Rallye National des 3 Châteaux 2011

MORA sur un nuage
La déception était de taille pour cette édition 2011 du Rallye National des 3 Châteaux puisque seulement 52 concurrents figuraient sur la liste des autorisés à prendre le départ. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis : des spéciales magnifiques et variées, des liaisons relativement réduites, un parc fermé en plein cœur de la ville de Saint-Céré, ainsi qu'une région agréable et accueillante. L'équipe d'organisation, sous la coupelle de Dominique Lassus, ne s'est pas découragée pour autant en proposant, comme à l'accoutumée, un très beau Rallye, où la sportivité et les performances au niveau du chrono ont été les maîtres mots.
Déjà vainqueur lors de l'édition précédente, Antony Mora (BMW 318 TI Compact) est revenu en terres lotoises avec la ferme ambition de réinscrire son nom une seconde fois au palmarès de l'épreuve, ce qu'il a effectué. Les week-ends de suivent et se ressemblent pour le Sarladais, qui affiche déjà quatre victoires depuis le début de la saison.
Dès l'entame du Rallye, sous un ciel menaçant, il démontre qu'il sera le grand favori de l'épreuve, en survolant les débats. Son dauphin, l'Aveyronnais Jean-Michel Da Cunha (Mitsubishi Lancer Evo 7) accuse d'ores et déjà un déficit de 13s6. Sur sa vénérable Renault 11 Turbo, Xavier Besson crée la surprise en s'octroyant le 3e temps, talonné par Yohan Dupouy (Peugeot 306 S16). Dans la courte mais sélective spéciale de Freyssinhes, Jean-Michel Da Cunha riposte en reprenant un écart non négligeable de 4s2 à son adversaire principal, qui détient toujours la tête du Rallye. En revanche, les débats pour le gain de la dernière marche du podium sont animés : si Dupouy avait laissé le soin à Besson de prendre le large dans l'ES 1, la régularité du premier cité paye puisqu'il récupère cette position à l'issue de l'ES 2, bien que Julien Marty, ayant troqué sa Mégane F2000 contre une performante Mitsubishi Lancer Evo 8 Groupe N, sorte les griffes également.
Si Antony Mora boucle la première journée avec un pécule de 7s1 sur Da Cunha, c'est cependant le pilote Aveyronnais qui reste le meilleur performer, en ayant aligné 5 scratch sur 6, sans toutefois altérer le leadership de la BMW aux couleurs « Hankook », qui ne concédait que quelques dixièmes dans chaque ES. Yohan Dupouy, ne pouvant suivre le rythme effréné des deux principaux animateurs, se concentre sur la menace Yvan Delmas (Citroën C2 R2 Max) qui se précise au fil des ES, ce dernier ne figurant à l'issue des six secteurs chronométrés que compose cette première étape, qu'à 3s2 du troisième membre du trio de tête. C'est ensuite Yves Arnaudeau (Peugeot 206 RC) A7 qui pointe dans le Top 5, lui aussi sous la pression du Corrézien Pierre Lerosier (Subaru Impreza WRX STI) N4.
Au départ de l'étape dominicale, Jean-Michel Da Cunha poursuit sur sa lancée, revenant à 5 secondes de la tête de course. Tout reste jouable. Yohan Dupouy, quant à lui, exploite pleinement le potentiel de la Lionne et creuse l'écart par rapport à la C2 de Delmas.
Piqué au vif, Mora remet les pendules à l'heure dans l'ES 6 de Latouille-Lacam d'Ourcet, mais Da Cunha ne l'entend pas de cette oreille en réaffirmant ses intentions de lorgner vers la victoire dans Belmont. Mora n'a ainsi pas d'autres options que d'attaquer tout le long des trois spéciales restantes afin de conserver la pôle position. Ce qu'il effectue avec brio, signant ainsi un deuxième succès à Saint-Céré. Jean-Michel Da Cunha n'en démérite pas pour autant, en s'adjugeant la place de dauphin, après s'être livré avec le premier cité à de sérieuses échauffourées, et ce jusqu'à la ligne d'arrivée de l'ultime ES, comme le prouve l'écart infime les séparant à l'issue de l'ES 12, soit 0s3.
Après avoir essuyé un échec l'an passé, où la mécanique s'était révélée capricieuse, Yohan Dupouy prend cette fois ci sa revanche en se glissant dans le tiercé gagnant. Le pilote de l'Ecurie Montesquieu a le vent en poupe après un podium il y a deux semaines au Saint-Emilion, et gageons qu'il aura de nouvelles occasions au cours de la saison de démontrer, si cela est encore nécessaire, son potentiel conséquent. Très efficace aux commandes de sa C2 R2 Max, Yvan Delmas conclut au pied du podium, après avoir tenu la dragée haute aux Japonaises de Pierre Lerosier et Julien Marty. Malheureusement, ce dernier sera déclassé, offrant la 6e place sur un plateau à Xavier Besson, qui retrouve enfin une auto fiable et performante depuis le début de saison.
Après un Saint-Emilion mi-figue mi-raisin, Yves Arnaudeau est récompensé de ses efforts par une belle 7e place scratch. Il damne le pion à la Clio Ragnotti N3 de Laurent Borderie, ainsi qu'à l'impressionnant Rémi Frégeac, qui, à domicile, n'a pas laissé passer sa chance. En effet, il hisse sa modeste 106 S16 engagée en A6 au 9e rang de la hiérarchie ; performance agrémentée de passages remarquables.
Quant à Gilles Hernandez, la Mégane Coupé F2000 semble lui aller comme un gant ; ce dernier clôture le Top Dix. Un résultat encourageant en vue de la prochaine échéance que constitue le Rallye du Rouergue, grand rendez-vous annuel pour les équipages aveyronnais.

Groupe A: DA CUNHA en maître

On ne voit pas qui était en mesure de contester la suprématie de Jean-Michel Da Cunha en Groupe A. Laurent Battut (Subaru Impreza WRX) out dès le premier secteur chronométré, Yves Arnaudeau n'a pas été inquiété pour le gain de la seconde marché du podium, et ce malgré les assauts de Rémi Fregeac, qui rentre à Saint-Céré avec le podium de Groupe en poche.
En A7, derrière l'avion Arnaudeau, Cédric Aupetit (Seat Ibiza GTI) a tout donné mais se contente de la médaille d'argent. Le troisième équipage au départ au sein de cette Classe, composé de Julien Majorel et Eric Vayssié aux commandes de leur Renault Mégane Coupé, a malheureusement dû rendre son carnet de bord sur ennuis mécaniques dans l'ES 3. Pour le gain de la A6K, Philippe Mazarguil (Citroën C2 GT Challenge) se retrouvait rapidement esseulé après la sortie de route sans gravité de David Espalieu (Peugeot 206 XS).
En revanche, la A6 offrait un plateau relevé au départ. On attendait un duel à couteaux tirés entre les deux locaux, d'une part Paul Lamouret (Citroën Saxo VTS) associé à Florent Delpech, et d'autre part Rémi Frégeac et Pierre Mazars. Un duel vite tronqué par l'abandon de Lamouret, qui après avoir assommé littéralement la concurrence à l'issue de la première boucle, en figurant dans le Top Dix, se retrouve trahit par la pompe à essence et rend son carnet de bord après l'ES 3. Une voie royale s'ouvre alors pour Frégeac, qui coiffe la couronne. Les Auvergnats Fabien Combe et Nicolas Chambon, tous deux respectivement sur Citroën Saxo VTS, lui emboite le pas.
Sur une épreuve qu'il affectionne, Philippe Bouvier (Peugeot 106 Kit Car) A5K espérait briller, malheureusement une soupape cassée mettait fin prématurément à sa course. Dans une classe A5 habituellement peu fournie, Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI) faisait figure d'épouvantail, jusqu'à ce qu'il subisse à son tour les affres de la mécanique. En embuscade, Emeline Breuil (Peugeot 106 XSI) triomphe, et par ailleurs, remporte la Coupe des Dames. Franck Loriller (Peugeot 106 XSI) et Ludovic Bonhomme (Peugeot 106 XSI) complètent le podium.
Groupe N: LEROSIER, solide vainqueur

Pendant les six spéciales du Samedi, Pierre Lerosier fait cavalier seul en tête, bien que Julien Marty, à 5s4, ne lui laisse aucun répit. Ce dernier cravache ferme lors de la première boucle du Dimanche et hérite ainsi du commandement. Mais c'est mal connaître son adversaire qui rafle les trois chronos restants, et s'adjuge les lauriers. Julien Marty n'a cependant pas fait de la dentelle : il a prouvé que, pour seulement son deuxième Rallye aux commandes de sa nouvelle arme, l'apprentissage de la 4 Roues Motrices a été rapide ; gageons qu'il constituera un client sérieux dans les prochains mois. Malheureusement, il sera mis hors-course à l'arrivée du Rallye. La troisième marche du podium est occupé par Laurent Borderie, qui a fait preuve comme à l'accoutumée d'une grande dextérité en alignant sa Clio Ragnotti N3 dans le Top Dix du classement général. En N4, Lerosier a été maître à bord, sous la pression constante de Marty. Sur sa Mitsubishi Lancer Evo 6, Gérard Puel a profité du retrait sur sortie de route sans gravité de Pascal Rey (Mitsubishi Lancer Evo 8) pour cueillir la médaille de bronze.
La N3 a été l'apanage de Borderie, tout en surveillant dans ses rétroviseurs la Peugeot 206 RC de Jean-Marc Bertrand. Jean-Pierre Lejeune, qui disposait d'une Renault Clio RS, la BMW Compact ayant été amochée au Rallye du Saint-Emilion, n'a pas eu la joie de franchir la ligne d'arrivée, des ennuis mécaniques l'ayant contraint à renoncer la mort dans l'âme.
En N2, Bruno Rougier (Peugeot 106 S16) manquait de concurrence, au contraire de la N1 ou après l'abandon de Nicolas Souchon (Peugeot 106 Rallye), Lionel Frégeac, sur ses terres, a rapidement trouvé le bon tempo pour s'imposer, tout en contrôlant Cédric Chassagne (Citroën AX GTI).

Groupe F2000: Coup double pour MORA

En toute logique, Antony Mora, vainqueur du Rallye, l'est aussi du Groupe F2000. La deuxième place échoit à Yohan Dupouy (Peugeot 306 S16), un temps menacé par Xavier Besson (Renault 11 Turbo) qui a, par la suite, rétrogradé le dimanche. Ce podium de Groupe se réfère au podium de la Classe F214. En F213, Cyril Dumoulin, aux commandes de la Peugeot 106 Maxi de Fabien Mauré, sort vainqueur d'un duel à couteaux tirés l'opposant à Hervé Grialou (Citroën Saxo VTS).
En F212, Loïc Pelat (Peugeot 106 Rallye) voyait Christophe Loriller (Peugeot 106 XSI) revenir dangereusement sur lui, avant que la mécanique en décide autrement pour ce dernier. Vincent Fournanty n'en demandait pas tant et récolte le fruit d'un parcours sans faute, à l'image de David Bel (Peugeot 205 Rallye) pour le gain de la troisième marche du podium.
La F211 tombe dans l'escarcelle d'Aurélien Lafont et sa vaillante Fiat Cinquecento. Christophe Moneyron (Peugeot 205) a jeté l'éponge sur ennuis d'ordre mécanique dès l'ES 3.
Groupe GT: Gérard MARIE l'emporte, BOISSOU acquiesce

La BMW 135I du premier cité et la Nissan 350 Z du second se tenait dans un mouchoir de poche, jusqu'à ce que Marie prenne l'avantage. François-Xavier Boissou a cependant assuré le spectacle, comme à son habitude, pour le plus grand plaisir des spectateurs. La séance a été brève pour Benoit Tabaud, dont la Porsche 996 GT3 refusait tout service après l'ES 1.

Groupe Z: Marc DUPONCHEL aime le Sud-Ouest

Pour son troisième Rallye en Midi-Pyrénées depuis l'entame de la saison 2011, Marc Duponchel, seul au départ, se fait plaisir et ramène sa BMW 325 I à bon port.

Groupe R: Un DELMAS des grands jours

Yvan Delmas a, ce week-end, effectué une belle démonstration en tutoyant le podium scratch à plusieurs reprises. Il en conclut au pied de ce dernier, avec à la clé le titre en Groupe R. Seul Sébastien Virazel (Renault Clio R3) était en mesure de contrecarrer les ambitions de l'Aveyronnais, mais la course s'est hélas achevée dès les premiers kilomètres. Même punition pour Nicolas Romiguière (Renault Twingo R1) dans l'ES 5. A l'image de Morgan Garcia (Renault Twingo R1), ce dernier était venu effectuer une mise en jambe avant la reprise des hostilités en Championnat de France dans trois semaines au Rallye du Rouergue. Si Romiguière a joué de malchance, Garcia, tout en ayant été généreux dans ses passages, épingle la deuxième marche, ainsi que la victoire en R1.

Au final, 36 équipages ont rejoint le parc fermé final, sur les 52 au départ. Bravo à tous les équipages pour le spectacle fourni !

Prochain Rendez-Vous : les 25 et 26 Juin à l'occasion du Rallye de Sauveterre La Lémance (47) et de la Course de Côte de Tarbes-Osmets-Luby (65)


Texte et Photos : PQ47. Vidéos : Rallye46 et PassionRallye31.