Finale Coupe de France des Rallyes 2011 à Autun

David SALANON, au sommet de son art
Grande fête annuelle du Rallye amateur, la Finale de la Coupe de France des Rallyes a, cette année, élue domicile au cœur du Sud Morvan, plus précisément à Autun (71). Pour cette version 2011 de l'épreuve rassemblant le gratin des meilleurs pilotes français qualifiés venant des quatre coins de l'Hexagone, c'est le Comité Bourgogne Franche-Comté, sous la coupelle de Bernard Demeuzois, qui avait l'honneur de reprendre le flambeau. 176 équipages, ayant fait de cette Finale l'objectif primordial de leur saison rallystique, étaient ainsi prêts à en découdre sur le tracé sélectif concocté par les membres de l'ASA Morvan. Parmi eux, le tenant du titre, David Salanon (Peugeot 306 Maxi), qui, bien qu'ayant dû contrôler les assauts du virevoltant Gilles Nantet (BMW 318 TI Compact) F214, a littéralement atomisé la concurrence, coiffant ainsi la couronne pour la deuxième fois consécutive, après son succès au Pays Basque en 2010.
Vendredi soir, c'est sur les coups de 18h qu'est donné le départ de la première étape, composée de trois épreuves chronométrées nocturnes. David Salanon claque d'ores et déjà un grand coup en collant près de 11s9 à Yves Pezzutti (Peugeot 306 Maxi). En proie à des problèmes de freins, Gilles Nantet est sur la réserve en accusant un déficit de 12s7. Le Savoyard est talonné par Philippe Pueyo, en totale osmose avec sa Toyota Célica GT Four (FA8). Victime d'une crevaison à mi-spéciale, Jean-Charles Beaubelique, aux commandes de la Peugeot 207 S2000 de la structure MSR by GBI.com, voit ses espoirs ruinés dès l'entame des hostilités. En outre, parmi les favoris au tapis, on dénote l'abandon de Xavier Pruvot, parti à la faute quelques encablures avant l'arrivée, au volant de sa nouvelle arme, la Toyota Célica GT Four FA8 ex-Bayard. Marc Amourette (Citroën DS3 R3) se fait quant à lui fait piéger dès le deuxième virage, et la mort dans l'âme, jette l'éponge.
Piqué au vif, Gilles Nantet rafle le scratch au cours de l'ES 2 « Larochemillay-Montjouan ». A ses trousses, David Salanon conserve l'avantage, tandis que Pueyo poursuit son ascension vertigineuse en claquant le 3e chrono. Etienne Bouhot vient également brouiller les cartes, en imposant sa superbe Citroën C2 Super 1600 au 4e rang de ce secteur chronométré.
Salanon rétorque dans la suivante, et rentre ainsi à bon port au terme de la première étape, avec à la clé 16s4 d'avance sur son plus farouche adversaire, Gilles Nantet. Yves Pezzutti compose le troisième homme du trio de tête, tandis que Philippe Pueyo, au gré d'une attaque époustouflante, se faufile au sein du Carré d'As. Etienne Bouhot vient contrecarrer les ambitions d'Arnaud Monnet (Peugeot 207 S2000) pour le gain du Top 5, tandis que Jean-Charles Beaubelique refait peu à peu son retard, et vient clôturer cette première boucle en 7e position.
Le lendemain, c'est sous un ciel serein et la fraicheur matinale de l'Automne que les débats sont relancés avec les 159 équipages rescapés. Dans Uchon, les duettistes Salanon et Nantet font quasiment jeu égal, séparés par seulement 3 dixièmes à l'actif du premier cité. Malgré la pression constante exercée par ses rivaux, Yves Pezzutti maintient le cap, tandis que Patrice Robert (BMW 318 TI Compact), déchaîné, signe le 4e temps. La spéciale sera cependant neutralisé à l'issue de la sortie de route de Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9) N4, nécessitant une intervention. Les deux secteurs chronométrés suivants tombent dans l'escarcelle de Nantet, qui revient ainsi à 10s7 à l'issue de la deuxième boucle. Solidement installé sur l'ultime marche du podium, Yves Pezzutti se voit affranchi de l'adversité de Philippe Pueyo ; ce dernier ayant rétrogradé au classement suite à une crevaison. Déterminé, David Salanon hausse le rythme et s'empare des trois spéciales restantes, rentrant ainsi à Autun, centre névralgique du Rallye, en vainqueur de la Finale de la Coupe de France des Rallyes. Son dauphin, Gilles Nantet, a bel et bien tenté de déloger son prédécesseur du trône qu'il occupait, mais il s'incline pour 17s. Régulier tout au long des neuf épreuves spéciales chronométrées, Yves Pezzutti a tenu la dragée haute à une armada d'adversaires aux dents longues, et se glisse ainsi au sein du tiercé gagnant. Jean-Charles Beaubelique, au terme d'une belle remontée vers les accessits, vient mourir au pied du podium. Il damne le pion à la Peugeot 306 Maxi de Guy Mottard, qui lui-même coiffe sur le poteau la C2 S1600 verte de l'intrépide Etienne Bouhot. Malgré une crevaison, Philippe Pueyo, avec hargne et élégance, s'octroie la 7e place, face à la 207 S2000 d'Arnaud Monnet. Gilles Roca (Subaru Impreza GT, A8) s'empare in-extremis de la 9e position, devant Frédéric Dupuy (Subaru Impreza GT, A8) au volant d'une monture qu'il découvrait, refermant ainsi le cercle restreint des dix premiers du classement général.

Groupe A: Le doublé de SALANON

David Salanon intouchable, Yves Pezzutti a su garder la tête froide afin d'empocher la médaille d'argent. Derrière ce duo de Kit-Cars, Jean-Charles Beaubelique pointe le museau de sa 207 S2000.
En Classe A7S, ce dernier a pris l'ascendant le samedi sur l'autre 207 S2000 emmenée par Monnet. Pascal Lescloupé (Fiat Grande Punto S2000) a engrangé les kilomètres avant de trouver ses repères et n'a ainsi pu rivaliser avec les Lionnes. A l'image de la A7S, la messe a été vite dite en catégorie « Kit-Car », où Guy Mottard s'est inscrit dès le départ comme le troisième homme. Par ailleurs, la réception d'une bosse était fatale à la Peugeot 306 Kit Car de Claude Jenatton, qui allait s'encastrait dans la Porsche de Frédéric Chambon sorti au même endroit quelques minutes plus tôt. Il ne restait guère que Pascal Clairet (Peugeot 306 Maxi), Fabrice Bilhot (Renault Clio 3 RS) et Nicolas Schifano (Renault Clio Williams) pour se départager les places d'honneurs, terminant respectivement dans cet ordre.
Philippe Pueyo a dicté sa loi en A8. La place de dauphin a fait l'objet d'un duel fratricide entre les Subaru Impreza de Gilles Roca et Frédéric Dupuy. Peu en confiance le vendredi soir, ce dernier a porté haut les couleurs du Comité Ile de la Réunion. Terminant en boulet de canon le samedi, il s'incline toutefois de peu face à son adversaire. Benjamin Perrin (Peugeot 206 RC) a fait figure d'épouvantail en A7, ne laissant le soin à personne de venir contester sa suprématie. Julien Malta (Peugeot 206 RC) était en bonne voie pour accrocher la place de dauphin, avant de sortir pour le compte dans l'ES 7. Au terme d'un véritable mano-à-mano avec l'autre Peugeot 206 RC de Didier Gouret, Yves Arnaudeau hérite de la deuxième position.
Sur ses terres, Etienne Bouhot n'a pas tremblé pour le gain de la Classe A6K. Auteur de performances remarquables depuis le début de saison, la qualification était une belle récompense pour la valeur montante Florian Cordillot (Citroën Saxo Kit-Car). Le Philibertin s'est employé à mettre en lumière l'étendu de son talent, allant même jusqu'à signer un 8e temps absolu dans Uchon 3, pour conclure 12e au général et second de Classe. Dans une catégorie décimée par les abandons, François Buffa (Citroën Saxo VTS) s'adjuge la troisième place, suite aux retraits successifs de Steeve Mourey (Peugeot 206 S1600), victime d'ennuis d'ordre mécanique à l'issue de l'ES 3, Sébastien Tonda-Roch (Citroën Saxo Kit Car) A6K et Sébastien Bourhis (Peugeot 206 XS) sur sortie de route sans gravité, ou encore les Picards Yann Commère et Pascal Deroy, tous deux sur Citroën Saxo Kit Car.
Georges Feutray tire toute la quintessence de sa Citroën Saxo VTS et coiffe les lauriers en A6, bien que Olivier Louis (Citroën Saxo VTS) ou encore Jean-Marc Garadebian (Citroën Saxo VTS) lui ait donné du fil à retordre. Si la plus petite cylindrée du Groupe A a été le théâtre d'âpres duels entre la Peugeot 106 XSI du Normand Antoine Margely et la Peugeot 106 Rallye de Jérôme Lacour ; le premier cité coiffant sur le fil le second ; la A5K a en revanche été l'apanage de Stéphane Œillet (Peugeot 106 Kit Car), comblé par une victoire à domicile. David Meyer (Peugeot 106 XSI) a quant à lui rapidement quitté la course, imité par Gilles Cellier (Ford Puma Kit Car).
Groupe N: La consécration pour Michaël LOBRY

Dans ce groupe où la concurrence s'annonçait féroce en raison de la présence de nombreux prétendants à la victoire, Michaël Lobry, très en verve depuis le début de saison aux commandes de sa Mitsubishi Lancer Evo 8, crée la surprise lors de la première journée, en surclassant l'expérimenté Michel Bourgeois, également sur Mitsubishi Lancer Evo 8. Ces derniers ne sont séparés d'à peine 10 secondes, ce qui promet une joute d'une grande ampleur le lendemain. Cependant, Lobry grille son joker dans l'ES 3 par le biais d'un tête-à-queue, sans pour autant perdre le leadership. Au contraire, le pilote Midi-Pyrénéens hausse la cadence au fur et à mesure, enchaînant les scratchs comme des perles, ce qui lui permet de se mettre définitivement à l'abri de Michel Bourgeois. Jean-Philippe Muselli a quant à lui fait « voler » sa Renault Clio Ragnotti pour atterrir sur la dernière marche du podium. En N4, outre Lobry et Bourgeois, Jean-Noël Nombela (Mitsubishi Lancer Evo 9) s'est fait violence pour contenir la Subaru Impreza STI de Vivian Macé, ce dernier l'ayant poussé dans ses derniers retranchements. Au final, seules deux secondes séparent l'Angevin du Nordiste. Le vétéran Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9) n'a pu se mêler à la lutte suite à une sortie de route rédhibitoire, de même que l'Alsacien Jonathan Fritsch (Mitsubishi Lancer Evo 9). Faisant également parti des favoris, les hostilités furent de courte durée pour Xavier Laurence (Mitsubishi Lancer Evo 10) et Stéphane Derory (Subaru Impreza WRX STI), trahis par la mécanique respectivement lors de l'ES 3 et l'ES 5.
Jean-Philippe Muselli s'est révélé intraitable pour le gain de la N3 qu'il remporte brillamment. Il a toutefois dû surveiller dans ses rétroviseurs l'inoxydable Arnaud Masclaux (Renault Clio Ragnotti) qui caracole au deuxième rang, après s'être affranchi des griffes de Philippe Chassaing (Renault Clio Ragnotti). Frédéric Michaud-Maillet (Renault Clio Ragnotti) a épisodiquement signé des temps significatifs, et complète ainsi le quatuor de tête.
En N2, Jérôme Dupuy (Citroën Saxo VTS) récolte le fruit d'un parcours sans faute. Pour sa première finale, le jeune espoir tarnais a fait sensation à la 41e place finale, devant des autos bien plus affutées que la sienne. La place de dauphin a été la propriété d'Olivier Floret (Peugeot 106 S16), tandis que Jean-Paul Monnin (Citroën Saxo VTS) est venu à bout de l'autre Saxo VTS de Laurent Poirot.
La classe « biberon » a quant à elle été le terrain de jeu de Stéphan Volle (Peugeot 106 Rallye), suite aux retraits successifs de Eric Rosalie (Peugeot 106 XSI), Romain Auvert (Peugeot 106 XSI), Christophe David (Citroën AX GTI) ou encore Rémi Vivat (Citroën AX GTI). Les places d'honneurs échoient ainsi à Frédéric Jacquot (Peugeot 106 Rallye) et Brice Duménil (Peugeot 106 XSI).

Groupe F2000: Gilles NANTET en fer de lance

La victoire de la Finale 2011 était l'objectif annoncé de Gilles Nantet, qui, par ailleurs, est actuellement en tête du Championnat de France des Rallyes. Bien qu'ayant roulé sur un rythme effréné, il n'a pu déloger Salanon du fauteuil qu'il occupait depuis la première étape du vendredi soir, et se contente de décrocher la palme en F2000. En lice pour s'emparer de la médaille d'argent, Patrice Robert (BMW 318 Compact) faisait sensation avant d'hypothéquer toutes chances de bien figurer suite à des ennuis mécaniques engendrant une pénalité, infligée pour pointage en retard. Yohan Dupouy et sa belle Peugeot 306 S16 s'offrent ainsi l'opportunité, tandis qu'Alexis Murat, auteur notamment d'un sensationnel 9e temps dans l'ES 1 au volant de sa Renault Clio RS, s'illustre au 3e rang.
Philippe Rageau (Renault Mégane), pas dans le coup sur les routes morvandelles, glane toutefois la 4e place. Son compère poitevin Thierry Boisdron (Renault Mégane) n'a quant à lui pas connu la joie de franchir le podium final, ce dernier ayant subi les foudres de la mécanique.
Un bras de fer s'est opéré dès le vendredi soir entre la Peugeot 205 GTI de la révélation Johan Notargiacomo et la Peugeot 106 S16 de l'avion Ludovic Surin en Classe F213. Le premier cité faisait sensation en se signalant par des temps au sein du Top 20, de même que son adversaire, mais la belle Lionne bleue et rose se retirait suite à des ennuis d'ordre mécanique. Il ne restait au Normand qu'à dérouler pour savourer la joie de la victoire se profilant à l'horizon. Patrice Barbier (Peugeot 106 XSI) a été relégué au rang d'observateur. Le podium est complété par Patrice Léon, aux commandes de sa superbe Volkswagen Golf GTI. Faisant office de favori, Olivier Delaporte, dans son jardin, a rapidement abdiqué, la mécanique de sa belle Renault Clio RS s'enrayant, imité par le représentant du Comité Nord-Pas de Calais, Samuel Waroquier, dont la Peugeot 106 S16 a refusé tout service avant même le départ de l'ES 1.
En F212, Franck Jovin, habitué des finales au volant de sa redoutable Citroën Saxo voies larges, figurait sur un nuage, avant son abandon tout près du but. Eric Autiero (Peugeot 205 Rallye) perdait tout bénéfice dès les premiers hectomètres le vendredi soir dans un tout droit, laissant s'envoler de précieuses secondes. Il parvenait toutefois à tenir en respect la vaillante Simca Rallye 2 de Mickaël Sapin. Marc Micheli (Peugeot 205 Rallye) profitait de l'abandon de Jovin pour se glisser sur le podium. Aurélien Lafont, pour sa dernière finale au volant de la Fiat Cinquecento, a, comme à l'accoutumée, dominé de la tête et des épaules. Fabrice Meurat (Citroën AX GTI) est relégué à des années lumières, tandis qu'Aldine Laurenzano-Barreaud (Fiat Cinquecento) opte pour la dernière marche restante du podium.
Groupe GT: La régularité paye pour Jean-Yves PANAGIOTIS

Les bas-côtés se voyaient rapidement jonchés de belligérants du Groupe GT : Paul Reutter (Porsche 996 GT3) cassait un cardan dès Uchon-Oreca 1, tandis que Frédéric Chambon, en tête au soir de la première étape, pulvérisait sa Porsche 993 Turbo dès le lendemain. Panagiotis endossait ainsi le maillot de vainqueur du Groupe, ainsi que de la classe GT10, devant Didier Revel (BMW Z3 M) et Didier Bourdot (Rover MGF), par ailleurs leader de la GT9.

Groupe R: Champagne pour Pascal BERARD

Marc Amourette au tapis, l'Auvergnat Pascal Bérard (Renault Clio R3) n'a pas de détails en Groupe R. Le Réunionnais Patrice De Launay (Renault Clio R3) s'incline les armes à la main, tandis que Jean-Claude Mouchet (Renault Clio R3) figurait en embuscade avant que surgisse la Clio R3 de Julien Brunero, le coiffant sur le poteau.
En R2, Anthony Franck (Citroën C2 R2 Max) occupait la place de leader mais laissait des plumes au cours d'une escapade dans un champ, ce dont profitait Raphaël Sebire (Citroën C2 R2 Max) pour conquérir le Graal.
Esseulé en R1, Nicolas Romiguière (Renault Twingo RS) remplissait pleinement son objectif, celui de rallier l'arrivée finale.

Pour le compte de la Coupe des Dames, Stéphanie Loignon (Renault 5 GT Turbo, FN4) figurait sur une autre planète tout au long du week-end, succédant ainsi à sa propre hégémonie. Stéphanie Lage (Peugeot 205 GTI, F213) suit, avec à ses basques la Fiat Cinquecento d'Aldine Laurenzano-Barreaud.
176 finalistes ont pris part à ce week-end festif et convivial, qui, malgré quelques petits couacs suite aux aléas de la course, a tenu toutes ses promesses ; le tout sous un temps radieux permettant aux concurrents de s'exprimer pleinement. 127 équipages ont pu rejoindre le parc fermé final de cette fête populaire, Place du Champ de Mars.
Comme l'an passé à Anglet, le Comité Rhône-Alpes sort vainqueur du classement des Comités Régionaux, face au Comité Bourgogne-Franche Comté. Le rendez-vous est désormais pris pour la Finale 2012, se déroulant à Gap, sur les terres du Comité Provence Alpes Côte d'Azur.
Prochaine épreuve : le Rallye National des Côtes du Tarn (81).

Texte et Photos : PQ47. Vidéo : Rallye46, PassionRallye31.