Rallye Régional de Sarlat Périgord Noir 2011
Essai grandeur nature pour Jean-Charles BEAUBELIQUE
Avant-dernier rendez-vous rallystique de la Saison 2011, le Rallye de Sarlat Périgord Noir n'a pas eu à rougir de son triomphe. En effet, avec pas moins de 108 équipages autorisés à en découdre sur les spéciales techniques et piégeuses du Périgord Noir, l'épreuve chère à l'écurie Sarlat Sport Auto, sous l'égide de son président Guillaume Iguacel, a été couronnée d'un vif succès . Si pour certains, cette épreuve phare du calendrier aquitain marquait l'occasion de faire une dernière séance de roulage avant la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2011 basée à Autun, à l'image du pilote de la structure MSR by GBI.com : Jean-Charles Beaubelique (Peugeot 207 S2000) ; pour d'autres, il s'agissait au contraire d'engranger les précieux premiers points en vue de la qualification à la Finale 2012, se déroulant à Gap.
Pour déjouer les pièges des spéciales tortueuses tracées aux alentours du centre névralgique du Rallye, les Eyzies de Tayac (24), un nom, faisant office de favori, ressortait des tablettes ; celui d'Antony Mora. Sur ses terres, le pilote BMW demeure invaincu depuis 2004, à l'exception de l'édition 2008 qui lui avait échappé suite à un abandon mécanique. Toutefois, ce dernier ne disposant pas de son habituelle BMW 318 Compact ; le moteur ayant rendu l'âme au récent Rallye du Pays de Saint-Yrieix, l'homme aux plus de 50 victoires s'alignait aux commandes de la 318 Compact gracieusement mise à disposition par Michel Moinet. D'autre part, la difficulté supplémentaire venait de la présence de Beaubelique, qui allait, sans aucun doute, brouiller dans les cartes dans la conquête du Graal.
En effet, dès l'ES 1 de « Tursac-Bardenat », le Limougeaud prouve qu'il n'est pas venu dans le but d'enfiler des perles, en collant 1s5 à Antony Mora. Autres locaux très en verve, Mickaël Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 8) N4 et Anthony Ulbert (Renault Clio RS, F214) pointent au sein des places restantes du Carré d'As provisoire. Pierre-Alexandre Monribot, dans la lignée de son excellente prestation à Saint-Yrieix, claque le 5e temps, aux commandes de sa vénérable Renault Clio Williams engagée en FA7K. Ayant effectué le déplacement depuis l'Aveyron afin de disputer un Rallye qu'il affectionne, Jean-Laurent Chivaydel et sa redoutable Ford Escort Cosworth talonne le précédent cité, mais avec un déficit de 10s6 par rapport à la tête de course.
Dans la boucle nocturne, Mora, piqué au vif, remet les pendules à l'heure et reprend 1s6 à son rival, lui permettant de rentrer en tête au terme de la première étape, mais avec un écart infime de un dixième seulement, ce qui induit des échauffourées royales le lendemain entre les deux têtes d'affiche du Rallye. Mickaël Lobry, régulier, figure sur le podium provisoire, tandis qu'Anthony Ulbert résiste à la pression constante exercée par Monribot, voire Sébastien Pezet, ayant loué pour l'occasion une BMW 318 Compact issue des ateliers Delage Sport, et qui se paie le luxe de signer le 4e chrono dans l'ES 2.
A l'entame de l'étape dominicale, Beaubelique hausse le ton et creuse l'écart, qu'il porte à 6s5 face à Mora qui ne peut lutter à armes égales avec la puissante 207 S2000. A noter que Lobry fait jeu égal avec la Compact blanche dans ce troisième secteur chronométré ouvrant les hostilités de la deuxième journée de course. Pezet s'accoutume quant à lui petit à petit avec le comportement de la Bavaroise, en claquant de nouveau le 4e temps, face aux duettistes Monribot et Ulbert, qui se tiennent dans un mouchoir de poche.
Beaubelique poursuit son ascension vertigineuse dans l'ES 4. Mora accuse un déficit de 10s5 dans cette spéciale, tandis que Mickaël Lobry est relégué à 11s7. L'ultime spéciale est l'occasion pour Beaubelique de gérer la victoire qu'il voit se profiler à l'horizon, et laisse Mora signer un dernier baroud d'honneur. Lobry ne commet également aucune erreur, et se voit récompensé de ses efforts par un podium scratch.
Pour le compte de la quatrième place, Monribot est parvenu à s'affranchir de l'adversité de taille d'Anthony Ulbert, pour trois dixième seulement, c'est dire si la bagarre entre les deux Clio fut intense, jusque dans les derniers hectomètres. Pezet a quant à lui manqué le coche dans l'ultime spéciale où il réalise le 18e temps, le faisant rétrograder en 6e position ; ce qui ne révèle en rien les performances de premier ordre dont a su nous gratifier le pilote de Saint-Julien-Lampon, sur une auto qu'il découvrait. La 7e place a été également le théâtre d'un duel fratricide auxquels se sont livrés le talentueux Julien Séré (Renault Clio Ragnotti, N3) et la valeur sûre Philippe Apchié (Ford Sierra Cosworth, Z15). Au final, ces derniers figurent dans le même dixième, et ne sont départagés que d'un cheveu. 9e, Yves Arnaudeau (Peugeot 206 RC, A7) n'a pas tenté le diable à quinze jours de la Finale, tandis qu'Olivier Moussarron a littéralement fait voler sa modeste Renault Clio Williams (FN3), pour atterrir à la 10e place du général ; damnant le pion à la référence Eric Sauteur (Renault Clio RS, N3).

Groupe A: BEAUBELIQUE en toute logique

Vainqueur au général, Beaubelique l'est également au Groupe, et dans la Classe A7S où il était le seul représentant. Pierre-Alexandre Monribot a, quant à lui, une nouvelle fois fait étalage de son talent en surclassant ses adversaires pour le compte de la place de dauphin. Yves Arnaudeau récolte le fruit d'un parcours sans faute, en s'immisçant parmi le trio de tête.
Bénéficiant d'un plateau très relevé au départ, la A8 s'est vue décimée par les abandons. La guigne poursuit Pascal Cloitre, dont la Ford Escort Cosworth a refusé tout service dès la sortie du parc de départ de Sarlat. Dominique Laurent (Ford Escort Cosworth) a également subit les affres de la mécanique sur la liaison entre l'ES 1 et l'ES 2, à l'image de Jean-Laurent Chivaydel (Ford Escort Cosworth) et Yannick Frelaut (Ford Escort Cosworth), qui ont à leur tour rejoint la liste des abandons le dimanche. Seul rescapé, Frédéric Purrey (Ford Escort Cosworth), bien qu'ayant connu une touchette dans l'ES 1, à laquelle se sont ajoutés des ennuis mécaniques dans l'ES 4, coiffe la couronne.
Pierre-Alexandre Monribot n'a pas été inquiété en A7K, en reléguant ses adversaires à des années lumières, avant leur abandon respectif : Thierry Zanetti (Renault Clio Williams) endommageait sa nouvelle acquisition au cours d'une sortie de route sans gravité dans l'ES 4, tandis que Christophe Monzie (Renault Mégane Kit Car), en proie à des ennuis d'ordre mécanique, ne regagnait pas le parc fermé final.
Yves Arnaudeau a tenu en respect le virevoltant Loïc Bordanova (Renault Clio Williams) pour le gain de l'A7K, tandis que Jean-Jacques Costes (Renault Clio Williams) se glisse dans le tiercé gagnant. Donné grand favori pour coiffer les lauriers en A6K, Jean-Luc Mazeau (Citroën Saxo Kit Car) partait sur un rythme effréné, avant de se faire piéger dans une compression à l'entame de l'ES 3. Sébastien Larçabal (Peugeot 106 XSI) hérite ainsi de la victoire, de surcroît à une superbe 25e place finale, et avec la joie de retrouver une auto fiable et performante. Son dauphin n'est autre que le Tourangeau Gabriel Coste (Peugeot 206 XS).
Richard Duranton (Peugeot 106 S16), sans surprise, a été le maître de la A6, bien que Rémi Frégeac (Peugeot 106 S16) lui ai donné du fil à retordre.
Patrice Védrine (Peugeot 106 XSI) a atomisé la concurrence au sein de la plus petite cylindrée du Groupe A, composée de Franck Loriller (Peugeot 106 XSI) et Sébastien Laleu (Peugeot 106 XSI), qui a dû rendre son carnet de bord dans l'ES 3 suite à des soucis de boite à vitesses.
Groupe N: Mickaël LOBRY poursuit sa moisson victorieuse

Aux commandes de sa Mitsubishi Lancer Evo 8, Mickaël Lobry n'a pas fait de détails en Groupe N, en ne laissant que des miettes à ses adversaires. L'impressionnant Julien Séré parvient à hisser sa Clio Ragnotti sur le podium de Groupe, tandis qu'Olivier Moussarron a su s'affranchir de la menace constituée par Eric Sauteur pour empocher la médaille de bronze.
Lobry rafle ainsi la mise en N4. On était en mesure de s'atteindre à un bras de fer avec l'autre Mitsubishi Lancer Evo 8 de Julien Marty, mais une sortie de route sans gravité de nuit ruinait les espoirs du Figeacois. Le turbo de l'Escort Cosworth de Pascal Dupont ayant rendu l'âme au terme d'une spéciale parcourue, la place de dauphin tombait dans l'escarcelle de Laurent Tomasella, sur une Mitsubishi Lancer Evo 8 de location. Philippe Rebière, de retour au volant d'une Renault 5 GT Turbo, n'a pas eu la joie de rejoindre l'arrivée finale.
La N3 a, comme à l'accoutumée, fait figure de duels à couteaux tirés, et de rebondissements. De plus en plus performant au volant de sa Clio Ragnotti au volant de laquelle il évolue depuis le début de saison, Julien Séré triomphe. Olivier Moussarron a bien tenté de venir contrecarrer les ambitions du précédent cité, mais en vain. Sur la réserve afin de ne pas commettre d'erreur avant le grand rendez-vous annuel que constitue la Finale de la Coupe de France des Rallyes, Eric Sauteur rejoint l'arrivée, en caracolant sur la troisième marche du podium, après avoir repoussé les ardeurs d'Eric Raymond, au volant de sa Renault Clio Ragnotti ex-Bérard. Geoffrey Georgevitch (Renault Clio Ragnotti), en lice pour refermer le cercle restreint du Top 5 de la Classe, se faisait piéger dans l'ES 4, et perdait tout espoir de bien figurer. Une situation dont profitait Aurélien Morand (Renault Clio Williams), bien qu'il ait du composer avec l'acrobate Pierre Tournié (Renault Clio Ragnotti), qui entamait une remontée impressionnante de la 65e à la 29e place, pour venir mourir à 1s7 du précédent cité.
Nicolas Jolivot (Citroën Saxo VTS) n'a pas fait le lointain déplacement depuis la Saône-et-Loire pour faire de la figuration, et l'a bien prouvé en s'octroyant la palme en N2, après être sorti vainqueur d'un mano-à-mano l'opposant à la Saxo VTS dorée d'Anthony Dauge. Après une touchette rédhibitoire le dimanche matin, Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16), pourtant leader le Samedi soir, s'est contenté d'observer les débats.
La classe N1 échoit à Lionel Frégeac (Peugeot 205 Rallye), tandis que Cyril Noël (Peugeot 205 Rallye) et David Galvagnon (Peugeot 106 XSI) se sont disputés la deuxième marche, les débats ayant tourné en faveur du premier cité. A noter la violente sortie de route des époux Gombeau sur leur Peugeot 106 XSI dans l'ES 5 ; auxquels nous souhaitons un prompt rétablissement.

Groupe F2000: Antony MORA à domicile

De bout en bout, Antony Mora a dominé de la tête et des épaules. La bagarre a fait rage en revanche pour les accessits, entre la Clio RS d'Ulbert et la BMW 318 Compact de Pezet. Après s'être loupé dans l'ultime secteur chronométré, Pezet s'incline, et se console toutefois avec un podium de Groupe, et de Classe F214.
L'une des performances remarquables du week-end est à mettre à l'actif de Paul Lamouret (Citroën Saxo VTS), navigué par Florent Delpech. Plus que jamais, le jeune équipage lotois s'affirme au sommet de la F213, sans que rien ni personne ne vienne contester sa suprématie. Au final, la petite bombe grise et orange rafle la 12e place scratch, avec à la clé la 4e place de Groupe. Derrière, Cyril GUYOT (Peugeot 306 XSI) a augmenté petit à petit la cadence, pour conclure à la deuxième place, tout en surveillant dans ses rétroviseurs la Peugeot 106 XSI de Dany ROSSIGNOL.
Avec hargne et élégance, Franck Chaput (Peugeot 106 S16) coiffe sur le poteau la Peugeot 106 XSI du prometteur Nicolas Prosper en F212. Jérôme Moulène (Peugeot 106 XSI) acquiesce au troisième rang.
Groupe GT: Jacques FORCES esseulé

Malgré l'absence de concurrence en GT de Série, où la victoire lui revient tout naturellement, Jacques Forcès (Hommell RS 2) a fait preuve d'une grande dextérité en se classant 16e.

Groupe Z: Philippe APCHIE en conquérant

Sur sa Ford Sierra Cosworth, Philippe Apchié a fait figure d'épouvantail. En embuscade, José Lara (Ford Sierra Cosworth) a perdu en cours de route son camarade de jeu, en la personne de Laurent Laquière, lui aussi sur Ford Sierra Cosworth, avec laquelle il est allé visiter les bas-côtés.

Groupe R: JOUSSELY sans surprise

Aux commandes de sa Renault Clio R3, Jérôme Joussely était le mieux paré pour monter sur le trône du Groupe R. Thomas Vergines réalise la bonne opération en Classe R2B, tandis que Maurice Aladenise, qui inaugurait sa nouvelle Renault Twingo RS, et faisait débuter par la même occasion Ludovic Moreau dans le bacquet de droite, s'offre l'opportunité en figurant sur le podium de Groupe, et à la tête de la Classe R1.

Pour le compte de la Coupe des Dames, Danielle Gamba (Citroën Visa GTI, F213) manquait de concurrence.
Sur les 108 partants, 84 ont rejoint le parc fermé final. Bravo à tous pour le spectacle fourni !

Prochain Rendez-Vous : la Finale de la Coupe de France des Rallyes à Autun (71).

Texte et Photos : PQ47.