Rallye Régional du Béarn 2012
La surprise HOMMEAU
La déception fut grande pour l'ensemble des membres de l'Ecurie Pyrénées Auto Sport à la clôture des engagements. Malgré leur forte implication pour faire perdurer le seul Rallye asphalte qui survit aux contreforts pyrénéens, seulement 37 équipages ont répondu présents. Le Béarn a souffert de la concurrence directe avec le Rallye du Quercy et celui de la Guirlande se déroulant le même week-end, et, une nouvelle fois, le célèbre adage « les absents ont toujours tort » s'est malheureusement vérifié. Dommage car les routes sinueuses et atypiques de la Région se prêtent fort à l'exercice du Rallye, et l'accueil convivial des organisateurs mérite plus que 37 Concurrents… Côté course, le local Lionel Jacob (Peugeot 206 S16, F214) apparaissait comme l'un des potentiels favoris ; les pronostiqueurs ayant encore en mémoire sa somptueuse victoire de l'édition précédente et ses derniers exploits à la Fougère et aux Côtes de Garonne. Cependant, des têtes d'affiche comme Yannick Lacouture (BMW 318 Compact, F214), Yves Arnaudeau (Mercedes C180), Eric Sauteur (Renault Clio RS, N3) ou Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit Car, A6K) n'étaient pas là non plus dans le but d'enfiler des perles.
Mais, dans l'ES 1, entre deux averses, la mécanique faisait défaut à la Lionne bleue ciel, l'équipage perdait de précieuses minutes le temps de trouver la défaillance et de la réparer, et voyait ainsi s'envoler tout espoir de victoire. Sur un terrain rendu très humide par les averses incessantes de la semaine précédente, les autos moins chevronnées sont à la fête, et c'est ainsi qu'Eric Sauteur s'empare de la tête du Rallye dans ce premier secteur chronométré, devant l'autre Clio Ragnotti du local, et non moins impressionnant, Antoine Hommeau, auteur d'une ascension fulgurante depuis ses premiers pas en Rallye il y a trois ans. En embuscade, Didier Bernard, lui aussi de plus en plus à l'aise au volant de son originale Lotus Exige, frappe fort d'entrée en s'octroyant le troisième temps, et relègue Yannick Lacouture, en peine avec la propulsion sur ce terrain humide, au pied du podium provisoire.
Bien qu'il n'est plus rien à espérer au classement général, pour le plaisir, Lionel Jacob revient sur les devants de la scène dans la suivante en claquant le meilleur temps, suivi de près, à 1s2 par un Antoine Hommeau virevoltant, qui récupère ainsi le leadership au détriment de Sauteur, qui, un ton en dessous dans cette ES, rétrograde sur la dernière marche du podium, laissant filer Bernard à la place de dauphin pour quatre dixièmes.
Hommeau poursuit sur un rythme effréné lors de la deuxième boucle où il porte son avance à 3s1 sur Bernard, tandis que Jacob s'offre de nouveau l'ES 4 de Haut de Bosdarros (5,2 kms), puis l'ES 5 d'Arros de Nay (8 kms). Hommeau, tiraillé par la pression constante exercée par Bernard, part le couteau entre les dents dans l'ultime ES, bien décidé à ne pas laisser passer l'occasion de signer sa première victoire de sa jeune et prometteuse carrière rallystique ; ce qu'il effectue avec brio.
Après un très bon Frontonnais, Didier Bernard confirme à domicile sa parfaite adaptation à la Lotus en venant mourir à 1s4 du leader. Eric Sauteur n'a pu rivaliser avec les deux hommes de tête ce week-end et se contente de la médaille de bronze, à 16s5. Même cas de figure pour Yannick Lacouture, qui n'a pas tenté le diable sur dans ces conditions difficiles et clôture l'épreuve béarnaise à une honorable 4e place. Quant à l'acrobate Guillaume Chapelle navigué pour l'occasion par Julien Séré, il nous a offert un numéro de haute voltige comme il en a l'habitude, en se hissant dans le Top 5 final, face à des autos bien plus affutées que sa modeste R5 GT Turbo F214.
6e, Yves Arnaudeau n'a pas non plus connu de bonnes conditions pour poursuivre l'apprentissage de la Mercedes C 180 F2-14 issue des ateliers Delage Sport. Il devance l'impressionnant Jonathan Gros, qui aux commandes de sa Peugeot 106 S16 (N2) atterrit en 7e position, avec en point d'orgue un 5e chrono dans l'ES 5 !
Dans la lignée du Côtes de Garonne, Damien Larrondo (Renault Mégane, FA7), 8e, a également pris toute la mesure de sa nouvelle monture, à l'image de Sébastien Larçabal, qui étrennait une nouvelle auto, en l'occurrence une Peugeot 206 RC (N3) venue remplacer la 106 GrA. Aux commandes de sa Mitsubishi Lancer Evo 8, Jonathan Bourrel clôture le Top Ten.

Groupe A: Damien LARRONDO, épatant !

Alors qu'il occupait la tête dans l'ES 1, Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit Car) renonce sur la liaison le menant à l'ES 2, suite à des ennuis mécaniques. En l'absence de grosses pointures en Groupe A, Damien Larrondo s'offre l'opportunité de coiffer la couronne de Groupe et de Classe A7, après avoir maîtrisé les velléités de Jérôme Rebès (Honda Civic Type R), à l'affût du moindre faux pas. Jean-Baptiste Folcher (Peugeot 106 XSI) hérite de l'ultime marche du podium, et d'un succès en Classe A5.
Groupe N: Les Clio à la fête !

Vainqueur au général, c'est donc tout naturellement qu'Antoine Hommeau s'impose, après avoir mené de bout en bout. Eric Sauteur, ayant tiré le premier, a tenté de rétorquer, mais en vain. Après une série d'abandons ayant entaché son début de saison, l'Ariégeois Jonathan Gros revient en trombe aux sommets de la hiérarchie en plaçant sa 106 sur le podium de groupe, et en tête de la N2, évidemment.
La N4 tombe dans l'escarcelle de Bourrel, qui a relégué au rang d'observateur les R5 GT Turbo de Patxi Lacroix et Frédéric Marcade.

Groupe F2000: JACOB trébuche, LACOUTURE s'invite dans le haut des tablettes

Suite aux déboires de Jacob, la victoire échoit aisément à Yannick Lacouture. Guillaume Chapelle et Yves Arnaudeau complètent le tiercé gagnant. Christophe Lacure a quant à lui assuré le spectacle, et rentre sa Fiat Punto GT en parc fermé à la onzième place du général, et 4e de Groupe F2000.
En F2-13, dès l'entame du Rallye, Julien Cazala (Citroën Saxo VTS ex-Larrondo) a creusé l'écart pour ne plus être rejoint, laissant dans son sillage la Peugeot 106 de Fabrice Roudaut et le Basque Jérôme Dantiacq, qui effectuait les premiers tours de roues de sa nouvelle Peugeot 206 CC. La messe a été vite dite en F2-12 où Julien Gauffreteau (Peugeot 205 Rallye), pour son deuxième Rallye, s'adjuge les lauriers. Il précède la Talbot Samba Rallye de Patrice Villacampa.
Groupe GT: Didier BERNARD confirme

Seul en GT de Série, la victoire était dans la poche de Didier Bernard, qui, de surcroit, monte sur le podium du classement général. Rappelons que Didier avait déjà piloté une Lotus en 2008, c'est donc, en quelque sorte, un retour aux sources pour le Bigourdan.


Groupe R: Nicolas SIMIAN se fait plaisir

Le pilote-organisateur Nicolas Simian s'est fait plaisir sur ses terres, en louant pour l'occasion une Renault Clio R3. En l'absence de concurrence en Groupe R, il rallie sans encombre l'arrivée du Rallye sur la plus haute marche.

Du côté du classement féminin, c'est Florence Duhen et Vanessa Valles (Peugeot 205 GTI, F213), seul équipage 100 % Féminin, qui remporte la Coupe des Dames. Sur les 37 concurrents au départ, 33 ont rejoint le parc fermé final, basé à Nay, centre névralgique du Rallye. Parmi les malchanceux, notons Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit Car), Sébastien Bouilleau (Renault Clio S16), Philippe Arberet (Renault 5 GT Turbo) et Dominique Berrouet (Renault Clio 16S).

Prochain Rendez-Vous : Le Rallye du Chasselas, les 12 et 13 Mai prochains.

Texte et photos : PQ47.