Rallye Régional du Villeneuvois 2012

Retour en fanfare pour Hugues DELAGE !
Pour ce nouveau cru du Rallye du Villeneuvois, l'équipe organisatrice, sous l'égide de Daniel Aleixo et Patrice Petit, était à pied d'œuvre pour offrir aux pilotes et aux spectateurs une belle et festive 21e édition. Pour cela, une nouvelle date, les 2-3 Juin, ainsi qu'un nouveau découpage était proposé aux équipages : un Rallye se déroulant uniquement sur la journée du samedi, avec vérifications le matin et trois boucles de deux spéciales à effectuer l'après-midi, et une remise des prix le soir même. Du côté du parcours, l'innovation était de mise également, puisque, si la spéciale de « Saint Antoine-Montbalen », longue de 7,7 kms, était reprise, les premiers kilomètres faisaient office de nouveauté. De plus, en remplacement de Diodé, une deuxième spéciale était à l'ordre du jour, et pas n'importe laquelle, puisque le tracé d'Hautefage (5 kms), ayant fait les grandes heures du Rallye du Villeneuvois, était de nouveau à l'ordre du jour, huit ans après sa dernière utilisation.
Du côté sportif, même si de nombreux forfaits ont ramené le nombre de partants à 58, le plateau a connu une hausse non négligeable par rapport à l'édition 2011 qui avait souffert d'une concurrence exacerbée de bon nombre d'épreuves s'accumulant au mois d'avril. La grande surprise de ce cru 2012 consistait au retour, après 14 années sans compétition, du célèbre préparateur Hugues Delage, venu rôder son dernier chef-d'œuvre, à savoir une BMW 318 Compact destinée à Philippe Jean. Cet engagé de dernière minute, puisque de son propre aveu, il s'est décidé au dernier moment, a sans aucun doute bouleversé la donne dans la hiérarchie du classement final. Sans contestation, le « sorcier » villeneuvois a raflé la totalité des scratches, s'imposant au final, à domicile, avec 42s7 d'excédent sur son poursuivant, Yannick Lacouture (BMW 318 Compact), qui n'a pas ménagé ses efforts.
En effet, dès l'ES 1, Delage annonce la couleur en reléguant le Castillonnais à 13s4, ne pouvant lutter à armes égales avec une auto beaucoup moins évoluée. Eric Sauteur (Renault Clio RS) frappe fort d'entrée en se plaçant en ligne de mire pour le gain du podium, avec sur ses talons, le virtuose Guillaume Chapelle (Renault 5 GT Turbo), qui n'en finit pas de nous impressionner ces derniers temps. Dans l'ES 2, tandis que le leader creuse de nouveau l'écart, qu'il porte à 28s7, Pascal Cloitre et sa nouvelle monture, la Subaru Impreza Gr.A ex-Dupuy, se fâche et s'affirme comme le nouveau prétendant au tiercé gagnant, d'autant plus que Sauteur a rendu les armes à l'arrivée de ce deuxième secteur chronométré, moteur HS.
La seconde boucle permet à Laurent Maurat, de retour cette saison au volant d'une superbe Volkswagen Golf 4 Kit Car, d'exprimer le potentiel de l'Allemande, en se distinguant par un troisième chrono dans l'ES 4, et menaçant ainsi la Japonaise de Cloitre pour le podium. Piqué au vif, Cloitre réplique dans la suivante, où il va même jusqu'à faire jeu égal avec Lacouture, confortant ainsi son podium face au Charentais Maurat. Chapelle, bien que déchainé, ne peut faire face à la puissance des Kit Car et autre 4 Roues Motrices, et se concentre sur le Top 5, malgré la pression constante exercée par la Toyota Célica GT Four de Paul Gauthier.
L'ultime ES ne sera qu'une formalité, et, malgré une petite touchette à mi-parcours, Hugues Delage ajoute une nouvelle victoire à son palmarès éloquent. On espère que l'expérience sera renouvelée au cours de la saison. Bon dauphin, Yannick Lacouture peut être fier de sa prestation, puisqu'il s'est approché à moins de 5 secondes sur certaines ES du premier cité. Quant à Pascal Cloitre, il ne cachait pas sa joie à l'arrivée du Rallye de figurer parmi le trio de tête : « deux Rallyes avec la nouvelle auto et deux arrivées, c'est que du bonheur » concluait-il. Laurent Maurat s'est également fait plaisir, et a connu de bonnes sensations au volant de sa Golf Kit Car. Sa place au sein du Carré d'As, après seulement un abandon au Rallye 24 et un Sud-Berry disputé sous la pluie, prouve qu'il constituera un sérieux client lors des prochains rendez-vous.
Que dire des frères Chapelle, si ce n'est que les Marmandais ont de nouveau brillé au volant d'une auto beaucoup moins récente et beaucoup moins affûtée que leurs adversaires principaux, en clôturant l'épreuve villeneuvoise au 5e rang, face à Paul Gauthier. 7e, Loïc Bordanova a terminé en trombe par deux impressionnants 5e temps, et prouve ainsi qu'il a pris toute la mesure de sa redoutable Renault Clio Williams (FA7).
Au volant de sa Clio Ragnotti N3, le jeune Bazeillais Pierre Tournié a crée la surprise en faisant la nique aux habitués Julien Séré et Xavier Devecchi, également sur Clio Ragnotti N3, qui referment le Top 10.

Groupe A: Pascal CLOITRE, et de 2 !

Déjà victorieux en Groupe A l'an passé, Pascal Cloitre, associé à Pauline Boyer, récidive cette année, après avoir dominé de bout en bout. Paul Gauthier acquiesce, tout en ayant maîtrisé la Clio de l'acrobate Bordanova.
En A8, les seuls 2 partants en concluent dans l'ordre du classement général, soit Cloitre suivi de Gauthier. Laurent Maurat se retrouvait sans concurrence en A7K, mais a brillé de par son sens de l'attaque et sa dextérité, à l'image de Loïc Bordanova, esseulé en A7. Son poursuivant, Mathieu Julia (Peugeot 206 RC) a toutefois évolué sur un rythme effréné, puisqu'il en termine à une probante 11e place. Michel Gilard (Peugeot 206 GT) s'octroie la médaille de bronze.
En lice pour le Top 10, Jean-Luc Mazeau (Citroën Saxo Kit Car) perdait tout espoir de bien figurer suite à une pénalité d'1min30. Cependant seul en A6K, il décroche en toute logique la palme.
En A5, Franck Loriller (Peugeot 106 XSI) tire le premier dans l'ES 1, avec à ses basques les autres 106 XSI d'Aurélien Fréjefond et Jean-Baptiste Folcher ; l'ordre établi restant inchangé tout au long de la journée.
Groupe N: La révélation Pierre TOURNIE

En l'absence de 4 Roues Motrices, les N3 ont été propulsées sur le devant de la scène. Après un Saint-Emilion mi-figue mi-raisin où des ennuis électriques l'ont contraint à l'abandon alors qu'il s'était distingué notamment par un 15e temps sous la pluie, Pierre Tournié avait à cœur de bien figurer à Villeneuve. Bien que la première boucle tombe dans l'escarcelle de l'intouchable Sauteur, le point stop de l'ES 2 sonne le glas de la prédominance de la Clio périgourdine verte.
Pierre Tournié en profite pour créer la surprise, en damnant le pion, pour 1s9, à la référence Xavier Devecchi. Julien Séré (Renault Clio Ragnotti) tente de combler son retard en épinglant les trois chronos suivants, mais en vain. Régulier, Pierre Tournié coiffe la couronne, au terme d'une lutte fratricide avec les ténors de la N3, que constituent Séré, qui vient mourir à 3s3, Devecchi, et le Basque bondissant Sébastien Larçabal (Peugeot 206 RC), venu jouer les trouble-fêtes en fin d'épreuve.
Seul partant en N4, Jean-Max Laborie effectuait son retour au volant de son célèbre Renault 5 GT Turbo aux couleurs Diac, arborant son numéro fétiche sur les portières, le N°8. Malheureusement, l'aventure s'arrêtait prématurément pour lui dès l'ES 1 où un contact viril avec un fossé l'obligeait à jeter l'éponge, la mort dans l'âme.
En N2, Damien De Wilde (Peugeot 106 S16) au tapis d'entrée de jeu, Philippe Cadiot (Peugeot 106 S16) a déroulé jusqu'à l'arrivée pour terminer en vainqueur. Eddy Larme (Peugeot 106 Rallye) a également rejoint la liste des abandons, sur ennuis d'ordre mécanique.
Dans la plus petite cylindrée du Groupe N, Jérôme Boissout (Peugeot 106 XSI) nous a de nouveau gratifié d'une démonstration de force, au terme d'une ferme empoignade avec Cédric Teisseyre, qui, ayant pulvérisé la 205 Rallye au Quercy, a ressorti son ancienne Citroën AX GTI. David Galvagnon (Peugeot 106 XSI) a été relégué au rang d'arbitre.

Groupe F2000: Hugues DELAGE, avec l'art et la manière

Si l'on avait l'habitude de voir, de plus en plus fréquemment, Hugues Delage en ouverture sur une partie des épreuves du Comité, il n'était pas pour autant envisagé que ce dernier remettre le pied à l'étrier. Et pourtant, cela a été le cas ce week-end, où, sur sa terre de naissance, l'homme aux près de 200 victoires a fait de nouveau parler la poudre, s'imposant au général, et en F2000. Son dauphin, Yannick Lacouture, l'est également, et en toute logique, en Groupe F2000, tandis que Chapelle pointe le museau de sa R5 GT Turbo sur l'ultime marche du podium, et de la Classe F2-14.
Favori pour le gain de la F2-13, Patrice Chaussat, accompagné de son fils Jérémy dans l'habitacle de leur Citroën Saxo VTS, est parti à la faute au bout de quelques kilomètres, laissant le Bergeracois Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS) filer vers les sommets des tablettes. Son dauphin, Jérôme Lamargot (Citroën Saxo VTS) récolte le fruit d'un parcours sans faute. Il précède Claude Carlos (Peugeot 106 Rallye), qui s'est contenté de surveiller dans ses rétroviseurs la Citroën Saxo VTS de Christophe Alary.
La F2-12 a sans doute été la catégorie la plus disputée. Si Ludovic Prosper (Peugeot 106 XSI) est parvenu à conserver une longueur d'avance pour le gain du titre suprême, les places d'honneurs ont en revanche été indécises jusqu'à l'ultime ES. Second, Julien Gauffreteau (Peugeot 205 Rallye) n'a pas ménagé ses efforts pour venir à bout de la 106 XSI de Jérôme Moulène avec laquelle un véritable bras de fer s'est opéré dès l'entame des hostilités, et qu'il coiffe sur le fil pour 8 petits dixièmes.
Groupe GT: Gérard MARIE, esseulé

Seul en Groupe GT, Gérard Marie (BMW 135 I) n'a pas eu de mal à imposer sa suprématie.

Groupe Z: José-Marie LARA à domicile

Guillaume Gladine s'étant fait piéger au bout de 500 mètres de spéciale, amochant sérieusement sa Renault Clio Williams, José-Marie Lara (Ford Sierra RS Cosworth) hérite de la victoire.


Groupe R: Thomas VERGINES s'offre l'opportunité

Philippe Corneau (Fiat Grande Punto R3D) trahit par sa boite à vitesse quelques encablures après le départ de l'ES 1, Thomas Vergines s'adjuge les lauriers au volant de sa Citroën C2 R2, tandis que Maurice Aladenise (Renault Twingo RS) rentre en lauréat de la Classe R1.

Au final, 10 équipages manquaient à l'appel à l'issue des six spéciales, soit 48 classés. Outre ceux cités précédemment, l'on peut rajouter à la liste des malchanceux du jour l'équipage francilien, licencié à l'ASA Guyenne et Villeneuvois, Francis Brailly et Joëlle Pappageorgiou (Citroën Saxo VTS, F2-12), ou encore le Fumelois Christophe Vilela Da Cruz, avec à sa droite Sandra Cartulat (Peugeot 205 GTI, F2-14), ainsi que les Charentais Lionel et Jacqueline Rataud, dont la BMW 323 I E30 (F2-14) a refusé tout service à la sortie du parc de départ.
Bravo à tous pour le spectacle fourni, ainsi qu'à l'ensemble des membres de l'équipe organisatrice de l'ASA Guyenne et Villeneuvois et de l'Ecurie Villeneuve Racing Club pour le travail colossal accompli.
Prochain Rendez-Vous : le Slalom d'Agen (47), les 9 et 10 Juin prochains.
Texte et photos : PQ47. Vidéos: Rallye46.