Rallye National du Foie Gras et de la Truffe 2011
Bruno LONGEPE hérite de la victoire
Rendez-vous habituel de la mi-juillet dans le Grand Sud-Ouest, le Rallye National du Foie Gras et de la Truffe accueillait, pour sa septième année d'existence, 67 concurrents au départ. Un nombre plutôt faible par rapport à l'ensemble du travail colossal fourni par l'ensemble des membres du Comité d'organisation, ayant comme fer de lance Patrick Lopez. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis : des spéciales longues et sélectives, des liaisons relativement courtes, un parc d'assistance à proximité immédiate du parc fermé, lui-même situé en centre ville, drainant ainsi un public large et admiratif.
Malgré cette faible mobilisation de la part des concurrents, quelques forces en présence s'étaient donné rendez-vous afin d'en découdre sur les spéciales atypiques du Périgord Vert.
A l'issue du prologue disputé le vendredi soir sur le secteur chronométré de Saint-Jory-de-Chalais, long de 15 kms, les frères Faucher et leur vaillante Escort Cosworth A8 annoncent la couleur. Ils collent 2s à l'expérimenté Bruno Longépé, évoluant sur un terrain propice, puisqu'il dénombre deux victoires à son actif en pays thibérien. Après une prise en main à Saint-Sornin, Joffrey Lixon prouve, par le biais d'un 3e temps à 7s9, que la 4 Roues Motrices n'a pratiquement plus de secrets pour lui désormais. Bertrand Guillon (Renault Clio R3) pointe au 4e rang, tandis que Pierre-Alexandre Monribot fait d'ores et déjà parler la poudre en plaçant sa Renault Clio Williams A7K au sein des places convoitées du Top 5.
Le lendemain, Faucher caracole en tête, tandis que Longépé voie la menace Lixon se préciser, ce dernier lui collant 2s au cours de l'ES 2. La suprématie de Faucher demeure incontestable lors des six secteurs chronométrés suivants, à l'issue desquels il creuse l'écart, jusqu'à disposer d'une avance substantielle de 24s5. Longépé est en embuscade, à l'affût du moindre faux pas de son adversaire, tout en surveillant attentivement Joffrey Lixon. Pour le gain des accessits, Jean-Luc Mazeau gratifie le public d'une attaque de tous les instants, en s'immisçant dans le haut des tablettes au 4e rang provisoire.
Les ES 7 et ES 8 sont à mettre au profit de Longépé qui hausse le ton, sans inquiéter toutefois Faucher. Mais c'est sans nul doute lors de la dernière boucle que le Rallye allait prendre une tournure décisive. Mickaël Faucher écope d'une pénalité. Bruno Longépé récolte ainsi le fruit d'un parcours sans faute, en sortant vainqueur d'un Rallye palpitant et riche en rebondissements. Malheureusement, le sort s'acharne pour l'équipage Ford, victime d'une violente sortie de route dans l'ultime spéciale. Nous leur souhaitons bon courage et prompt rétablissement. Longépé inscrit donc pour la troisième fois son nom au palmarès de l'épreuve. Joffrey Lixon, son dauphin, n'a également pas démérité. Pour le gain de la médaille de bronze, Jean-Luc Mazeau hisse pour la première fois sa Saxo Kit Car sur le podium, et ce à l'issue d'un duel fratricide l'opposant à Patrice Fabre. On savait le célèbre boulanger rapide, mais de là à l'imaginer au sein du tiercé gagnant, il y avait un fossé que même le plus téméraire des pronostiqueurs n'osait franchir. Quant à Fabre, pour sa première venue loin de ses bases azuréennes, il s'acclimatait progressivement aux routes périgourdines, jusqu'à rafler le 3e temps de l'ES 7, mais vient finalement mourir à 2s3 du podium.
Ayant connu des fortunes diverses, Bertrand Guillon (Renault Clio R3) a cependant contrecarré les ambitions de son farouche adversaire, Romuald Lezeau (Citroën DS3 R3), en lutte pour le Top 5. 7e, Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9) N4 n'a pas faiblit, en ayant tenu en respect la Peugeot 206 RC (A7) du Normand Arnaud Macherey. Si il y a une autre performance remarquable à signaler, c'est belle et bien celle de la valeur montante Romain Favreau pour le gain de la 9e position finale. Ce dernier terminait d'ailleurs en boulet de canon aux commandes de sa Renault Clio RS (A7) par un 4e temps absolu dans l'ES 6. Une chose est certaine, la prise en main de sa récente acquisition a été rapide. Quant à Pierre Lerosier, qui découvrait sa nouvelle Mégane F2000, il a tenu la dragée haute à Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four) pour le gain de la dixième place. Si le passage par la case apprentissage de l'auto avant de tutoyer les podiums s'avère nécessaire, le Corrézien a prouvé ce week-end qu'il était capable de jouer les premiers rôles.
Quant à Pierre-Alexandre Monribot, des problèmes de freins, agrégés à la casse du câble d'accélérateur, l'éloignait des places d'honneurs auxquelles il était destiné.

Groupe A: Jean-Luc MAZEAU, la révélation du week-end

Si on ne voyait pas qui était en mesure de donner la réplique à Mickaël Faucher, on n'était pas cependant en mesure d'imaginer un final en dents de scie. Jusqu'à l'ES 8, Faucher assommait littéralement la concurrence avant de se faire piéger. Mazeau tirait toute la quintessence de sa Saxo Kit Car et clôturait l'épreuve en tant que vainqueur surprise du Groupe A. Patrice Fabre, qui partait avec l'handicap de la méconnaissance du terrain, s'incline de peu face à la chevauchée impressionnante de la Saxo Grise. Le déplacement depuis la Normandie s'est révélé payant pour Arnaud Macherey qui cueille la troisième marche, tout en ayant tenu en respect une armada d'adversaires aux dents longues, emmenées par Romain Favreau.
La A8, honorablement représentée au départ, s'est vue décimée par les abandons. Laurent Fauguet (Mitsubishi Lancer Evo 9) ouvrait le bal, la mécanique de la belle Japonaise ayant montrée des signes de fatigue. Vint ensuite le tour de Frédéric Purrey (Ford Escort Cosworth), trahit par sa boite de vitesses, imité par Damien Faucher (Subaru Impreza WRX) et Yannick Frelaut (Ford Escort Cosworth). Mickaël Faucher out, après avoir figuré sur le trône tout au long de l'épreuve, Paul Gauthier et Dominique Laurent (Ford Escort Cosworth), seuls rescapés de cette traversée du désert, se taillent une part belle du gâteau. Le second ne cachait pas sa joie de franchir la ligne d'arrivée finale, de surcroît à une belle 16e position ; la mécanique ayant décidée de ne pas lui faire subir ses foudres.
En revanche, un Rallye à oublier pour Pierre-Alexandre Monribot, qu'il termine bon dernier, mais vainqueur de la A7K, suite à un enchaînement d'aléas mécaniques, survenus au moment où la bagarre s'amorçait avec Guillon pour le gain du Carré d'As. Franck Pailler (Peugeot 306 Maxi) a quitté prématurément la course, en proie à des soucis mécaniques.
En A7, Jean Brasseur (Peugeot 206 RC) prenait l'avantage lors du prologue. Mais Macherey ne l'entendait pas de cette oreille et finissait par déloger le premier cité de la plus haute marche, tout en contrôlant la menace Favreau qui se préciser. Jean Brasseur, ayant vu fondre sur lui tour à tour Macherey et Favreau, héritait de la médaille de bronze. Cédric Aupetit (Seat Ibiza GTI) qui se distinguait comme à l'accoutumée par des chronos significatifs a dû rendre son carnet de bord sur ennuis mécaniques, à l'image de Brice Gargoly (Renault Clio Williams), auteur d'une superbe démonstration à Sauveterre La Lémance pour son premier Rallye.
Benoit Viviet, venu engranger quelques points supplémentaires en vue de la qualification à la Finale de la Coupe de France des Rallyes, se déroulerant sur ses terres à Autun, s'est montré impérial en A6, à l'image de Jean-Luc Mazeau en A6K, ainsi que de Jérôme Favre (Peugeot 106 XSI) en A5K. Tous trois se retrouvaient en effet esseulés au sein de leur classe respective.
Groupe N: Et de 2 pour LIXON !

Aux commandes de sa Mitsubishi Lancer Evo 9, Joffrey Lixon remet le couvert après un succès de Groupe à Saint Sornin. La hargne du vétéran Jean-Pierre Landron n'a pas suffit à détrôner la Japonaise, et la Mitsubishi aux couleurs de 3MO Performance se console avec la médaille d'argent. Les Clio boys Eric Sauteur et Laurent Borderie out, c'est Alexandre Robert, qui, pour son retour aux commandes d'une Citroën Saxo VTS N2, complète le trio de tête.
En N4, Laurent Ardeois (Seat Ibiza TDI) n'a pu rivaliser avec les deux Mitsubishi, la mécanique en ayant décidé autrement dans l'ES 7.
Laurent Borderie (Renault Clio Ragnotti) faisait figure de favori en N3 après la sortie de route sans gravité de son adversaire le plus coriace, Eric Sauteur (Renault Clio RS). Mais il connaissait à son tour les affres de la mécanique et la mort dans l'âme, rendait son carnet de bord. Frédéric Maury (Peugeot 306 S16) était en voie de s'offrir l'opportunité de conquérir le Graal, mais il était mis hors course à l'issue des neuf spéciales chronométrées pour non-conformité technique. Claude Turpin ayant bien amochée la Clio Williams, cette classe habituellement bien garnie était vidait simultanément de ses prétendants.
Alexandre Robert a littéralement atomisé la concurrence en N2, en s'offrant par la même occasion le podium de Groupe. Sur ses terres, Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16) a tout donné et rafle la seconde marche, devant Vincent Le Bailly (Peugeot 106 S16).
La classe « biberon » a quant à elle été le théâtre de réelles échauffourées entre les 106 XSI de Florian Vinet et Romain Auvert. Le premier cité prive du titre le second.

Groupe F2000: Prise en main triomphale pour Pierre LEROSIER

Le coup d'essai fut un coup de maître pour Pierre Lerosier, ce dernier hisse sa Mégane au sommet de la hiérarchie en F2000. Bruno Brun, ayant fait évoluer sa Clio RS durant la trêve hivernale, trouve le bon tempo et s'approprie de la place de dauphin. Pour sa première participation, le Normand Jean Lecamus et sa redoutable Citroën C2 décroche la dernière marche.
En F214, les abandons se sont également succédés : Grégory Moizeau (Renault Mégane) et Hervé Brouillaud (Peugeot 205 GTI) dès l'ES 1, suivis de Stéphane Colomy (Renault 5 GT Turbo), Mickaël Cholet (Renault Clio 16S) et Pascal Baésa (Renault Mégane Coupé) le lendemain ; Lerosier, Brun et Frédéric Lacoste (Renault Clio RS) se retrouvaient ainsi bien seuls. La F213 échoit à Lecamus, qui s'impose sans problème après le retrait rapide de Franck Chaput (Peugeot 106 S16). En revanche, derrière, une belle passe d'armes s'est opérée entre la 205 GTI de Stéphanie Lage et la Citroën Saxo VTS de Jérôme Lamargot. La Lionne dorée a eu le dernier mot sur la Citroën bleue. En F212, Mathieu Compagnon (Peugeot 106 S16), Ludovic Prosper (Peugeot 106 XSI) et Didier Barrias (Peugeot 106 Rallye) terminent dans un tir groupé, installés respectivement aux 26e, 27e et 28e place du classement général.
Groupe GT: MARIE à domicile

Aux commandes de sa BMW 135 I, Gérard Marie a été intraitable. François-Xavier Boissou, a, comme à son habitude, assuré le spectacle en faisant glisser sa célèbre Nissan 350 Z rouge.

Groupe Z: DUPONCHEL esseulé

Sans concurrence, l'objectif principal de Marc Duponchel (BMW 325 I) était de rallier l'arrivée finale. Mission accomplie à la 34e position.

Groupe R: GUILLON domine

Sur sa Clio R3, Bruno Longépé, sur la plus haute marche, l'emporte tout naturellement. Bertrand Guillon est passé à travers toutes les embuches et coiffe la couronne de dauphin, devant un Lezeau très déterminé. Jérôme Joussely, qui coiffait ce week-end la double casquette de pilote et de cheville ouvrière du Thiviers Sport Auto, est le quatrième homme du Groupe R, suite au retrait de David Champeau (Citroën C2 R2 Max), parti à la faute dès l'ES 1.

Pour le gain de la Coupe des Dames, Stéphanie Lage n'a pas chômé et cueille la victoire.

Sur les 67 concurrents au départ, 42 figurent à l'arrivée finale, preuve que le Rallye du Foie Gras et de la Truffe n'a une nouvelle fois pas faillit à sa réputation de Rallye éprouvant et difficile. Bravo à tous pour le spectacle fourni ! Prochain Rendez-Vous : les 22-23 Juillet pour le Rallye de la Montagne Noire (81) et le 23-24 Juillet pour le Slalom en Côte d'Argenton-Bouglon (47).

Texte et Photos : PQ47.