Rallye Régional des Côtes de Garonne 2012
Yannick LACOUTURE, maître des lieux
Redescendu à l'échelon Régional depuis maintenant trois ans, le Rallye des Côtes de Garonne a franchi un nouveau cap cette année, en atteignant la barre des 80 partants. Ceci s'explique en partie du fait que l'épreuve chère à Laurent Magnier a vocation à présenter une formule destinée à réduire au maximum les frais pour les concurrents. Avec 2 spéciales à parcourir trois fois entre 13h et 19h, une remise des prix sur le podium d'arrivée, les reconnaissances et vérifications le matin même, et des liaisons relativement courtes, l'épreuve langonnaise s'inscrit parfaitement dans la lignée d'une réduction des budgets. Si l'on ajoute à cela de belles spéciales techniques et vallonnées, tracées en plein cœur du vignoble langonnais, l'épreuve a su, sans nul doute, être attractive aux yeux des concurrents. Résultat plutôt satisfaisant, puisque malgré 13 forfaits, se sont 81 équipages qui se sont élancés du Parc des Vergers de Langon, centre névralgique du Rallye.
A l'entame des hostilités, ils étaient plusieurs à être en mesure de se disputer la conquête du Graal. Outre le vainqueur de l'édition précédente, Yannick Lacouture, qui remettait son titre en jeu aux commandes de sa BMW 318 Compact pourpre et or, pléthore de candidats étaient en mesure de lui donner la réplique : Frédéric Purrey (Escort Cosworth), Yohan Dupouy (306 S16, F2-14), Lionel Jacob (206 S16, F2-14), Paul Gauthier (Célica GT Four), Romain Longé (206 S16, F2-13), Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) voire Cédric Orillac (Saxo Kit Car, A6K). Dans Mourens, Purrey tire le premier, talonné à 3s8 par la Japonaise d'Ortholan, et à 6s6 par Jacob, récent vainqueur de la Fougère. Dans la belle mais piégeuse ES 2 de Verdelais, Purrey maintient le cap, accentuant au passage son avance, portée à 7s8, sur son dauphin Ortholan. En embuscade, Lacouture s'empare du 2e temps de cette même ES, et évince ainsi Jacob du podium. L'ES 3 est sans aucun doute considérée comme le tournant du Rallye, puisqu'elle sonnait le glas de la prédominance de Purrey, qui, en proie à des ennuis mécaniques, concédait de précieuses secondes. Lacouture en profitait en se hissant au sommet de la hiérarchie, pour ne plus la quitter. Dans la dernière boucle, la malchance s'abattait de nouveau sur Purrey, qui, malgré d'ultimes assauts, perdait plus de trois minutes dans une sortie de route rédhibitoire, mettant fin définitivement à ses espoirs de podium. Quant à Ortholan, il voyait revenir dans ses rétroviseurs un Jacob déchainé, fondant littéralement sur lui et s'octroyant la deuxième marche pour cinq petit dixièmes. Au pied de ce podium très controversé, Orillac a une nouvelle fois fait forte impression. Auteur de plusieurs 3e temps scratchs, le Bordelais a démontré sa fulgurante ascension vers les sommets de la hiérarchie, en se payant le luxe de faire la nique à la Toyota de Paul Gauthier.
Après une adaptation difficile à la propulsion sur les routes détrempées du Rallye 24, Yves Arnaudeau (Mercedes C180, F2-14) a pu exploiter, sur un terrain sec, le potentiel de la belle Allemande ; sa 6e place finale est gage de bons espoirs quant à ses futures performances, une fois l'auto bien en main.
Pour son retour aux affaires avec une auto refaite à neuve, Romain Longé y est allé crescendo, débutant par un tâtonnant 13e temps en vue de reprendre ses marques, avant de clôturer par une belle 7e place finale. Il précède Yannick Ordonneau et sa redoutable Peugeot 206 S16 (F2-14), tandis que la performance de premier ordre est à mettre à l'actif du Basque Sébastien Larçabal, qui au gré d'une superbe attaque, hisse sa « petite » Peugeot 106 XSI FA6K au sein du cercle restreint des dix premiers du classement général, au nez et à la barbe de la Mitsubishi Lancer Evo 8 d'Alexandre Bourrel.

Groupe A: ORILLAC, au mieux de sa forme

Il était difficile de faire mieux face aux puissantes F2000 et autres 4 Roues Motrices pour le gain du général. Néanmoins, Cédric Orillac, profitant tout de même, il est vrai, des déboires de Frédéric Purrey, a placé la barre très haute, faisant littéralement voler sa Saxo Kit Car pour atterrir au sommet du Groupe A, malgré les assauts menaçants de Paul Gauthier, qui échoue à 9s1 de la représentante de la marque aux chevrons. Avec hargne et élégance, Sébastien Larçabal signe quant à lui son deuxième podium de Groupe.
En A8, Purrey avait course gagnée mais la mécanique venait enrayer son cheminement. Reparti le couteau entre les dents pour l'ultime boucle, il frisait la correctionnelle et perdait plus de trois minutes en se posant, quelques hectomètres après le départ : plusieurs minutes de perdues dans l'affaire, et une bonne prestation au Groupe et au classement général s'envolait. A l'affût du moindre faux pas, Gauthier récolte le fruit d'un parcours sans faute.
Décimée par les abandons, la Classe A7 n'en a pas moins été âprement disputée. 18e temps de l'ES 1, Jérôme Rebès, ayant fait évoluer son Honda Civic Type R du Groupe N au Groupe A, s'emparait du commandement, avant d'être rejoint par l'intrépide Damien Larrondo (qui étrennait sa nouvelle monture : une performante Mégane Coupé) dans l'ES 2 de Verdelais. Tandis que Jean-Philippe Rousseau (Renault Clio Williams) s'emparait du leadership dans la suivante pour 2s7, la valeur sûre Loïc Bordanova, ayant refait son retard grâce à un superbe 12e temps, devait, suite à une alerte mécanique, rendre les armes au point stop de l'ES 4. Pendant ce temps, Larrondo reprenait l'avantage pour 1s1, mais à la régulière, ne pouvait faire face au retour de Rousseau, qui le coiffait sur le poteau pour deux dixièmes ! Jérôme Rebès a quant à lui été relégué au rang d'observateur. Les locaux Sébastien Gaston (Renault Clio RS) et Jérémy Guespin (Renault Clio Williams) souhaitait briller à domicile, ils n'ont hélas pas connu cette joie ; problèmes moteurs pour l'un, sortie pour l'autre.
En A6K, Orillac et Larçabal ont affolé les chronos, tandis qu'en A6, Julien Reigniez inaugurait sa nouvelle Saxo VTS. En l'absence de concurrence, la victoire lui échoit, avec à la clé une belle 21e place au général.
Sur ses terres, il était impossible à la régulière de détrôner Yannick Dupouy (Peugeot 106 XSI) pour le gain de la A5. Brice Ricou (Peugeot 205 Rallye) se contente de la médaille d'argent, tandis que Denis Gorron (Peugeot 205 Rallye) a été victime des affres de la mécanique dans l'ultime spéciale.
Groupe N: Olivier ORTHOLAN, un succès qui en appelle d'autres

Pour seulement son 4e Rallye au volant de la Mitsubishi, Olivier Ortholan est récompensé de ses efforts par un podium, de surcroit en décrochant la palme du Groupe N. Le prometteur Alexandre Bourrel s'est également brillamment distingué par des chronos significatifs, tandis que Damien De Wilde (Peugeot 106 S16) parvient à se glisser parmi le tiercé gagnant.
Olivier Ortholan, Alexandre Bourrel et Cédric Lassalle (BMW 325 I) constituaient les seuls rescapés de la catégorie N4, qui a vu tour à tour François Hirigoyen (Renault 5 GT Turbo), Pierre Mainvielle (Mitsubishi Lancer Evo 8) et Pascal Rey (Mitsubishi Lancer Evo 8) rendre leur carnet de bord.
En l'absence des ténors habituels de la N3, Olivier Moussaron (Renault Clio Williams) se mettait rapidement à l'abri, s'intercalant, au passage, à une superbe 10e place scratch, avant d'être stoppé dans son élan par une sortie de route ; cédant le contrôle des opérations à Geoffrey Georgevitch. Mais l'ES 5 était fatale à la mécanique de la Clio Ragnotti aux couleurs de « Confort Automobile ». Olivier Noël et Franck Quenelle (Renault Clio RS) pensaient savourer une victoire de classe, avant de se ranger à leur tour sur les bas-côtés quelques encablures plus loin, la boite de vitesses ayant rendue l'âme. Au final, Christophe Gérard (Renault Clio RS) décroche la timbale, inespérée au départ, face à la Xsara VTS de l'équipage féminin Floriane Phelippeau-Fernande Rousseau, qui s'octroie par la même occasion la Coupe des Dames.
En N2, le duel Damien De Wilde-Jonathan Gros, tous deux sur Peugeot 106 S16, s'est révélé de toute beauté, mais se voyait tronqué dans l'ES 6 par le retrait mécanique du second cité, qui occupait les devants de la scène. De Wilde héritait donc de la couronne, ne laissant que des miettes à Loïc Bouron (Honda Civic) et Sébastien Dablanc (Citroën Saxo VTS).
Jérôme Boissout s'est, une nouvelle fois, révélé intraitable pour le compte de la classe « biberon », où personne n'a été en mesure de contester sa suprématie, les 205 Rallye de Mickaël Pajaud et Billy Galin ayant du mal à suivre le rythme de la 106 XSI volante.

Groupe F2000: Succès total pour Yannick LACOUTURE !

Sur un parcours qu'il affectionne, Yannick Lacouture était difficilement accessible et signe une 4e victoire scratch, dont 3 avec la 318 Compact et une avec la BMW M3 Groupe A. Jacob a bel et bien essayé de contrer la Bavaroise, mais en vain, malgré une superbe prestation, il conclut à 21s4. Yves Arnaudeau a quant à lui poursuivit l'apprentissage de sa Mercedes issue des ateliers Delage Sport à vitesse grand V. Yohan Dupouy aurait pu y ajouter son grain de sel, comme en témoigne son 2e temps de l'ES 5, mais des ennuis mécaniques l'ont fait rétrograder au classement.
En F2-13, si Romain Longé se détachait rapidement de la meute, les candidats étaient nombreux à se bousculer au portillon. Patrice Chaussat (Citroën Saxo) venait brouiller les cartes dans l'ES 1, avant de se faire piéger dans la suivante. Même punition pour Dany Rossignol, qui amochait sérieusement sa 106 XSI dans l'ES 3. Cyril Cassou-Leins revenait peu à peu dans les rétroviseurs de la 206, démontrant au passage qu'il n'avait rien perdu de son coup de volant, mais se satisfait au final de la place de dauphin. Il damne le pion à Fabrice Roudaut (Peugeot 106).
Enfin, Didier Helwin (Renault Clio 2) a eu chaud pour l'attribut de la F2-12, où il a du faire face à la pression constante exercée par le débutant Julien Gauffreteau (Peugeot 205 Rallye), qui a aligné trois scratches en fin de Rallye. Cédric Fontaneau (Peugeot 205 Rallye) complète le podium.
Groupe GT: Didier BERNARD malchanceux !

Aux commandes de sa Lotus Exige, Didier Bernard était le seul animateur du Groupe GT de Série. Hélas, l'aventure prenait fin dans l'ES 2, la Lotus refusant tout service.

Groupe Z: José-Marie LARA, fidèle au poste

Avec sa Ford Sierra RS Cosworth arborant depuis 2011 la célèbre réplique « Panac'h », José Lara n'en finit pas d'écumer les Rallyes, que ce soit en Groupe N, en Groupe A et maintenant en Groupe Z. Avec comme maître mot « plaisir », le sympathique Agenais s'adjuge le Groupe Z face au deuxième fer de lance de ce Groupe bien trop pauvre en partants, Bruno Guillon et son Alfa Roméo 75.

Groupe R: Pascal PHELIPPEAU, esseulé

Aux commandes de sa Clio R3 qu'il dispose depuis fin 2011, Pascal Phelippeau progresse au fil des épreuves. Seul en R3, il l'emporte naturellement. Seul engagé en Classe R2, il est rare de voir Thomas Vergines (Citroën C2 R2) abandonner, mais ce week-end la mécanique lui a fait défaut. En R1, Maurice Aladenise disputait sa quatrième épreuve au volant de sa nouvelle Renault Twingo RS.

Avec 25 abandons, ce 19e millésime s'est révélé éprouvant tant pour les hommes que pour les mécaniques. Ce sont en tout 56 concurrents qui ont rejoint le parc fermé final de cette épreuve très sélective, sur les 81 autorisés à prendre le départ.

Prochain Rendez-Vous : la Course de Côte de Bournezeau (85).

Texte et photos : PQ47.