Dans la continuité des épreuves précédentes, c'est dans le Gers, au pays de l'Armagnac, que se sont donné rendez-vous les montagnards, pour la Course de Côte de Laas-Tillac. L'épreuve gersoise soufflait cette année ses dix bougies, l'occasion de fêter dignement cet évènement. Le comité d'organisation, sous l'égide de son président Frédéric Bardot, voyait ses efforts récompensés par un nombre de partants à la hausse par rapport aux deux dernières éditions où ce nombre s'était quelque peu essoufflé, preuve que la discipline retrouve une certaine vitalité. Outre l'aspect quantitatif, la qualité du plateau présenté était également de rigueur. En effet, les principaux ténors Aquitains et Midi-Pyrénéens avaient inscrits de longue date ce rendez-vous incontournable sur leur calendrier, dont un certain nombre affichaient la ferme intention d'inscrire leur nom au palmarès prestigieux de cette dixième Course de Côte de Laas-Tillac, qui a eu l'honneur d'accueillir, au cours de ses dix années d'existence, les pilotes les plus chevronnés du quart Ouest de l'hexagone.
Aux essais chronométrés dominicaux, Fabrice Gallo crée la surprise en s'octroyant le leadership en 40s43. Il est talonné de près par la Norma M20 de Sébastien Jacqmin, en 40s54, qui, au fil des courses, se révèle de plus en plus incisif. En difficulté sur un tracé se dégradant du fait de la chaleur tonitruante présente sur les pentes de Laas-Tillac, la référence Pascal Campi et son Osella PA 20S sont sur la réserve en 41s15. Malgré des ennuis de boite de vitesses lors des essais libres, le local Bernard Airieau, bien déterminé à faire des étincelles sur ses terres aux commandes de sa Norma M20, a pu réparé pour l'ultime montée d'essais chronométrés et s'adjuge la quatrième position provisoire. L'habitué des Slaloms Jean-Jacques Derrey, dont la présence en Course de Côte devient de plus en plus légion, hisse sa performante Dallara 391 dans le Top 5. Il damne le pion au Girondin Lionel Estèves, ayant refait une beauté à la Merlin MP 23, quelque peu amochée au dernier Slalom en Côte de Sainte-Croix-du-Mont.
Lors de la première ascension de course, Gallo confirme sa pointe de vitesse sur ce tracé rapide. Derrière, les positions demeurent inchangées, et ce n'est pas la deuxième et la troisième montée qui viendront perturber l'ordre établi. A l'issu du dernier baroud d'honneur, Gallo peut souffler et exploser sa joie d'accrocher une deuxième victoire d'affilée sur les pentes de Laas-Tillac, en un excellent 39s90. Son rival le plus oppressant, Sébastien Jacqmin, n'a cependant pas démérité, en lui laissant pas un instant de répit. Il s'incline au final pour un cheveu, soit sept dixièmes. En retrait, Pascal Campi a préféré joué la carte de la prudence et assurer sa place sur le podium. Il a cependant dû combattre tout au long des trois manches de course les ardeurs de Jean-Jacques Derrey, qui s'offre l'opportunité de conquérir le Carré d'As. Aux commandes de sa fidèle Merlin, Lionel Estèves n'était lui non plus, pas venu pour enfiler des perles, et l'a superbement bien prouvé en se frayant un chemin parmi les cinq premières places des tablettes. Le virevoltant Christophe Carrère, 6e, a une nouvelle fois fait preuve d'une grande dextérité aux commandes de sa Ralt RT 30, engagée en D/E-1. Récemment auréolé de son premier podium du côté de St Antonin Noble Val le 15 Août, le jeune et prometteur Romain Patacconi (Reynard 90 D) empoche la 7e place. Ce dernier a maintenu la dragée haute au pilote-organisateur Frédéric Bardot, qui étrennait pour l'occasion sa superbe Merlin CN/2. En très bonne forme au volant de sa rutilante Matra Bagheera, et au gré d'une attaque majestueuse, Jean-Jacques Respaud rafle la meilleure performance dans la catégorie des voitures fermées, agrémentée d'une belle 9e place finale. Pour ses débuts, Romain Petitot, en apprentissage de la Dallara F 399 de son père Jerry, a fait très bonne impression : il caracole au sein du Top Dix Final, tout en ayant tutoyé la neuvième place ; gageons qu'il fera parti des concurrents à suivre sérieusement lors des prochaines courses.
En revanche, la déception était de taille pour Bernard Airieau, qui enchaînait deux têtes à queue lors des deux premières montées de course. Dépité, le récent vainqueur de Saint Antonin Noble Val jetait l'éponge pour l'ultime ascension.
Au sein du Groupe DE, Fabrice Gallo, en toute logique, décroche la palme de même que dans la Classe DE-3. Dans cette même classe, Jean-Jacques Derrey hérite de la position de dauphin. Ervé Barret (Martini MK 76) était le seul et unique représentant de la Classe DE-7, tandis qu'en DE-2, Romain Patacconi a littéralement atomisé la concurrence.
En Groupe C3-CN-CM, Jacqmin a tiré toute la quintessence de sa Norma M20 pour coiffer sur le fil l'Osella PA 20S de Campi. Lionel Estèves se contente de la médaille de bronze. En CM, Jean-Paul Caillaba et son Bango BRC ont dominé de la tête et des épaules.
Groupe A:
Bernard DUPUY, l'étalon du Groupe A
En parfaite osmose avec sa Ford Escort Cosworth aux commandes de laquelle il retrouve les bonnes sensations, Bernard Dupuy se taille peu à peu une réputation de « terreur du Groupe A ». Depuis Tarbes-Osmets, le pilote Ford demeure invaincu. Il signe par ailleurs une belle 11e place au général. Trustant régulièrement la place de dauphin, Yves Dubrana (BMW M3 E36) a cette fois ci dû se résoudre à la médaille de bronze face au redoutable Dimitri Pereira (Renault Clio Cup), qui vient brouiller les cartes.
Si Dupuy rafle tout naturellement la mise en A4, Pereira l'imite en A3. Laurent Lembèye (Renault Clio Williams) lui emboite le pas, en brillant à la 23e position finale, face à l'autre Renault Clio Williams de Martin Proust.
Frédéric Dutoya (Citroën Saxo VTS) pouvait quant à lui se satisfaire de trouver enfin de la concurrence sur son chemin pour le gain de la A2, en la personne du rallyman Sébastien Bourhis (Peugeot 206 XS). Cela n'a perturbé en rien l'ascension vertigineuse de la petite Citroën blanche qui monte sur le trône.
Dans la plus petite cylindrée du Groupe A, Philippe Lagréou, habitué à jongler entre les quilles et les pneus au volant de sa Citroën AX Sport s'immerge en Course de Côte pour la deuxième fois après le rendez-vous de Tarbes-Osmets. Pari réussi puisqu'il parvient à barrer la route à la Peugeot 106 Rallye d'André Audibert, venu des Bouches-du-Rhône.
Groupe N:
Charles TARROUX et les autres
Malgré la présence de gros calibres en Groupe N, en l'occurrence Pascal Dupont (Ford Escort Cosworth) ou encore Raymond Huzet (BMW M3 E36), rien ni personne n'est venu contester la suprématie de Charles Tarroux, solide leader. Comme à l'accoutumée, la Bavaroise grise et orange remporte les lauriers. Ses deux principaux adversaires terminent dans cet ordre respectif, tant au Groupe qu'au sein de la Classe 4.
Dans une Classe N3 relevée, c'est Franck Peille (Renault Clio Williams), que l'on avait plus revu sur les pentes de Laas-Tillac depuis bon nombre d'années, qui décroche la timbale. Claude Aussenac (Renault Clio Williams) a cravaché ferme, mais en vain. Christophe Bardot (Renault Clio Ragnotti) se glisse dans le tiercé gagnant.
En N2, Daniel Sire remporte le match des Honda Civic VTI face à Joël Valette.
Groupe F2000:
Richard DULON renoue avec le succès
Ecarté de la position de favori depuis quelques courses, Richard Dulon (Renault Clio RS), démontre, pratiquement à domicile, qu'il est bel et bien le patron du F2000. Il a cependant dû composer avec un Jean-Pierre Métivier des grands jours, qui a terminé en boulet de canon aux commandes de sa Simca Rallye 2. Sur sa discrète mais performante petite Renault Twingo, Yannick Cano progresse à grand pas ; l'Ariégois se paie le luxe de souffler la troisième place à l'expérimenté Jean-Pierre Courtinat (Renault Alpine A110).
En F2-3, Dulon sur une autre planète, Jérôme Sémat (Renault 11 Turbo) se contente de jouer les seconds rôles, tout en surveillant attentivement dans ses rétroviseurs le Renault 5 GT Turbo de Guillaume Bardot, dans son jardin. En revanche, pas de soucis pour Bastien Lechon (Peugeot 205 GTI) qui se taille la part belle en F2-2, après s'être affranchi de l'adversité de Laurent Thalabas (Peugeot 205 GTI).
En F2-1, Métivier-Cano-Courtinat, tel est le trio de tête qui s'est âprement disputé les places chères du podium de Groupe.
Groupe FC:
Jean-Jacques RESPAUD au sommet de la hiérarchie
Sur une épreuve qu'il connaît parfaitement, Respaud s'est montré intraitable en FC tout au long de la journée. On aurait pu attendre une réplique de la part de Florian Patacconi et sa redoutable Simca Rallye 2, malheureusement ce dernier subissait les affres de la mécanique, l'embrayage ayant décidé de rendre l'âme à l'issue des essais libres. Rémi Moulia (Peugeot 104 Rallye) se hisse au second rang, tandis que Jérôme Figier (Simca Rallye 3) parvient à tenir en respect la Renault 5 Turbo 2 de Jean-Louis Simorre.
Respaud a ainsi fait figure d'épouvantail également en FC-3, à l'image de Moulia en FC-2. Figier récolte le fruit d'un parcours sans faute en FC1, avec en prime une place dans le Top 20 du général.
Groupe GT:
Déplacement payant pour Jeannie CHAPIN
Esseulé en Groupe GT de Série, Jeannie Chapin (Hommell RS), venu de la Région P.A.C.A, endosse le maillot de vainqueur.
Groupe Z:
Dominique CRABANAT, le plaisir à l'état pur
Dominique Crabanat est l'un des rares rescapés du Sud-Ouest à aligner une BMW M3 Groupe Z, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui peuvent de nouveau entendre le miaulement de cette auto de légende. Il cueille ainsi la médaille d'or, tandis que le sympathique Bruno Guillon (Alfa Roméo 75) suit.
Pour le compte de la Coupe des Dames, la talentueuse Caroline Bernard (Renault Mégane Coupé) a contrecarré les ambitions de Marion Airieau (Renault Clio 3 Cup) et Florence Duhen (Peugeot 205 GTI). Jeannie Chapin (Hommell RS) est le quatrième membre de ce classement féminin.
Sur les 73 concurrents autorisés au départ, 71 figurent au classement général final. Bravo à tous pour le spectacle fourni ! A saluer également, la qualité d'organisation de cette épreuve phare, qui demeure très appréciée pour la majorité des concurrents.
Prochain Rendez-Vous : le Rallye National du Pays Basque (64).
