Course de Côte du Mont Dore - Chambon/Lac 2011
Simone FAGGIOLI a réveillé les volcans
Les montagnards français et européens avaient marqué leur calendrier d'une croix blanche pour le traditionnel pèlerinage estival que constitue la Course de Côte Internationale du Mont Dore - Chambon sur Lac, course mythique et d'exception se taillant une part belle parmi les légendes du sport automobile. Pour cette 51e édition au cœur d'un cadre verdoyant exceptionnel, une nouvelle équipe organisatrice dynamique, sous la coupelle de Daniel Pasquier, a pris le relais afin de faire perdurer la flamme. Comme de coutume, le gratin des montagnards a répondu nombreux puisqu'outre les principaux animateurs du Championnat Européen et Français, on dénombrait la présence de concurrents venu des quatre coins de l'hexagone afin de disputer l'épreuve phare du Championnat. Ainsi, ils n'étaient pas moins de 189 prêts à en découdre le long des 5,075 kms de ce tracé réputé comme l'un des plus techniques, auxquels se cumulent les 35 concurrents classés dans la catégorie des Véhicules Historiques de Compétition, qui connaît un regain d'intérêt croissant depuis ces dernières années.
Si, en outre, l'on déplorait l'absence inéluctable de quelques précieux habitués, les ténors de la discipline bouillaient à l'idée de partir à l'assaut des pentes du Col de la Croix Saint Robert, à l'image de Simone Faggioli (Osella FA30), grand favori de l'épreuve auvergnate et en lice pour le titre européen, ou encore de Nicolas Schatz (Lola T 94/50), qui depuis le lancement des hostilités à Bagnols-Sabran début Avril, assomme littéralement la concurrence au niveau national. On n'oublie cependant pas leurs adversaires coriaces que constituent Sébastien Petit (Lola B 06-51), Alban Thomas (Lola B 99-50), Fabien Frantz (Reynard 90 D), Stéphane Baudin (Reynard 1KL Mugen) pour le gain du Championnat de France, et Billy Ritchen (Lola B 99/50), Guy Demuth (Osella FA30), Otakar Kramsky (Reynard K11) et autres Fausto Bormolini (Reynard K02) à l'échelle internationale.
Ainsi, l'affiche avait fière allure pour cette cinquante-et-unième qui a tenu toutes ses promesses, du fait d'un déroulement impeccable de la course, avec la totalité des montées effectuées pour l'ensemble des concurrents, et des numéros de haute voltige qu'ont offert les compétiteurs au public ayant répondu, comme à l'accoutumée, très nombreux.
Aux essais, sans surprise, Simone Faggioli demeure impérial. Le virtuose Nicolas Schatz ne peut suivre le rythme effréné du pilote Osella et accuse un déficit de 3s489, ce qui n'enlève en rien sa performance de premier ordre au sein de laquelle il détrône l'ensemble de ses rivaux. Pour compléter le tiercé gagnant, on attendait le non moins performant Sébastien Petit, chef de file du Team CroisiEurope, mais qui est cependant affilié au rang de dauphin depuis le début de saison. Or il n'en est rien ; Alban Thomas, l'homme fort du moment, renverse la vapeur en claquant un excellent 2min25s166. Pour le gain des accessits, derrière Petit, Fabien Frantz vient s'immiscer dans le débat, de même que Stéphane Baudin, qui se classe 6e des essais chronométrés. Il damne le pion à une armada de représentants du Championnat Européen, emmenés par le Luxembourgeois Guy Demuth.
Le lendemain, à l'entame de la première montée de course dominicale, les candidats grillent collectivement leur joker en devant composer sur une piste rendue humide par les averses de la nuit, de surcroit recouverte d'une épaisse brume. Dans ces conditions délicates, Alban Thomas vient brouiller les cartes. Schatz sauve les meubles en s'accrochant à 1s591. Le deuxième membre de la Famille Frantz, Cyrille, principal animateur de la catégorie des Sport Protos au volant de son Osella PA 27, cueille la troisième marche, face au local Yannick Latreille (Norma M20). Sébastien Petit accuse le coup en se hissant au 5e rang, mais la sanction est encore plus sévère pour Faggioli qui se classe seulement 9e de cette première ascension.
Le soleil parvient finalement à se faire roi dans un ciel clément à l'entame de la seconde montée, qui pourra ainsi se dérouler dans des conditions optimales. Avec hargne et élégance, Simone Faggioli affole les chronos en 2min14s610. L'addition est salée pour ses adversaires, puisque son dauphin, non pas Schatz mais Guy Demuth, créant au passage la surprise, pointe à plus de 6s. La dernière montée s'annonce décisive pour la composition du podium final. Si Faggioli se met définitivement à l'abri, Nicolas Schatz hausse le ton en prenant tous les risques ; stratégie qui s'avère payante puisqu'il parvient à détrôner Demuth en récupérant son bien. Alban Thomas a tout tenté, mais vient finalement mourir au pied du podium. L'ultime ascension n'a en revanche pas été favorable à Sébastien Petit qui rétrograde, et conserve donc sa cinquième position. Au gré d'une superbe attaque dans la troisième montée, Fabien Frantz sort vainqueur des échauffourées pour le compte de la sixième place finale. Billy Ritchen s'incline au 7e rang, face aux véloces Fausto Bormolini et Otakar Krasmky, qui n'ont put faire face à la montée en puissance de jeunes loups aux dents longues. La valeur sûre David Hauser, aux commandes de sa Dallara F 305, bien moins performante que les puissantes F3000, signe de nouveau une prestation remarquable en se hissant dans le Top Dix du classement général.
Dans la Série B des voitures fermées du Championnat de France de la Montagne, en l'absence du leader actuel, Yannick Poinsignon, les GTTS ont occupé les devants de la scène, à l'image d'Anthony Cosson (Porsche 997 GT Cup), qui a fait la nique à ses rivaux Nicolas Werver (Porsche 997 GT Cup) et Daniel Bourgeon (Opel Astra DTM), ce qui le relance dans la course au Graal.
Au sein des diverses catégories des Groupes D/E et C3-CN-CM, la bataille a également fait rage.
Si en DE-6, Nicolas Schatz enlève logiquement les lauriers, la DE-5 a été la chasse gardée du Luxembourgeois Hauser. Raynald Thomas (Lola B 06-30 Opel) et Vincent Créniault (Martini MK 79) ont bel et bien tenté de défendre leur chance, mais en vain. Ils terminent dans cet ordre respectif. Au sein de la Classe DE-7, représentée uniquement par des Renault Tatuus FR 2000, la palme échoit au vaillant Samuel Guth. La Tatuus n'a désormais plus de secrets pour Jérôme Debarre qui accapare la position de dauphin, face au redoutable Claude Degremont.
Aux commandes de sa monstrueuse Lola T 91/50, Bruno La Monica, récent vainqueur de la Course de Côte de la Tardes, paye un lourd tribut de son abandon lors de la deuxième montée. Malgré un temps canon lors de l'ultime occasion, il laisse filer l'expérimenté Sylvain Moyon (Dallara 392 VW) vers le sommet des tablettes en DE-2. En l'absence de concurrence en DE-1, Robert Barrière (GB Concept 001), s'octroie tout naturellement la victoire.
En C3-CN-CM, Cyrille Frantz et son imposante Osella PA 27 ont été sans pitié. La lutte fratricide opposant les Norma M20 de Yannick Latreille et Olivier Berreur pour le gain de la médaille d'argent ont tourné à l'avantage du second cité. L'Auvergnat n'a cependant pas à rougir de ses exploits, ce après une violente sortie de route du côté de Donzy-le-Pertuis, aux commandes de la Norma ex-Cannata qu'il découvrait ; et se console avec un podium à la clé. Paul-Emile Nuguet (Osella PA 20S) a quant à lui rejoint la liste des abandons. En CM, Christopher Lecarpentier poursuit son ascension vertigineuse au volant de son arme redoutable qu'est le BRC CM05 Evo. Il coiffe sur le fil Jacky Pontille (BRC CM05 Evo).
Dans les catégories Européennes, en E2SS-3, Faggioli a occupé le trône tout au long du week-end. En E2SC-3, l'Italien Mauricio Roasio (Osella PA 30) et le Tchèque Petr Vitek (Osella PA20 S) ont croisé le fer, le second cité ayant eu le dernier mot.

Groupe A: Les Seat au sommet

Aux essais, Gaétan Bonnet (Seat Leon Supercopa) impose sa suprématie, de peu devant l'autre Seat du Normand François-Xavier Thiévant. Pierre Beal (BMW M3 E36) accuse quant à lui le coup face à la fougue des deux révélations du Championnat 2011. Lors de la première montée de course, ces derniers occupent les avant-postes, à l'avantage de Bonnet. Entre eux s'intercale Jaromir Maly, qui pointe le museau de sa Subaru Impreza GT. Thiévant rétorque dans la suivante, tandis que Beal est définitivement écarté du podium par un Jaromir Maly des grands jours. Au cumul, Thiévant conserve l'avantage. Bonnet, qui a cependant rivalisé tout au long de la journée, s'incline les armes à la main, tandis que Maly a fait de la très convoitée troisième marche du podium son territoire protégé. Ce podium final se réfère également au podium de la Classe A4, tandis que l'Alsacien Jean-Luc Fritsch, grand habitué du Championnat aux commandes de sa Peugeot 306 Maxi, a marqué de son empreinte la A3. Pour le gain des places d'honneurs, il a laissé s'expliquer les Renault Clio Cup de Jérémy Corsin et Jean-François Martinez, qui terminent dans cet ordre en tir groupé. Après de probantes tentatives, Damien Bellocq (Renault Mégane DTC) échoue finalement au pied du podium.
La A2 tombe dans l'escarcelle de Noël Chabanas, venu se faire plaisir aux commandes de la Citroën Saxo VTS dans laquelle il évolue habituellement en Rallye. Jérôme Papin (Peugeot 106 XSI) décroche la timbale dans la plus petite cylindrée du Groupe A, malgré la pression constante de Dominique Prudent (Peugeot 205 Rallye). Joël Douix (Peugeot 106 XSI) complète le podium.
Groupe N: Ales PREK a tranché

Dans ce très relevé Groupe N, les étrangers ont donné bien du fil à retordre aux pilotes de pointe nationaux. Leader des essais, le Serbe Dusan Borkovic annonce la couleur aux commandes de sa puissante Mitsubishi Lancer Evo 9. Les 4 Roues Motrices sont à la fête puisque le Slovène Ales Prek suit, prêt à saisir le moindre faux pas de son adversaire. Le Polonais Pawel Dykto se positionne en sérieux oustider, mais doit cependant se méfier de la redoutable BMW M3 E36 du jeune Espoir Guillaume Mouche. Borkovic poursuit sur sa lancée au cours de la première montée de course. Il est cependant talonné par Dykto et Pres, qui ne lui laisse aucun répit. Ce dernier parvient finalement à contrecarrer les ambitions du premier cité dans la seconde ascension. La dernière montée ne viendra que confirmer les résultats de la seconde. En effet, Pres, au terme d'une attaque de tous les instants, rafle la mise face au guerrier Borkovic, qui s'est bien battu. Dykto Pawel a été relégué au rang d'observateur, tandis que Mouche, suite à une glissade et à une erreur dans le passage des rapports rédhibitoires lors de l'ultime ascension, rétrograde au classement. Au final, l'Allemand Roland Wanek (Mitsubishi Lancer Evo 9) récolte le fruit d'un parcours sans faute, et complète le Carré d'As du Groupe N, et de la Classe 4.
En N3, Guillaume Jeanne (Renault Clio Ragnotti) a fait cavalier seul en tête, malgré la menace de Joël Eyraud (Honda Civic Type R). Le Rallyman Laurent Corbineau (Renault Clio Ragnotti) s'octroie la médaille de bronze.
La N2 est à mettre à l'actif de Didier Dancette (Honda Civic VTI), qui s'impose de peu face au prometteur Guillaume Plan (Peugeot 106 S16).
Nicolas Papin (Peugeot 106 Rallye) enlève quant à lui la Classe « biberon », et damne le pion à la Citroën AX GTI de Christophe Demare.

Groupe F2000: Dimitry NUGUE poursuit sa moisson victorieuse

Sur sa superbe Ford Fiesta à l'attrait « S1600 », Dimitry Nugue a de nouveau tutoyé le haut du classement en F2000. Si Samuel Durassier (Citroën Saxo VTS 16S) s'adjugeait le meilleur temps de la première montée, la réplique du pilote du Beaujolais a été immédiate, ce dernier ayant fait figure d'épouvantail. A souligner toutefois la belle performance de Julien Pontille, qui, aux commandes de sa Renault Clio RS, se fraye un chemin parmi les trois principaux ténors du podium F2000. En F2-3, Nugue a ainsi tenu en respect ses adversaires, avec à leur tête Julien Pontille et Francis Bernière (Renault Clio RS).
Quant à Samuel Durassier, il a caracolé en tête de la F2000-2, pendant que Alain Bard (Volkswagen Golf GTI) et Guy Janny (Honda Civic VTI) se disputaient les places restantes du podium.
Sur ses terres, Eric Morange (Citroën AX Sport) a cravaché ferme et coiffe ainsi la couronne. Julien Cabrol (Peugeot 106) et Jean-Marc Robinet (Peugeot 106 Maxi) suivent, tandis que Frédéric Houillon (Volkswagen Polo 1300 GT) a abdiqué, trahit par sa boite de vitesses.


Groupe FC:
Yves THOLY trébuche, Anthony DUBOIS récolte

Aux essais, le talentueux Yves Tholy et sa virevoltante Simca Rallye 3 dominaient de la tête et des épaules. Cependant, le fervent animateur du Groupe FC voyait ses espoirs s'envoler lorsque son moteur partait en fumée à l'entame de la première montée dominicale. Joël Cazalens (Scora Type 2) subissait également les affres de la mécanique au cours de la journée, ce qui laissait le champ libre à Anthony Dubois (Scora Maxi), rare rescapé de ce groupe habituellement plus fourni, pour le gain des lauriers. Didier Deniset, aux commandes de sa mythique Renault 5 TDC, lui emboite le pas, après avoir contenu la BMW 320 I du spectaculaire Christian Araud.
En FC4, Anthony Dubois s'est révélé intraitable, de même que Christian Araud en FC3, qui a rapidement contenu la Jidé Maxi de l'Azuréen Robert Cannata.
En FC2, Tholy out, le célèbre moustachu Daniel Rossi, aux commandes de sa vaillante Simca Rallye 3, a sorti les griffes sur ses terres, mais la mécanique venait également s'enrayer ; ce dont tirait profit Marc Le Goff (Simca Rallye 3).
Hervé Bagnol (Simca Rallye 3) ne pouvait défendre ses chances en FC1, en proie à des ennuis d'ordre mécanique. Régulier, le Nordiste Arnaud Vermesch (Simca Rallye 3) s'emparait du commandement pour ne plus le lâcher.
Groupe GT: L'épouvantail Dominique VUILLAUME

Conquérant en GT de Série, Dominique Vuillaume et sa Porsche 996 GT3) ont de nouveau frappé au cœur du Sancy. Le Basque bondissant Michel Lamiscarre (Porsche Cayman Cup) a dicté sa loi à la Porsche Cayman S de Jérôme Janny pour le compte de la deuxième marche.
Dans la classe GT1, Didier Walter tire toute la quintessence de sa Lotus Exige.

Groupe Z: Sébastien LEMAIRE esseulé

Seul engagé en Groupe Z, Sébastien Lemaire se classe 120ème de la manche auvergnate.

Groupe GTTS: Anthony COSSON renoue avec le succès

Après un épisode tumultueux, Anthony Cosson (Porsche 997 GT Cup) a retrouvé le chemin de la victoire en GTTS depuis le précédent rendez-vous de Dunières, et confirme au Mont Dore, devant Nicolas Werver et Daniel Bourgeon. Dans le Groupe Européen E2SH, Mickaël Tourtel poursuit l'apprentissage de sa superbe Gomez GC10 Sirocco.

Dans la Compétition VH, le solide Jean-Marie Alméras et sa Porsche 935 3.5L ont été maîtres à bord. Eric Bady (Martini MK 14) cueille la deuxième place, après avoir contenu la Van Diemen RF 82 de Gérard Besch.
Pour cette 51e édition de la Course de Côte du Mont Dore - Chambon sur Lac, riche en performances et en spectacle de haut niveau, 174 concurrents figurent au classement général final en Moderne.
Pour pimenter le spectacle, Jean-Philippe Dayraut a fait l'honneur aux organisateurs de présenter sa redoutable Dacia Duster « No Limit » de 850 chevaux en démonstration, à l'issue de chaque montée, le long des 5.075 kms du parcours. Nul doute que cette initiative a été saluée par le public, émerveillé face au monstre de technologie qui a permis à son pilote de finir troisième à la Course de Côte de Pikes Peak, basée aux Etats-Unis.

Prochain Rendez-Vous : la Course de Côte de Laussonne (43) et la Course de Côte de Saint Antonin Noble Val (82).

Texte et Photos : PQ47.