Rallye Régional de la Guirlande 2012
Patrice LAROCHE, Bis repetita !
Avec 113 partants, soit une augmentation de près de 40 % du plateau, la fête fut totale du côté de Mérignac pour la 9e édition du Rallye de la Guirlande, qui, au fil des éditions, s'est taillé une solide réputation dépassant les frontières du Comité Poitou-Charentes. Côté parcours, quelques nouveautés sont venus pimenter la partie, notamment l'ES de Douzat effectuée à l'envers, et celle de Mérignac, qui empruntait de nouvelles portions.
Du côté des favoris pour la conquête du Graal, les candidats étaient présents en nombre sur le parc fermé basé sur la place centrale de Mérignac. Malgré les forfaits de dernière minute de quelques ténors, en l'occurrence Laurent Maurat, Frédéric Purrey ou encore Mickaël Terrière, la bataille s'annonçait toutefois superbe et les jeux loin d'être faits.
Dans l'ES 1, sur des routes détrempées suite aux averses de la veille, le Périgourdin Jean-Luc Mazeau déjoue tous les pronostics en hissant sa Citroën Saxo Kit Car en tête de l'épreuve, confirmant au passage son ascension vertigineuse entamée depuis le National du Foie Gras et Truffe l'année dernière où il s'était payé le luxe de monter sur le podium. Il précède la Renault Mégane Maxi F2000 du Poitevin Philippe Rageau, à 1s6, et la Renault Clio R3 de la valeur montante du Comité Poitou-Charentes, Mathias De Sousa, à 2s3. En embuscade, Patrice Laroche, remettant son titre en jeu suite à sa victoire lors de l'édition précédente, part prudemment sur un terrain gras-humide, peu propice à la Mégane Kit Car.
Piqué au vif, il remet les pendules à l'heure dans « Mérignac, où il relègue Rageau à 4s2 et Mazeau à 4s4, reprenant ainsi le trône général à Jean-Luc Mazeau, qui, à 0s9, maintient toutefois une pression constante. Rageau lui emboite le pas, à 2s1, tandis que l'écart est creusé avec Mathias De Sousa, qui accuse un déficit de 7s6 sur la tête de course.
Patrice Laroche poursuit dans la même lignée que l'ES 2 lors de la seconde boucle et dispose désormais d'un pécule de 11s2 sur Mazeau, pas prêt à lâcher le morceau, malgré la menace Rageau qui ne figure qu'à 1s2. Avec un superbe 2e temps dans l'ES 4, Mathias De Sousa n'est pas non plus écarté des débats, et entame ainsi sa remontée vers le trio de tête.
Rageau dégoupille dans l'ES 5 en signant le scratch, délogeant ainsi Jean-Luc Mazeau de son fauteuil de dauphin. Mathias de Dousa en fait de même dans l'ES 6 où il réalise un dernier baroud d'honneur par le biais d'un 3e temps, et écarte ainsi la Saxo grise du podium.
Imperturbable, Patrice Laroche, avec 4 scratches sur 6 possibles, se succède à lui-même en terres Charentaises. Philippe Rageau est venu jouer les trouble-fêtes en fin de parcours, et sa sratégie s'avère payante puisqu'il s'octroie le rang de dauphin. Mathias De Sousa, au gré d'une superbe attaque, monte sur le podium et vient ainsi contrecarrer les ambitions de Mazeau, venant mourir à 1s8 de son rival. De bonne augure pour le jeune Charentais en vue de la qualification à la Finale de la Coupe de Frances des Rallyes, qui reste son objectif.
Régulier, Romuald Lezeau (Citroën DS3 R3) récolte le fruit d'un parcours en faute en se plaçant au sein du Top 5, après avoir tenu en respect la Toyota Célica GT Four de Paul Gauthier. Il damne le pion à la Renault Clio R3 de Pascal Phelippeau, 7e. Après son retour il y a un mois aux Côtes de Garonne, Romain Longé (Peugeot 206 S16, F213) confirme qu'il n'a rien perdu de son coup de volant en s'immisçant en 8e position, devant le toujours impressionnant Alexis Bariteau, 9e aux commandes de sa Renault Clio Ragnotti N3. L'avion Mathieu Compagnon (Peugeot 106 S16, F212), après s'être offert un superbe 8e chrono dans l'ES 1, est récompensé de ses efforts par un Top Dix.

Groupe A: Le bal des Kit Car !

Pour le gain du Groupe A, les jeux se sont déroulés sensiblement de la même manière que pour le compte de la victoire générale. Mazeau tirait le premier, avant d'être rejoint par un Patrice Laroche bien déterminé, qui, accentuant son avance au fil des ES, s'adjuge les lauriers. Paul Gauthier vient rejoindre les duettistes en complétant le tiercé gagnant.
Ce dernier est également lauréat de Classe A8. La surprise à la lecture de la liste des engagés résidait en la monture dont disposait Michel Hayet. Ce dernier ressortait en effet la mythique Lancia Delta Evo, auto avec laquelle il a brillé dans le passé. Mais après plusieurs erreurs, dont un tout droit dès le premier changement de direction de l'ES 1, le pilote de Cognac se contente de la 16e place finale, et 2e de Classe. Il a su conserver toutefois le meilleur sur la Subaru Impreza de Noël Métayer.
Esseulé en A7K, Laroche l'emporte logiquement, d'autant plus que son seul adversaire de classe, Fabrice Bilhot (Renault Clio 3 RS) rend les armes en début de Rallye.
Les échauffourées ont atteint leur paroxysme dans le cadre de la lutte en A7 qui a opposé plusieurs candidats au titre suprême. Parti le plus vite, Jean-Philippe Rousseau (Renault Clio Williams) prend le commandement de l'ES 1, suivi, dans un tir groupé, de Ludovic Portejoie, effectuant les premiers tours de roues de sa nouvelle Renault Clio 16S, le local Jérémy Potereau (Peugeot 306 S16) et Antoine Faucheux (Renault Clio Williams). Sébastien Regnault, quant à lui, surprend tous le monde en signant le 7e temps de l'ES 2, reprenant, au passage, la tête de Classe. Ludovic Portejoie, second, est quant à lui distancé après avoir plongé au classement dans l'ES 2, et subit la pression exercée par Rousseau. Solide comme un roc, Regnault poursuit sur sa lancée et maintient son avance à l'issue de l'ES 4, mais la mécanique en décide autrement lors de l'ultime boucle. C'est sans compter sur l'opiniâtreté de Rousseau, qui, avec en apothéose un 8e temps dans l'ES 5, a le dernier mot face à une armada d'adversaires aux dents longues, composé, en première ligne, de Ludovic Portejoie. Jérémy Potereau se glisse dans le tiercé gagnant, après s'être lui aussi brillamment distingué par un 9e temps dans l'ES 6.
Sur un nuage, la victoire en A6K tombe dans l'escarcelle de Jean-Luc Mazeau. Richard Duranton (Peugeot 106 S16) n'a, quant à lui, pas été inquiété en A6, où il ne laisse que des miettes à ses poursuivants, Yohan Morilleau et Bruno Buton, tous deux également sur Peugeot 106 S16.
Seul partant en A5K, Jérôme Favre (Peugeot 106 XSI) renonce avant même le départ de l'ES 1.
Dans la plus petite cylindrée du Groupe A, inhabituellement bien fournie, le duel ayant opposé Fabien Lapeyronnie (Peugeot 205 Rallye) à Teddy Robin (Peugeot 106 XSI) tourne à l'avantage du premier cité ; Brice Ricou et Denis Gorron, tous deux sur Peugeot 205 Rallye, ayant dû jeter l'éponge rapidement.
Groupe N: Alexis BARITEAU, avec panache !

Dès les premières encablures, Alexis Bariteau (Renault Clio Ragnotti) fait la différence et ne sera jamais rejoint par ses adversaires. Il augmente même la cadence au fil des kilomètres. Son second n'est autre que Geoffrey Labrousse, auteur d'une superbe démonstration en pointant en 14e place finale avec sa petite 106 S16, au milieu d'autos bien plus performantes.
Si ces derniers se sont rapidement mis à l'abri d'un retour éventuel de leurs poursuivants, la médaille de bronze a, quant à elle, été le théâtre de joutes splendides entre plusieurs prétendants. Au cours du premier acte, le débutant Stéphane Chaumont, aux commandes de sa Clio Ragnotti ex-Ortholan se distingue, avant de voir Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16) et Aurélien Morand (Renault Clio Williams) fondre littéralement sur lui. Le deuxième acte est marqué par une bataille à couteaux tirés entre Morand, Philippe Michaud (Renault Clio Ragnotti) et Thierry Notaire (Citroën ZX 16V), qui se tiennent dans un mouchoir de poche ; deux dixièmes séparant la Williams rouge de la Ragnotti à l'issue de l'ES 3. Notaire se fâche dans la suivante, mais est stoppé dans son élan par la mécanique, et offre ainsi l'ultime marche du podium provisoire sur un plateau à Michaud. Mais il en faut plus pour décourager Morand, qui au cours de l'acte 3, fait le forcing et parvient à ses fins en récupérant son bien acquis en milieu de Rallye. Michaud s'est bien défendu mais échoue pour 7s4. Ce scénario se reproduit aussi pour le compte de la N3, où Stéphane Chaumont suit en 4e position, après avoir impressionné pour son premier Rallye au volant. Johnny Laroche (Renault Clio Williams) aurait également pu jouer les premiers rôles, mais une sortie de route rédhibitoire à l'entame de la journée dominicale l'a contraint à rendre son carnet de bord.
La victoire en N4 tombe dans l'escarcelle du revenant Fabien Prévoteau (BMW 325 I) face au Limousin Cédric Papeix (Renault 5 GT Turbo). Sébastien Gallard (Ford Escort Cosworth) a quant à lui rejoint la liste des abandons.
En N2, Christophe Bouthier cravachait ferme pour atteindre le leader Labrousse, mais l'ES 5 sonnait le glas de son joli parcours. Bruno Rougier (Peugeot 106 S16) et Jérémy Brissiaud (Citroën Saxo VTS), après s'être départagés farouchement les places d'honneurs, terminent dans cet ordre, malgré une belle frayeur pour la représentante de la marque aux chevrons sur les bosses à l'arrivée de l'ES 6.
Pour le gain de la N1, Jimmy Cornueau (Peugeot 205 Rallye) a tué rapidement le suspense en dominant de la tête et des épaules. Jérôme Ricou (Peugeot 106 XSI) et Mickaël Pajaud (Peugeot 205 Rallye) se contentent de compléter le podium.

Groupe F2000: RAGEAU sans inquiétude

Romain Longé reprenant peu à peu ses marques après une année 2011 quasiment sabbatique, il n'était pas en mesure de rivaliser avec Philippe Rageau qui rafle aisément la victoire. Le rapide Mathieu Compagnon s'est illustré en signant régulièrement des chronos dans le Top 15, et conclut par une superbe 3e place de Groupe.
Sans difficulté, Rageau a su tiré le meilleur profit de sa Mégane pour épingler également la Classe F2-14. Derrière, Christian Barret voyait enfin une ligne d'arrivée avec une Citroën ZX enfin fiabilisée, de surcroit en 22e position. Ayant emprunté la redoutable Citroën Xsara Maxi de son fils, Gilles Hernandez a préféré assurer. Quant à Laurent Etié, navigué par son frère Mathieu pour l'occasion, après la séance loupée de déverminage de sa Peugeot 306 XSI aux Olonnes fin 2011 où le moteur avait rendu l'âme, il était de nouveau frappé par la malchance et quittait prématurément la course. La punition tombait aussi pour Loïc Pelat : ayant fait le lointain déplacement depuis le Gard, il n'était cependant pas dépaysé par le profil charentais en figurant au sein du Top 5 à la mi-journée, mais des erreurs l'ont fait rétrograder loin au classement.
En F2-13, Longé est passé à travers tous les pièges, et a su contrôler Cyril Guyot, de plus en plus à l'aise aux commandes de sa Peugeot 306 XSI. Loin derrière, Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS) a repoussé les ardeurs de Didier Barrias (Peugeot 106 S16).
Compagnon sur une autre planète, Franck Chaput (Peugeot 106 16S) empoche la médaille de bronze. La 3e place a été l'apanage de Brice Branchereau, de retour aux affaires sur une Peugeot 106 Rallye.
Groupe GT: BOISSOU sans forcer…

Steve Thabard (Renault Clio V6) out, il ne restait plus à « FX » Boissou qu'à rejoindre l'arrivée finale, tout en faisant glisser sa célèbre Nissan 350 Z, comme il en a l'habitude, en ayant cependant gardé un œil sur la BMW 135 I de Gérard Marie.


Groupe Z: LARA part à l'aventure

Venu du Lot-et-Garonne, José-Marie Lara a découvert les routes charentaises, et a su profiter des nombreuses équerres ou épingles en s'adonnant à l'art de la glisse, pour le plus grand bonheur des spectateurs.

Groupe R: DE SOUSA a sauté sur l'occasion

Dans tous les sens du terme, Mathias De Sousa a fait voler sa Renault Clio R3 pour ravir la palme. Lezeau n'a pu suivre le rythme effréné imposé par son concurrent, mais a su tenir à distance Phelippeau. 4e, Fabien Labrousse (Renault Clio R3), après un début de Rallye catastrophique, s'est rattrapé sur la fin en s'adjugeant le 9e temps de l'ES 5.

Julie Savatier et Claudie Savigny (Citroën Saxo VTS, A6) raflent quant à elle la mise en Coupe des Dames.
Un Rallye VH était organisé en doublure du moderne, et c'est Philippe Ancelin, qui, sans trembler, impose sa Talbot Sunbeam Lotus, devant les BMW 323 i de Christian Paumeri et Dominique Castera.
Avec 30 abandons soit 113 concurrents classés, ce 9e Rallye de la Guirlande s'est révélé éprouvant pour bon nombre d'équipages, les conditions climatiques n'ayant pas aidé.
Prochain Rendez-Vous : Le Rallye du Chasselas, les 12 et 13 Mai prochains.

Texte et photos : PQ47.