyant le 6e temps scratch.
Rebelote pour Monribot dans l'ES 3 qui se montre le plus rapide, navigué pour l'occasion par Marie Carrié. Jacob conserve néanmoins l'avantage au général puisque l'écart n'est que de 0s6 dans cette épreuve spéciale. Légèrement en retrait en début de Rallye, le Périgourdin Eric Sauteur pointe le museau de sa célèbre Clio RS verte pour atterrir au 3e rang dans cette ES. Dans la suivante, Jacob enfonce le clou. Monribot suit à 2s2. Coup de théâtre en revanche pour le gain de la dernière marche du podium, suite à l'abandon sur ennuis mécaniques d'Antoine Hommeau. C'est donc Eric Sauteur qui en hérite, tout en contrôlant soigneusement l'autre Clio d'Olivier Ortholan, 4e dans l'ES 4. Lors de la dernière boucle, Jacob poursuit sur le même rythme, ce qui lui permet de savourer sa première victoire de sa carrière rallystique. Pierre-Alexandre Monribot, qui a un peu relâché la pression dans l'ultime boucle, est récompensé de ses efforts par la place de dauphin, après la déconvenue du Quercy le week-end précédent. La bagarre a fait rage pour le gain de la dernière marche du podium, qui revient au profit d'Eric Sauteur. Ortholan s'incline au pied du podium, tandis que le local Didier Bernard a visiblement bien apprivoisé sa Mitsubishi Lancer Evo 8, en témoigne son 3e temps scratch absolu dans l'ES 5 associé à sa 5e position au général. Il est talonné par la Seat Ibiza TDI de l'Ariégois Laurent Ardeois, tandis que Frédéric Martin cueille la 7e place. Mickaël Terrière, qui découvrait le Rallye aux commandes de sa Citroën C2 S1600 s'est peu à peu acclimaté au terrain, pour conclure en apothéose avec un 3e temps scratch dans l'ultime ES, ce qui lui permet de gravir le 8e rang du général, de peu devant la superbe Citroën Saxo VTS F213 aux couleurs « Gulf » du Médocain Patrice Chaussat. Le Top Dix est clôturé par la Mitsubishi Lancer Evo 8 de Pascal Rey.

Groupe A: L'intrépide MONRIBOT

Au volant de sa Clio Williams dans sa livrée « Diac », Pierre-Alexandre Monribot, malgré une légère touchette, a maintenu la dragée haute à son adversaire principal pour le gain de la victoire. Meilleur performer en Groupe A, il s'octroie naturellement les lauriers, tout en alliant spectacle et efficacité. Peu habitué à ce type de terrain, Mickaël Terrière est parti prudemment pour hausser le ton progressivement. Aux commandes d'une nouvelle Renault Clio Williams A7, le Basque Mattin Etchart a marqué son retour suite à sa violente sortie de Bonaguil 2010 en complétant le tiercé gagnant, avec à la clé la 12e place au scratch.
En A8, Bernard Dupuy (Ford Escort Cosworth) s'emparait du commandement, pendant que Jean-Pierre Telleria, navigué par le « Basque bondissant » Michel Lamiscarre, habitué des épreuves du Championnat de France de la Montagne, renonçait aux commandes de sa Subaru Impreza WRX suite à des ennuis d'ordre mécanique. Dupuy subissait à son tour des déboires lors de l'ultime ES, et ne rentrait pas en parc fermé. Sur une désormais trop rare et néanmoins magnifique BMW M3 E30, Dominique Crabanat termine bon dernier après avoir écopé d'une pénalité, mais hérite de la victoire de classe.
Seul dans sa catégorie, Monribot rafle la A7K. En revanche, en A7, Mattin Etchart et Laurent Barrère (Renault Mégane) se sont livrés à de véritables échauffourées, qui ont tourné à l'avantage du premier cité, pour seulement 2 dixièmes.
Pour le gain de la A6K, alors que Sébastien Bourhis s'envolait vers la victoire, tout en se signalant par des performances de premier ordre, la mécanique en décidait autrement à l'issue de l'ES 4. Mickaël Terrière prenait donc le relais. En A5K, Sébastien Larçabal, seul dans sa classe, n'a pas fait de détails aux commandes de sa Peugeot 106 Rallye, en s'octroyant la 23e place du général. De même pour Aurélien Frejefond et Benoit Jamet sur leur Peugeot 106 XSI en A5, qui ont toutefois connu une alerte dans l'ES 3 dûe à une boite de vitesses récalcitrante.
Groupe N: Nette domination d'Eric SAUTEUR

Au sein du Groupe N, marqué par le retrait de Duigou, les N3 ont détrôné les puissantes 4 Roues Motrices. La dextérité d'Eric Sauteur a finalement payée, bien qu'elle ait été mise à l'épreuve par Olivier Ortholan. Si ces derniers figuraient au coude à coude en début de Rallye, Eric Sauteur a pris le large par la suite, sans qu'Ortholan puisse suivre son rythme effréné. Didier Bernard n'a cependant pas fait de la dentelle en coiffant sur le fil Martin pour le gain de la médaille de bronze, et épingle par la même occasion la classe N4. Laurent Ardeois (Seat Ibiza TDI) empoche la quatrième place de groupe et la deuxième place de classe, tandis que la mécanique de l'Escort Cosworth de Dominique Laurent s'enrayait dans l'ES 2.
En N3, derrière les deux avions de chasse Sauteur et Ortholan, Kévin Laffont, sur sa modeste Clio Williams, complète le podium. Handicapé par des ennuis mécaniques lors de la dernière boucle, Jonathan Gros (Peugeot 106 S16) cède le commandement de la N2 à Daniel Baillinou (Peugeot 106 S16) qui l'emporte. Il damne le pion à Christian Segure, sur la Saxo VTS habituellement pilotée par François Hirigoyen. Jonathan Gros se console avec le podium.

Groupe F2000: Le patron se nomme JACOB

Vainqueur au général, le groupe revient de droit à Lionel Jacob. Antoine Hommeau a pendant un long moment fait figure de dauphin avant de subir les aléas de la mécanique. Toujours aussi redoutable aux commandes de sa Saxo F213, Chaussat retrouve la joie de franchir la ligne d'arrivée, après son abandon prématuré au Villeneuvois, de surcroit à la deuxième place de Groupe. Sur la troisième marche, on retrouve un étonnant Fernand Paille-Barrère et sa superbe Seat Ibiza. A noter également la très belle course des locaux Christophe Lacure et Ingrid Peder, qui étrennaient leur toute nouvelle arme : la Fiat Punto GT ex-Sauvage, avec laquelle ils se sont payé le luxe de signer le 5e temps scratch de l'ES 5, pour conclure au 4e rang de groupe, et 3e de classe F214. Gageons que d'ici les prochains mois, l'équipage Fiat devrait jouer les premiers rôles au sein de sa catégorie. A noter les abandons de Guillaume Chapelle (Renault 5 GT Turbo), qui aurait certainement eu sont mot à dire, ainsi que de l'organisateur du Rallye, Nicolas Simian (Peugeot 306 S16), dès l'ES 1.
En F213, Patrice Chaussat intouchable, Damien Larrondo est relegué au rang d'observateur. La F212 tombe dans l'escarcelle de Patrice Villacampa (Talbot Samba Rallye) qui damne le pion à Xavier Ducos (Peugeot 106 Rallye).







Au final, 41 équipages ont rejoint le parc fermé final basé à Nay. Bravo à tous pour le spectacle offert !

Prochain Rendez-Vous : le 6 et 7 Mai pour le Rallye Régional du Clain (86)

PQ47.