Rallye National Montagne Noire 2011

BERENGUER trébuche, MORA récolte
Pour cette 32e édition du réputé Rallye Montagne Noire, le comité d'organisation a réussi pleinement le pari d'offrir, comme à l'accoutumée, un plateau exceptionnel. Outre l'aspect quantitatif, puisque pas moins de 135 équipages ont satisfaits aux vérifications administratives et techniques, c'est également l'aspect qualitatif qui primait. En effet, les prétendants à la conquête du Graal étaient présents en force à Mazamet, rendant ardu l'établissement d'un quelconque pronostic, tant les débats se présageaient animés. Si le format du Rallye restait globalement identique à celui des éditions antérieures, en revanche l'étape du vendredi, faisant office de prologue, était soumise à une modification dans l'ordre des spéciales disputées ; les concurrents débutant les hostilités par la redoutée ES du « Pas du Sant » (10.45 kms).
Au terme de cette première étape, on pouvait s'atteindre à un combat de WRC, or il n'en est rien. En effet, le solide Jean-François Bérenguer, fort de ses trois victoires depuis l'entame de la Saison 2011, crée la surprise aux commandes de sa superbe Renault Mégane Maxi, accusant le poids des années face à des autos bien plus affutées. Le Languedocien colle 13s1 dans l'ES 1 et 10s dans le second secteur chronométré, le traditionnel « Rialet », à son poursuivant qui n'est autre que le Sarladais Antony Mora, fidèle de l'épreuve au volant de sa BMW 318 TI Compact engagée en F2000. Au général, l'écart est déjà conséquent, puisque c'est d'un pécule de 23s1 que dispose l'ancien animateur du Trophée Saxo Kit-Car sur ses rivaux. Régulier, le Breton André Jézéquel (Peugeot 207 S2000) se glisse provisoirement dans le tiercé gagnant, face à la Subaru Impreza WRC de Richard Génesca.
Auteur d'un magnifique 4e temps scratch dans le Pas du Sant, au cœur d'une meute de WRC et autres Kit-Car, l'inoxydable Yohan Dupouy et sa performante Peugeot 306 S16 F2000 écope d'un temps forfaitaire dans l'ES 2, comme la majorité des concurrents suite à une succession de sorties de route. Temps forfaitaire dont il tire profit, puisqu'il se hisse au 5e rang du général provisoire à l'issue de cette première boucle nocturne.
Michel Bonfils quitte quant à lui le Rallye prématurément, la pompe à essence de sa Subaru Impreza WRC faisant défaut, à l'image de Romain Dumas, dont la Porsche 997 GT+ refuse tout service à l'issue de l'ES 1.
Le lendemain, à l'occasion de la première boucle, Bérenguer repart le couteau entre les dents, bien déterminé à laisser le soin à personne de venir contester sa suprématie. Seul l'ES 5 lui échappe, au profit de Génesca, qui retrouve ses marques. Mora, solidement accroché à la place de dauphin, maintient une pression constante, si bien que l'écart au terme de cette première boucle s'est réduit à 2s3. Jézéquel ne peut quant à lui résister au retour des WRC mieux armées, notamment Génesca et Xavier Lemonnier (Peugeot 206 WRC). Ce dernier s'octroie au passage le scratch de l'ES 6, avant que Bérenguer réplique dans les deux spéciales suivantes. Cependant, au cours l'ES 10, le leader est en proie à des ennuis mécaniques, et doit se résoudre à l'abandon sur la liaison le menant à l'ES 11, la mort dans l'âme. Antony Mora, en embuscade, récolte le fruit d'un parcours sans faute, et malgré les assauts de Lemonnier, inscrit son nom une nouvelle fois sur le palmarès de la Montagne Noire. Jézéquel a tout tenté pour conserver sa place sur le podium, en terminant en boulet de canon par deux second temps scratchs, mais Lemonnier et Genesca sont venus contrecarrer les ambitions du Breton en s'octroyant respectivement la médaille d'argent et la médaille de bronze.
Evoluant depuis le début de saison sur une BMW 318 Compact, Victor Lasserre a une nouvelle fois fait sensation par le biais de ses performances de premier ordre, et referme le Top 5. Le Belge Kris Princen, ayant comme objectif primordial la victoire en Trophée Clio R3 France, a pleinement rempli son contrat, avec en prime la 6e place du général. Yohan Dupouy s'est une nouvelle fois distingué en passant à travers tous les pièges, lui permettant de cueillir une méritante 7e position finale. Jean-Laurent Chivaydel (Ford Escort Cosworth) est venu vaincre le « chat noir » qui le poursuit sur l'épreuve tarnaise depuis deux ans, et s'offre l'opportunité d'accrocher la 8e place. Il damne le pion à une armada de Clio R3, emmenées par Yann Clairay, ayant pris l'ascendant sur l'expérimenté Eric Mauffrey et le véloce Olivier Courtois.

Groupe A: LEMONNIER au sommet de la hiérarchie

Bérenguer avait course gagnée, jusqu'à ce que la mécanique mette fin à ses ambitions. Lemonnier a su contenir la Subaru Impreza WRC de Génesca, et avec hargne et élégance, décroche les lauriers. Jézéquel et sa 207 S2000 vient mourir au pied du podium du classement général, mais se console avec le podium de Groupe et la victoire en A7S. Cédric Mazenq, qui étrennait une Citroën Xsara WRC, a connu son lot de mésaventures : des ennuis mécaniques l'ont empêché d'appréhender pleinement le comportement de la célèbre auto de la marque aux chevrons, la mécanique ayant fait des siennes.
En A8, Jean-Laurent Chivaydel assomme littéralement la concurrence, et ce malgré les assauts de Gilles Roca, en osmose totale avec sa Subaru Impreza GT. Venu d'Outre-Mer, Alain Pyrame, a cravaché ferme et conclut par une belle 3e place. Cyril Dumoulin (Mitsubishi Lancer Evo 6) a quant à lui subit les aléas de la mécanique.
Suite au retrait de « Jeff » Bérenguer et de Guy Mottard (Peugeot 306 Maxi), David Balihaut (Renault Clio Kit Car) a relégué ses adversaires au rang d'observateurs pour le gain de la A7K. Christophe Surre (Peugeot 306 S16) et Olivier Constanty (Renault Mégane Maxi) suivent. En A7, Yves Arnaudeau (Peugeot 206 RC) a rapidement affirmé sa supériorité face à la Renault Clio RS de Jacky Leroy et la Renault Clio Williams de Stéphane Rouzier. Le Belge Michel Wilders (Honda Civic Type R) est venu se mêler à la lutte, avant de sortir pour le compte dans l'ES 5.
Rémi Azéma (Citroën Saxo VTS) prend rapidement les rênes de la Classe A6K, malgré la pression constante de Julien Rivals (Peugeot 206 XS), Cyril Marty (Citroën Saxo Kit Car) ayant rejoint la liste des abandons. Finalement, ces derniers connaissaient le même sort dans l'ES 5 « La Tourette-Mas Cabardès », offrant la palme sur un plateau au Catalan Albert Roger (Citroën C2 VTS). En A6, un autre Catalan, Marc Jimenez (Peugeot 206 XS) a dicté sa loi face à la Citroën Saxo VTS d'Alexandre Barbosa et la Peugeot 106 S16 de Kévin Budaï. Benjamin Navarro (Peugeot 106 XSI) se retrouve esseulé en A5K, tandis que la plus petite cylindrée du Groupe A tombe dans l'escarcelle du vaillant Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI), tout en ayant surveillé dans ses rétroviseurs la Citroën AX GTI du local Fabrice Lattes.
Groupe N: Moisson victorieuse pour Mickaël LOBRY

Tout juste auréolé de sa première victoire à Sauveterre La Lémance, Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 8) creuse l'écart le vendredi soir face au Normand Michel Bourgeois (Mitsubishi Lancer Evo 8). Mais le second cité ne quitte pas le parc fermé au départ de le deuxième étape matinale du samedi, laissant la voie libre à Lobry, qui octroie seul le meilleur temps de l'ES 3 à la Subaru Impreza STI de Sylvain Maillard. Le performant Ludovic Marigo se paie le luxe de clôturer l'épreuve au 18e rang du classement général, face aux puissantes 4 Roues Motrices, ainsi que la place de dauphin en Groupe N. Jérôme Dupuy (Citroën Saxo VTS) a encore effectué une belle démonstration de son talent en s'immisçant au sein du trio de tête, au gré d'une attaque de tous les instants.
En N4, Lobry coiffe la couronne de vainqueur. Après avoir épisodiquement signé des temps significatifs, Maillard n'a pu contrer son prédécesseur et se contente de compléter le podium, à l'image de Jean-Paul Terral (Mitsubishi Lancer Evo 9).
Ludovic Marigo tire toute la quintessence de sa Clio Ragnotti pour le gain de la N3, après avoir contrôlé le rapide Olivier Ortholan (Renault Clio Ragnotti). Grégory Fontalba (Renault Clio Ragnotti) suit.
A l'issue des onze secteurs chronométrés, la domination est totale pour Jérôme Dupuy en ce qui concerne la N2. Ce dernier affiche plus d'une minute d'avance sur Sébastien Ceugnet (Citroën Saxo VTS).
La N1 a été le théâtre de véritables échauffourées entre la 205 Rallye de Brice Albo et la 106 XSI d'Eric Rosalie, dont le premier cité tire profit. Gérard Nicoli (Citroën AX Sport) et Stéphan Volle (Peugeot 106 XSI) sur la touche, c'est Davy Bétrancourt (Peugeot 106 XSI) qui hérite de la troisième marche du podium.

Groupe F2000: Coup double pour Antony MORA

Le « béhémiste » n'a pas fait de détails sur les routes tarnaises et signe une probante victoire au général et en F2000. Yohan Dupouy s'est cependant révélé très combatif ce week-end, et a su prouvé que quelque soit la qualité du plateau présent au départ, il pouvait s'immiscer dans le haut des tablettes. Entre les deux pilotes « Hankook », s'intercale la BMW de Victor Lasserre.
A domicile, Patrick Benne a brillé, sans laisser le soin à quiconque de venir entraver sa marche en avant. Il rentre en parc fermé à une prometteuse 17e place, associée à la plus haute marche en F213. Guillaume Lafitte (Peugeot 106 16S) ou encore Laurent Saint-Léger (Peugeot 205 GTI) ne l'ont cependant pas quitté d'une semelle, mais ont dû finalement se résoudre à se départager les places restantes du podium. La F212 a été l'affaire de Boris Carminati (Renault Clio 16S), qui demeure intouchable. Il n'a laissé que des miettes à ses adversaires, en l'occurrence Loïc Pelat (Peugeot 106 Rallye) et Jean-Jacques Ballot (Peugeot 106 XSI).
Aurélien Lafont décroche quant à lui la timbale en F211. Alexandre Cénès (Autobianchi A112 Abarth), de retour après une violente sortie de route, a roulé à son rythme sans brûler les étapes.
Groupe GT: Quelle hécatombe !

Seul engagé en GT+, le pistard Romain Dumas rend rapidement son carnet de bord à l'issue de l'ES 1. Patrick Detienne (BMW 135 I) sort dans la suivante. Bertrand Fassio (Porsche 996 GT3) se retrouve seul maître à bord, mais il renonce à son tour, étant hors délai à un contrôle horaire.

Groupe R: Kris PRINCEN au dessus du lot

Actuel leader en Trophée Clio R3 France, Kris Princen a « dégoupillé » jusque dans l'ultime spéciale afin de contenir ses adversaires principaux, composés d'Eric Mauffrey, Yann Clairay et Olivier Courtois qui terminent dans cet ordre respectif, au terme de bagarres au sommet donnant lieu à de véritables mano-à-mano entre les différents candidats au titre suprême.
Dans la Classe R2, Fabien Rivals (Citroën C2 R2 Max) s'est emparé du commandement pour ne plus le lâcher, tandis que Matthieu Fassio, seul représentant de la R1 aux commandes de sa Renault Twingo, a profité de cette séance de roulage pour poursuivre l'apprentissage de la nouvelle née des Ateliers Renault Sport en vue de la suite des hostilités en Championnat de France des Rallyes.

Tout juste remise de sa sortie de route au Pays Viganais, Sabrina Sanchez (Peugeot 206 RC) A7 a rapidement remis le pied à l'étrier, et se voie récompensée de son courage par la victoire en Coupe des Dames. Au terme d'un Rallye long et éprouvant, tant pour les hommes que pour les mécaniques, 81 équipages rentrent à bon port samedi soir, sur les 135 au départ. Bravo tous pour le spectacle fourni !

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional de Bagnols-les-Bains (48).

Texte et Photos : PQ47. Vidéo : Rallye46 et PassionRallye31.