Point d'orgue d'une saison riche en performances et en spectacle tout au long des 9 rendez-vous qui ont constitués le cru 2011 des Courses de Côte Midi-Pyrénéennes, la Course de Côte du Lauragais, qui vient comme depuis quelques années clôturer les hostilités, n'a pas dérogé à la règle en accueillant un plateau relevé, constitué de pas moins de 82 concurrents.
Sous la coupelle d'Arnaud Desportes, bien épaulé par François et Odette Rodriguez, cette épreuve incontournable a su acquérir au cours de ses 31 années d'existence ses lettres de noblesse. L'accueil chaleureux, le sérieux et le professionnalisme des organisateurs dans l'organisation de cette manifestation sont récompensés par une liste d'engagés bien alléchante, où l'établissement d'un quelconque pronostic dans les divers groupes et classes représentés se révèle ardu ; et ce malgré la concurrence directe avec la Course de Côte du Minier se disputant le même week-end dans le comité voisin.
Malgré une pluie diluvienne aux essais, l'ensemble des membres de l'ASA des Capitouls et de l'Ecurie du Lauragais n'ont pas ménagé leurs efforts, désireux d'offrir un spectacle de qualité.
Avec le retour d'un temps clément lors des trois manches de course l'après-midi, Sébastien Jacqmin (Norma M20) CN2, auréolé d'une récente victoire à la Course de Côte de Moissac-Ste Thècle au début du mois, poursuit en Pays Lauragais son ascension vertigineuse vers les sommets des tablettes, en inscrivant son nom au palmarès de l'épreuve. Et pourtant, en proie à des ennuis mécaniques lors des essais dominicaux, rien ne prédestinait ce dernier à accrocher un nouveau succès. Sa hargne et sa dextérité ont eu le dernier mot face à ses nombreux adversaires, prêts à saisir le moindre faux pas de leur concurrent.
Aux essais, Bernard Airieau (Norma M20) gravit le plus rapidement les 1.350 kms de la célèbre « Côte du Majesté » en 49s46, sur une piste détrempée. Il est talonné par le sociétaire de l'ASA organisatrice, Pascal Campi, qui, aux commandes de son Osella PA 20S, entend bien ne pas jouer les seconds rôles sur ses terres. Dans ces conditions difficiles, le rallyman Claude Diaz et sa vaillante Renault 11 Turbo F2000 tire son épingle du jeu, et crée la surprise en se hissant au troisième rang provisoire. Christophe Carrère s'élance également sur un rythme soutenu aux commandes de sa Ralt RT 30, en figurant au sein des accessits. Il damne le pion aux Renault Clio Cup de Ronald Garcès et Dimitri Pereira, dont le duel fratricide auquel se livrent ces deux animateurs du Groupe A (et plus particulièrement de la Classe A3) à maintes reprises reprend ses droits.
Les premiers coups de théâtre surviennent dès les essais chronométrés, avec le retrait de Fabrice Gallo (Dallara F 392), le vainqueur de l'édition précédente, sur ennuis mécaniques, sans avoir même pu disputer une seule montée. La météo capricieuse en a également découragée plus d'un, notamment Jean-Philippe Gitton (Merlin MP 23) CN2, Bernard Dupuy (Ford Escort Cosworth) FA4 voire Benoit Fourquet (Bango BRC) CM, qui rechargent leurs autos à l'issue de ces trois montées qualificatives.
En revanche, l'après-midi, le soleil redevient maître le long des pentes d'Avignonet Lauragais, laissant place à des affrontements virils entre les différents candidats au podium final. Ayant pu réparer dans les délais, Sébastien Jacqmin se présente au départ avec la ferme ambition de surclasser ses adversaires, ce qu'il effectue avec brio en claquant un excellent 45s56 pour cette première montée. Pascal Campi demeure toutefois aux aguets en 46s41. Bernard Airieau laisse filer ces derniers et préfère contrôler les assauts de Christophe Carrère, qui s'incline pour 85 centièmes. Aux commandes de son Jema 630 GT, le Languedocien Thierry Berger se révèle lui aussi comme un sérieux client pour le Top 5, en se hissant au 5e rang en 51s63.
Jacqmin récidive au cours de la seconde ascension en améliorant largement son chrono de référence, qui frôle désormais les 42s72. Bernard Airieau, piqué au vif lors de la première montée, frappe quant à lui un grand coup en 43s29. Il coiffe de justesse Pascal Campi, qui évolue en 44s09. L'ultime ascension va être l'occasion de tenir en haleine les spectateurs massés le long des talus. Si la suprématie de Jacqmin ne fait aucun doute, ce dernier en profitant par ailleurs pour améliorer son temps de 2 dixièmes, les échauffourées entre Airieau et Campi pour le gain de la place de dauphin sont à leur comble. Campi, parti le couteau entre les dents, parvient à décrocher, au gré d'une superbe attaque, cette position tant convoitée, tandis qu'Airieau grille son joker en effectuant un tête-à-queue sur le haut du parcours. Il se console néanmoins avec la médaille de bronze. Malgré une farouche résistance aux velléités du Gersois Frédéric Bardot, Christophe Carrère n'a pu faire face au retour de la Merlin rouge.
S'étalonnant aux commandes de l'Osella prêtée pour l'occasion par son ami Pascal Campi, Franck Bellières, habitué des parcours du Championnat de France de la Montagne, s'est fait plaisir et décroche la 6e position à l'arrachée face à un Jean-Paul Caillaba des grands jours, au volant de son efficace Bango BRC engagé en CM. Lui-même coiffe sur le fil l'autre Bango BRC d'Antoine Pereira, de retour à la compétition cette saison, qui s'incline pour 28 centièmes seulement. Parti sur un rythme effréné lors de la première ascension, Thierry Berger s'est vu délogé par ses rivaux de la place qui lui était prédestinée, et vient mourir au neuvième rang, à peine à quatre dixièmes de son prédécesseur. Ervé Barret (Martini MK 76 FR) clôture brillamment le cercle très restreint des dix premiers candidats au classement général, tandis que Charles Tarroux, onzième, fait honneur à son titre de Champion du Comité acquis au terme du rendez-vous de Moissac-Ste Thècle, en clôturant l'épreuve lauragaise premier des voitures fermées.
En Groupe D/E, Fabrice Gallo sur la touche, il ne restait plus à Christophe Carrère qu'à dérouler afin de coiffer la couronne, de surcroit avec la palme en classe DE-1. Son dauphin, Ervé Barret, s'octroie quant à lui les lauriers en DE-7, tandis que Gérard Gimenez (Phega C85 E), en l'absence de concurrence, s'impose en DE-2.
Les débats au sein du Groupe C3-CN-CM consacré aux Sports Protos se sont, en revanche, révélés plus animés. Vainqueur de cette 31e édition, Sébastien Jacqmin l'est tout naturellement dans son Groupe et sa Classe CN-2, dont le podium se réfère au podium scratch. Le sympathique Errel (Ema C) se voyait esseulé en C3-1, tandis que Jean-Paul Caillaba rafle la mise en catégorie CM.
Groupe A:
Dimitri PEREIRA, la valeur montante du Groupe A
On attendait une nouvelle bataille sans merci entre les deux puissantes cylindrées de Bernard Dupuy (Ford Escort Cosworth) et Yves Dubrana (BMW M3 E36) pour le gain du Groupe A, dont ils se partagent le pronostic depuis le début de saison. Or, il n'en est rien. Le premier ayant jeté l'éponge dans la matinée, il ne restait plus que le second, qui s'est fait grillé la politesse par la fougue et le talent de la valeur montante Dimitri Pereira. Un résultat prometteur à l'aube de la Finale de la Coupe de France de la Montagne à Bournezeau (85), se déroulant le week-end prochain des 24 et 25 septembre. Meilleur performer de la première ascension, Ronald Garcès (Renault Clio 3 Cup) se fait piéger dans la seconde. Il peut repartir pour l'ultime montée, mais ne peut faire face à la pression exercée par ses rivaux, dont Serge Rigal qui hérite de la troisième marche, en coiffant sur le fil la Renault Clio 3 Cup de Kévin Bouvier.
En A4, derrière l'expérimenté Yves Dubrana, Serge Rigal poursuit ses prouesses au volant de la Subaru Impreza GT, qu'il hisse sur le podium de Groupe.
Dans une Classe A3 très relevée, outre la première manche revenant à Bouvier, Dimitri Pereira a littéralement survolé les débats, ne laissant que des miettes à ses adversaires. Ronald Garcès, ayant manqué le coche, se glisse toutefois au sein du tiercé gagnant.
Frédéric Dutoya (Citroën Saxo VTS) décroche la timbale en A2, où le Roussillonnais Gaylord Millet (Citroën Saxo Kit Car) est venu jouer les trouble-fêtes, sans toutefois perturber la marche en avant du sympathique Gersois.
La plus petite cylindrée du Groupe A tombe dans l'escarcelle de Ludovic Jaurou (Peugeot 205 Rallye), esseulé dans sa catégorie.
Groupe N:
Charles TARROUX fête dignement son titre
Champion du Comité Midi-Pyrénées des Courses de Côte 2011, Charles Tarroux (BMW M3 E36) honore comme il se doit cette distinction par une énième victoire de Groupe. Cette année « Monsieur Groupe N » a tout raflé sur son passage, seul Pascal Dupont (Ford Escort Cosworth) est venu bouleverser la hiérarchie aux essais sur une piste humide, favorable à sa quatre roues motrices, avant que le pilote BMW remette les pendules à l'heure dès l'entame de la course. Aux commandes de sa BMW M3 E36, Raymond Huzet figure parmi le trio de tête du Groupe N, mais également de la classe N4 ici représentée.
La N3 a été l'apanage du véloce Claude Aussenac (Renault Clio Williams) face à la Renault Clio Ragnotti de Richard Nouvel et la Clio Williams de Stéphane Vadillo.
Daniel Sire (Honda Civic VTI) a dicté sa loi en N2, bien que Joël Valette (Honda Civic VTI) ne lui ait pas laissé un instant de répit. Vivien Tonon (Peugeot 106 XSI) s'adjuge quant à lui la palme de la Classe « biberon ».
Groupe F2000:
Jean-Pierre COURTINAT sur sa lancée
Déjà vainqueur à Moissac-Ste Thècle il y a quinze jours, Jean-Pierre Courtinat rafle la victoire, au terme d'une belle passe d'armes avec la Renault Clio RS de Richard Dulon et la Renault 11 Turbo de Claude Diaz. Dulon, leader lors des deux premières montées, s'est vu déloger du trône du F2000 par la virevoltante Alpine A110 blanche, tandis que Diaz s'incline au troisième rang.
Dulon a toutefois tiré toute la quintessence de sa Clio RS pour triompher en F2000-3, devant Diaz et Valérie Florès (Renault Clio RS). Clément Mespoulède (Honda Civic 1.6i) récolte quant à lui le fruit d'un parcours sans faute en F2000-2. Ses poursuivants ne sont autres que les vétérans Roger Caillaba (Peugeot 205 GTI) et Laurent Thalabas (Peugeot 205 GTI), n'ayant pu défendre ses chances jusqu'au bout, victime des affres de la mécanique.
Courtinat a cravaché ferme pour tutoyer les sommets en F2000, et à fortiori en Classe F2000-1. Deuxième, Julien Cuberli n'a pas amusé la galerie lui non plus, tandis que Nicolas Valentin (Citroën AX Sport) n'a pu lutter à armes égales.
Groupe FC:
Jean-Jacques RESPAUD a sorti les griffes
Sur sa rutilante Matra Bagheera, Jean-Jacques Respaud a enfilé les meilleurs temps du Groupe FC comme des perles, lui permettant d'être couronné d'un nouveau succès. Jean-Louis Simorre (Renault 5 Turbo 2) n'a pas démérité pour autant, et épingle par ailleurs la FC4, tandis que Frédéric Viguier (Simca Rallye 2) a conservé le meilleur pour monter sur le podium, tout en enlevant la FC2. Serge Louis (Porsche 911 SE) FC4 complète le Carré d'As.
Groupe GT:
Gilbert DELLACH sans concurrence
Seul en Groupe GT aux commandes de sa BMW Z3 M, Gilbert Dellach se glisse au 26e rang, avec comme seul but : le plaisir avant tout.
Groupe Z:
Sébastien LEMAIRE s'offre l'opportunité
Avant d'évoluer sur de nouvelles bases en 2012, Sébastien Lemaire n'a, comme à l'accoutumée, pas fait de détails en Groupe Z. Son seul adversaire, Alain Durand (BMW E30), a quant à lui profité de l'épingle situé à proximité de l'arrivée pour faire glisser sa propulsion, pour le plus grand plaisir du large public.
Groupe GTTS:
Jean-Pierre SEGURA, fer de lance du GTTS
Sur une course qu'il affectionne, Jean-Pierre Ségura (Porsche 997 Cup) se classe 12e du classement général.
Pour le compte de la Coupe des Dames, Valérie Florès a relégué Marion Airieau (Renault Clio 3 Cup) A3) et Florence Duhen (Peugeot 205 GTI) F2-3 aux places d'outsiders.
Sur les 82 concurrents autorisés au départ, 78 figurent au classement général final.
ENTENDU … à l'arrivée de la Course : Pascal Campi a affirmé faire son retour la saison prochaine au sein des rangs du Groupe A au volant d'une BMW. Franck Bellières serait quant à lui en lice pour piloter son habituelle Osella PA 20S sur une partie des épreuves du Comité.
Sébastien Lemaire, animateur du Groupe Z, passe à la vitesse supérieure la saison prochaine. Une BMW M3 E36 serait dans les plans du Carcassonnais, qui, nul doute, devrait nous surprendre de nouveau.
Un « Dragster sous la pluie », telle était la définition que donnait Frédéric Viguier à l'issue des Essais à propos du comportement de sa vénérable Simca Rallye 2 sur le mouillé. Il faut dire que manier une telle auto sur le mouillé n'est pas chose aisée. Mais une fois les accalmies passées, le chef de file de l'écurie organisatrice de la Course de Côte de Revel a pu reprendre du plaisir au volant de cette auto de légende.
Prochain Rendez-Vous : la Finale de la Coupe de France de la Montagne à Bournezeau (85).
Texte et Photos : PQ47. Vidéo : The_white31.
Nous tenons à remercier tout particulièrement nos partenaires : TARROUX AUTOMOBILES à Valderies (81), le GARAGE GERARD & MARION AIRIEAU à CONDOM (32) et le GARAGE AUTO-32 (Bernard Airieau) à CONDOM. Nous remercions aussi les époux RODRIGUEZ pour leur formidable accueil, ainsi que Marc TOURREL, René PASCOUAU, Frédéric VIGUIER, Frédéric BARDOT, Guy SERS et Arnaud DESPORTES, respectivement organisateurs des Courses de Côte de Calmont, Tarbes-Osmets, Revel-St Férréol Vaudreuille, Laas-Tillac, Moissac-Ste Thècle et Lauragais pour leur très bon accueil également. A l'année prochaine sur les pentes midi-pyrénéennes !
