Course de Côte du Crochu 2011
Le Roi René
Avec 80 concurrents au départ, l'un des rendez-vous phare que constitue la Course de Côte du Crochu pour les spécialistes de la discipline en Région Centre a connu un franc succès, dont n'a pas à rougir le S.C.O. (Sport Crochu Organisation) sous la houlette de Silvère Lajoux, dont l'ensemble des membres sont les auteurs d'un travail fantastique mis en œuvre afin que cette 10e édition soit une pure réussite. On peut d'ores et déjà annoncer que le pari est gagné !
En effet, sur les pentes de la sympathique commune de Veigné, à proximité de Tours, le public venu en masse a pu admirer les principaux ténors de la Région se livrer à des bagarres à en couper le souffle, afin de gravir le plus rapidement les 1.400 kms que composent le tracé ; alternant une partie technique sur le bas et une portion rapide du côté de l'arrivée. Outre l'aspect quantitatif, la qualité était également de rigueur, puisque l'on dénombrait plusieurs têtes d'affiche capables de coiffer la couronne de vainqueur dimanche soir. Si l'absence du tenant du titre et récent vainqueur de la Course de Côte de la Choisille, à savoir la valeur montante Julien Bost, victime d'une sortie de route le week-end précédent et n'ayant pu réparer à temps sa Dallara pour être présent à Veigné était à déplorer, en revanche on pouvait compter sur des clients du même calibre pour se disputer le Graal.
Parmi eux, le vétéran René Leguyader, que l'on ne présente plus dans le milieu de la Course de Côte, avait toutes les cartes en main pour rafler la mise : une expérience et un coup de volant de pointe sur une épreuve qu'il a déjà épinglé à son palmarès, ainsi qu'une arme redoutable, acquise en début de saison en remplacement de la Dallara F 399 : la Norma M20 engagée en Groupe CN. Mais il devait cependant ne négliger aucun adversaire, à commencer par de « jeunes loups » aux dents longues, tel Eddy Perez. Ce dernier, à la suite d'une saison 2010 prometteuse aux commandes d'une Martini, est passé à l'échelon supérieur en jetant son dévolu sur une splendide Dallara 397 Evo 98, dans l'espoir de franchir le cap en 2011, et ainsi de briller au sommet de la hiérarchie. On peut citer également le local Jérémy Lajoux, sur la Norma M20 familiale, avec laquelle, sur ses terres, à quelques encablures de son domicile, il espère bien décrocher le titre suprême. Toutefois, les habitués Michel Baud (Martini MK 80) ou encore Frédéric Chatelain (Martini MK 76 FC01) ne seront pas présents, eux non plus, dans le but de faire de la figuration.
A l'issue des essais chronométrés, succédant aux essais libres se déroulant le samedi après-midi et une partie du dimanche matin et durant lesquels les pilotes ont eu tout le loisir d'assimiler le tracé ainsi que les réglages adéquats sur leur monture, René Leguyader affiche d'ores et déjà ses ambitions en plaçant la barre très haute, soit à 49s84. Il est cependant talonné par le Francilien Eddy Perez, très en verve aux commandes de sa Dallara, en 49s90. Le troisième homme du tiercé gagnant provisoire n'est autre que Frédéric Chatelain, en 50s06. Michel Baud accuse quant à lui un déficit de 0s95 par rapport au leader. Visiblement à l'aise sur ce tracé, le JEMA 630 du Périgourdin Julien Devaux figure en 5e position, mais sous la pression du PRM Fun Boost du local Bruno Berton. Les écarts déjà très faibles à l'issue des essais chronométrés sont les prémices une course riche en rebondissements et en performances à tous les niveaux.
Lors de la première manche de course, Eddy Perez part le couteau entre les dents et claque un excellent 49s43, qui le propulse en tête, face à René Leguyader en 49s72 et Frédéric Chatelain en 49s74. Michel Baud concède du terrain mais demeure au pied du podium, tandis que Bruno Berton prend l'avantage pour la dernière marche du Top 5, de justesse devant Jérémy Lajoux, qui a quelque peu calmé le jeu après une belle frayeur lors des essais chronométrés.
En outre, dans la deuxième manche, René Leguyader démontre que l'heure de la retraite n'a pas encore sonné, en améliorant son temps, qu'il porte désormais à 49s13 ; tandis qu'Eddy Perez, dans un excès d'optimisme, part en tête-à-queue et manque le coche.
Dans l'ultime ascension, René Leguyader exploite pleinement le potentiel de sa Norma, et franchit la ligne d'arrivée en 49s03, inscrivant donc, une fois de plus, son nom au palmarès de l'épreuve. Eddy Perez, malgré une erreur dans la deuxième manche, est l'auteur d'une prestation plus que convaincante. Toutefois, il accuse un déficit d'expérience pour contrer à la régulière l'homme aux plus de 200 victoires, mais gageons que d'ici les prochains mois, fort de ses beaux résultats de début de saison, il trustera les premières places. Malgré une attaque de tous les instants, Frédéric Chatelain n'a pu viser plus haut que la médaille de bronze, lésé par rapport aux armes de dernière génération de ses deux principaux adversaires. Dans l'ultime manche de course, le talentueux Bruno Berton coiffe sur le fil la Martini MK 80 de Michel Baud, relégué au 5e rang du classement général. Jérémy Lajoux, quelque peu freiné dans ses ardeurs par sa sortie de route matinale aux essais, en conclut néanmoins à une belle 6e place. Il damne le pion au téméraire Christopher Lecarpentier, dont le passage du PRM Fun Boost au BRC CM05 EVO est couronné de succès, à en croire ses belles prestations depuis le début de saison. Très rapide lui aussi aux commandes de son JEMA, avec lequel il enchaîne les courses, ce qui est bénéfique afin d'engranger de l'expérience, Julien Devaux se hisse à la 8e position. Il parvient à tenir, pour seulement 0s01, Jean-Pierre Picault et sa Barquette JPSFC en respect. Frédéric Fint (Norma M20B) clôture le Top Dix.
Au sein du Groupe D/E, marqué par le retrait à l'issue des essais libres de l'un des candidats au Top 5, Jerry Petitot (Dallara F3), ainsi que du Tourangeau Frédéric Marquenet, qui a rechargé sa Dislay 59 Suzuki après une montée d'essais libres, Eddy Perez-Frédéric Chatelain-Michel Baud est le trio gagnant .
En DE-3, Eddy Perez remporte les lauriers en toute logique, de même que le Normand Arnaud Herriau en DE-2, esseulé dans sa catégorie aux commandes de sa magnifique Reynard 923. Frédéric Chatelain, quant à lui, décroche la DE-1.
En Groupe C3-CN-CM, la conquête de la plus haute marche au sein des diverses classes à donner lieu à d'âpres bagarres. Si, en C3/CN, la prédominance de Leguyader ne faisait aucun doute ; Jérémy Lajoux et Jean-Pierre Picault étant relégués au rang d'observateur ; le CM a été le théâtre d'une réelle échauffourée opposant le PRM Fun Boost de Bruno Berton, le BRC CM05 EVO de Christopher Lecarpentier, ainsi que, en embuscade, les JEMA 630 GT de Julien Devaux et Yves Lalet. Parti le plus fort lors des essais chronométrés, Julien Devaux se faisait surprendre à l'entame des hostilités du dimanche après-midi par un Bruno Berton en grande forme. Christopher Lecarpentier connaissait quant à lui une alerte en perdant le contrôle de son BRC qui terminait sa course dans une botte de paille, à quelques centimètres d'un mur. Aucun dégât matériel, mais certainement une bonne dose d'adrénaline pour son pilote, et un jocker de grillé. Cette petite mésaventure ne l'empêchait cependant pas d'achever l'épreuve avec brio en dauphin de la classe CM1, pour seulement 2 centièmes devant Devaux.

Groupe A: Eric DUBOIS en conquérant

Si il pouvait redouter l'adversité de taille de la Renault Clio Cup du Corrézien Eric Peyrard, Eric Dubois s'est cependant élancé sur un rythme élevé, sans que le second cité ne vienne contester sa suprématie, et ce tout au long de la journée. La troisième marche du podium est occupée par Laurent Favreau (Toyota Célica 4WD) qui s'est reconverti à la Course de Côte. Il empoche par la même occasion la Classe A4.
En A3, derrière les intouchables Dubois et Peyrard, le Normand Michel Bineau et sa très rare Nissan Almera Kit Car, cueille la troisième place. Dans la plus petite cylindrée du Groupe A, Jean-Marc Papin (Peugeot 106 XSI) manquait de concurrence.
Groupe N: Un LACELLERIE peut en cacher un autre

En double-monte sur leur inusable Ford Escort Cosworth, les Lacellerie, composés de Laurent et Norbert, ont pris la plus grosse part du gâteau, au détriment de la Clio Ragnotti de Jean-Luc Charbonnier. Pour le gain de la médaille d'or, Laurent a fait la nique à Norbert, qui se contente de la place de dauphin, ces positions se référant également au classement de la N4. La N3 tombe quant à elle dans l'escarcelle de Charbonnier, tandis que Nicolas Papin et sa Peugeot 106 Rallye ont été intraitables en N1.

Groupe F2000: Cédric BOUFFETEAU, magistral !

Sur son Honda Civic EK4 arborant de nouvelles couleurs pour la Saison 2011, Cédric Bouffeteau pouvait compter sur l'efficace Renault Mégane Coupé de Gilles Brotschi pour lui donner la réplique. Si ce dernier prenait l'ascendant lors des essais, Bouffeteau s'emparait du commandement dès la première manche de course, pour ne plus le lâcher, en plafonnant à 56s41. Gilles Brotschi ne pouvait que s'incliner, tandis que le deuxième membre de la famille Brotschi, Denis, s'offre l'opportunité de monter sur le podium de Groupe.
Bouffeteau fait d'une pierre deux coups en s'adjugeant par la même occasion la F2-3, à l'image de Gilles Brotschi en F2-2. La F2-1 a été l'affaire de Laurent Monnier et son AX Sport, après l'abandon de Lionel Dufour (Peugeot 106 XSI).
Groupe FC: Freddy CADOT, meilleur performer en FC

Avec de très belles autos au départ, et des pilotes de pointe à leurs commandes, le Groupe FC s'annonçait également disputé. Sur sa performante Alpine A110, le jeune Freddy Cadot a mis tous le monde d'accord lors des trois montées de course, succédant ainsi à Michel Mabilleau (Renault Alpine A310), s'étant adjugé le meilleur temps des essais. Le premier cité vient contrecarrer les ambitions de Pascal Richardeau (Simca Rallye 3), qui malgré des chronos significatifs, n'est pas parvenu à devancer l'Alpine verte. Pour le compte de l'ultime marche du podium, Alain Brisse-Bonnet (Talbot Rallye 2) a fait parler la poudre. Michel Mabilleau lui emboîte le pas.
Ce dernier s'octroie par la même occasion la FC3, tandis que la FC2 a été l'apanage de Cadot. En FC1, Richardeau s'est montré le plus rapide, bien que Daniel Prat (Simca Rallye 3) ou encore Jérôme Figier (Simca Rallye 3) ne lui ai pas laissé une seconde de répit.


En Groupe GT de Série, Léonard Lusardi a fait figure d'épouvantail. En double-monte sur leur Lotus Elise, le premier cité et Guy Mureau se partageaient les faveurs du pronostic. Il décroche la timbale
Concernant la Coupe des Dames, Stéphanie Tordeux (PRM Fun Boost) a une nouvelle fois brillée en se classant au 13e rang du général.
Sur les 80 partants, 76 concurrents ont rejoint le parc fermé final. Bravo à tous pour le spectacle offert !

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional du Printemps (34)

Texte et photos : PQ47.