Rallye National des Côtes du Tarn 2011

JEZEQUEL remporte la cuvée 2011
Pour ce 26ème millésime du Rallye des Côtes du Tarn, un plateau conséquent constitué de 103 équipages récompensait les efforts fournis par l'ensemble des membres de l'Ecurie des Deux Rives. S'étant taillé peu à peu une réputation immuable au fil des éditions, l'épreuve tarnaise a su de nouveau brillé de par la qualité du plateau proposé, et par le biais d'un tracé toujours aussi attractif et sélectif, sillonnant à travers les vignobles et les labours.
Vainqueur de l'édition précédente, Patrick Rouillard officiait cette fois ci en ouvreur aux commandes de sa nouvelle arme : la Porsche 997 GT Cup, qu'il engagera en catégorie GT+ sur les routes du Championnat de France. Il laissait ainsi le champ libre à l'habitué André Jézéquel (Peugeot 207 S2000), apte à prendre sa revanche sur 2010 où la victoire lui avait échappé d'un fil. Et pourtant, c'est l'Aveyronnais Jean-Michel Da Cunha (Mitsubishi Lancer Evo 7, A8) qui annonçait la couleur tout au long des 7.85 kms que constituaient la première épreuve chronométrée. A seulement 2 millièmes du leader, Victor Lasserre (BMW 318 Compact, F214) cravache ferme d'entrée, tandis qu'André Jézéquel, troisième chrono à seulement 3 secondes de la tête de course, prouve, dès l'entame des hostilités, qu'il n'a pas effectué le lointain déplacement depuis la Bretagne pour enfiler des perles.
Les positions demeurent inchangées dans Salvagnac, seuls les écarts s'accroissent légèrement, Da Cunha portant son avance à 1s1 sur la Bavaroise et à 4s3 sur la Lionne. C'est donc avec une certaine pression sur les épaules que le premier cité aborde la seconde boucle, où une erreur le fait rétrograder au cinquième rang. Lasserre n'en demandait pas tant et hérite ainsi de la pôle position. Mais les réjouissances ne seront que primitives puisqu'une sortie de route dans Salvagnac 2 vient ruiner les espérances du jeune et talentueux tarnais. André Jézéquel, solide comme un roc, joue de sa régularité pour rentrer au terme de la première journée de course sur le trône. Son dauphin, Jean-Laurent Chivaydel (Ford Escort Cosworth, FA8), accuse un déficit de 17s9, tandis que Guy Mottard (Peugeot 306 Maxi, FA7K), récemment auréolé d'une belle Finale en terres morvandelles, pointe sur le podium provisoire, à 28 secondes. Da Cunha, parti le couteau entre les dents lors de la boucle nocturne, se hisse au sein du Carré d'As, mais ne peut combler le retard trop important pris au cours de ces premières joutes chronométrées.
A l'entame de l'étape dominicale, Jézéquel, le long des 20.4 kms de la version rallongée de Saint-Martin/Conseil Général du Tarn, confirme tout son potentiel en collant 2 secondes supplémentaires à Guy Mottard, qui revient dangereusement sur la 4 Roues Motrices de Chivaydel. Dans la lignée de l'ES 6, Chivaydel ne peut faire face à la suprématie de ce dernier qui figure désormais à neuf dixièmes.
Dans les deux boucles restantes, alors que Mottard coiffe définitivement, pour le gain de la médaille d'argent, l'Escort de Chivaydel en proie à des petits ennuis mécaniques au cours de l'ultime ES ; Jézéquel domine de la tête et des épaules, seules les ES 8 et ES 10 tombent dans l'escarcelle d'un Da Cunha déchaîné, qui, au gré d'une superbe attaque, fond littéralement sur la Ford aux couleurs du « Petit Basque », et récupère, in-extremis, l'ultime marche du podium. Pour son premier Côtes du Tarn, Lionel Jacob (Peugeot 206 S16, F214) a fait une nouvelle fois preuve d'une grande dextérité en s'immisçant au sein du cercle très restreint du Top 5. En retrait le Samedi, Gilles Roca, avec hargne et élégance, a redressé la barre le dimanche pour conclure au 6e rang. Le Lozérien Gérard André, aux commandes de sa splendide Mégane Kit Car (A7K), a préféré jouer la carte de la prudence afin de rentrer à bon port à une honorable 7e place finale. Cédric Dauzats (Peugeot 306 XSI, F214) a également fait sensation et se voit récompensé de ses efforts en damnant le pion à l'expérimenté Yvan Delmas (Citroën C2 R2 Max, R2B). L' « acrobate » Ludovic Marigo (Renault Clio Ragnotti), a comme à l'accoutumée, signé une performance de premier ordre en se glissant dans le Top Dix final,

Groupe A: La régularité paye pour André JEZEQUEL

De bout en bout, André Jézéquel a gardé la tête froide afin de se hisser au sommet de la hiérarchie. Le podium scratch étant 100 % Groupe A, c'est en toute logique que Guy Mottard et Jean-Michel Da Cunha viennent compléter le tiercé gagnant.
Seul en A7S, Jézéquel s'impose tandis qu'en A8, après avoir écarté Chivaydel du leadership, Da Cunha épingle la victoire. Gilles Roca a terminé en boulet de canon par un 4e chrono dans l'ES 11 de « Montaigut », et complète le trio de tête.
Guy Mottard a quant à lui surclassé ses adversaires dans la catégorie « Kit Car » (A7K). A ses trousses, Gérard André récolte le fruit d'un parcours sans faute, tandis qu'une pénalité infligée à Jérôme Berfa (Renault Mégane Maxi) n'a pas permis à ce dernier de défendre ses chances pour le gain de la place de dauphin. Elancé sur un rythme effréné, Franck David (Honda Civic Type R) détenait les rênes de la A7, loin devant la Renault Clio RS de Romain Favreau, évoluant à domicile. Malheureusement, la mécanique en décidait autrement pour les deux fers de lance de cette catégorie, une situation dont profitait Laurent Barrère (Renault Mégane 16V), seul rescapé ; Christophe Issanchou (Renault Clio Williams) ayant également rejoint la liste des abandons.
En A6K, Matthieu Delpoux (Citroën Saxo Kit Car) faisait office de favori, même si Rémi Azéma (Citroën Saxo VTS) n'était pas présent dans le but de faire de la figuration. Mais la course s'arrêtait sur la liaison entre l'ES 3 et l'ES 4 pour le second cité, le chat noir ayant élu domicile dans l'habitacle de l'auto de la marque aux chevrons depuis le Sidobre étant toujours présent. Delpoux se retrouvait ainsi sans concurrence, mais une sortie de route sans gravité le lendemain venait perturber son retour à la compétition au terme de deux ans d'arrêt.
Le local Cédric Franquès s'est quant à lui brillamment distingué non seulement pour le compte de la Classe A6, où il a littéralement atomisé la concurrence, mais également au général. Le pilote gaillacois avait d'ores et déjà eu l'occasion de démontrer l'étendue de son talent, mais de là à l'imaginer rentrer à Rabastens au 12e rang final, il y avait un fossé que même le plus téméraire des pronostiqueurs n'osait franchir. Suivent Nicolas Sistéro (Peugeot 106 S16) et Geoffroy Benazech (Citroën Saxo VTS), qui, eux non plus, n'ont pas démérité.
Dans la plus petite cylindrée, Marc Falguière out le dimanche matin (cardan), il ne restait guère que Franck Loriller (Peugeot 106 XSI) et Aurélien Fréjefond (Peugeot 106 XSI) pour se départager les honneurs. Le premier cité rafle la mise.
Groupe N: MARIGO intouchable

Fidèle à ses habitudes, Ludovic Marigo nous a gratifié d'un numéro de haute voltige, dont le point d'orgue demeure son 5e temps absolu au cours de l'ES 6 « Saint-Martin », face à une meute de Kit-Cars et autres F2000 bien affutées. Sylvain Maillard (Subaru Impreza STI) acquiesce au second rang, tandis que l'époustouflant Nicolas Amalvy, au volant de sa modeste Citroën Saxo VTS, s'adjuge la dernière marche du podium.
En N4, Maillard a dicté sa loi à la Seat Ibiza TDI de l'Ariégeois Laurent Ardeois, qui après une trêve d'un trimestre effectuait son retour sous de nouvelles couleurs. David Berardi (Ford Escort Cosworth) a renoncé sur ennuis mécaniques à l'arrivée de la seconde étape.
Sur un nuage en N3, Ludovic Marigo n'a laissé que des miettes à son poursuivant, Eric Raymond (Renault Clio Ragnotti). Une belle passe d'armes prenait forme entre la Clio Ragnotti de Pascal Calvel et la 206 RC de Jean-Marc Bertrand, tronquée par le retrait de ce dernier sur ennuis mécaniques (ES 8). Le binôme aquitain Pierre Tournié-Geoffrey Georgevitch (Renault Clio Ragnotti) hypothéquait toutes chances de bien figurer le samedi, de nuit, suite à une sortie de route sans gravité, à l'image de Philippe Pédèche (Renault Clio RS), quant à lui victime des affres de la mécanique.
Nicolas Amalvy a tiré toute la quintessence de sa monture pour rafler la mise en N2. Clément Biau (Citroën Saxo VTS) et Nicolas Hébrard (Peugeot 106 S16) se sont disputés les places d'honneurs, et achèvent leurs prestations respectives dans cet ordre. En N1, Cédric Teisseyre inaugurait sa nouvelle Peugeot 205 Rallye vouée à la location de fort belle manière en prenant l'ascendant au terme de la première étape, tandis que Gérard Nicoli (Citroën AX Sport) voyait s'envoler plus de trois minutes lors de la boucle nocturne. Teisseyre poursuivait sur sa lancée le lendemain, mais l'étonnant Julien Monceret (Peugeot 106 XSI) venait brouiller les cartes en coiffant sur le poteau le célèbre préparateur d'Aygues-Vives. Profitant des déboires de l'AX « vache », Romain Betrancourt (Peugeot 106 XSI) complète le podium.

Groupe F2000: Lionel JACOB retrouve le sourire

Après un Pays Basque mi-figue mi-raisin où sa belle Peugeot 206 S16 avait refusé tout service tout près du but, Lionel Jacob, pour sa première participation aux Côtes du Tarn, prenait sa revanche en coiffant les lauriers du F2000, devant une armada d'adversaires aux dents longues, emmenées par Cédric Dauzats (Peugeot 306 XSI) et Patrick Benne (Citroën Saxo VTS).
En F214, aux trousses des deux pointures du Groupe, Claude Diaz (Renault 11 Turbo) est venu à bout de la Clio Williams de Sébastien Fauchié, Gilles Hernandez (Renault Mégane Coupé) étant sur la touche dans l'ES 10. Après une séance d'essais grandeur nature en Périgord Noir début octobre à l'occasion du Rallye de Sarlat, Thierry Dacruz présentait sa monstrueuse Volkswagen Polo comme l'arme absolue en F213. Mais les sensations furent de courte durée, le Basque étant contraint d'abdiquer sur ennuis mécaniques au parc d'assistance à l'issue de l'ES 4. Patrick Benne a pris le relais en faisant figure d'épouvantail tout au long de l'étape dominicale. Hervé Grialou (Citroën Saxo VTS) vient se greffer aux accessits, après s'être affranchi de la ténacité du deuxième membre de la famille Sistéro, en l'occurrence Sébastien évoluant sur une Peugeot 106 XSI, prêt à saisir la moindre erreur de la part de son adversaire. Seulement deux concurrents se présentaient au départ dans la classe F212 pour croiser le fer : Loïc Pelat et Julien Cabrol, tous deux sur Peugeot 106 Rallye. Pelat tire le premier, mais Cabrol vient contrecarrer ses ambitions le dimanche.
La F211 a été l'apanage de Stéphane Brunier (Citroën AX), en quête de points en vue de la qualification à la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2012, qui se déroulera à Gap, sur ses terres. Le Provençal Olivier Dornier (Renault Twingo) poursuivait le même objectif, mais peu épargné par la mécanique, il rendait son carnet de bord à l'issue de la deuxième boucle.
Groupe GT: Didier BERNARD sans forcer

Suite à l'abandon de son seul rival en la personne de Jean-Paul Terral (Hommell RS 2), avec lequel un mano-à-mano s'était opéré, Didier Bernard (Lotus Exige Cup 255) décroche la timbale, tout en apprivoisant le comportement de son nouveau jouet. Une fois la bête prise en main, gageons que Didier devrait se révéler redoutable en GT de Série.

Groupe Z: APCHIE trébuche, HARO s'impose

Sur le papier, Philippe Apchié (Ford Sierra Cosworth) faisait office de leader incontesté. Mais dans le troisième secteur chronométré, l'Américaine se montrait capricieuse, contraignant son pilote, la mort dans l'âme, à jeter l'éponge. Daniel Haro (Alfa Roméo 75), vainqueur à l'applaudimètre, s'offre ainsi l'opportunité, tout en ayant été généreux dans les épingles.

Groupe R: Yvan Delmas de bout en bout

Sur sa vaillante Citroën C2 R2 Max, Yvan Delmas, fidèle des Côtes du Tarn, est passé à travers toutes les embûches pour décrocher la victoire en Groupe R. Sylvain Cazalbou (Renault Clio R3) a quant à lui été contraint à l'abandon.

61 Concurrents ont eu la joie de rallier l'arrivée finale à Rabastens, centre névralgique du Rallye. Bravo à tous pour le spectacle fourni !

Prochaine épreuve : le Slalom de Marmande (47).

Texte et Photos : PQ47. Vidéo: The_white31, Rallye46, PassionRallye31.