Course de Côte Internationale du Mont-Dore / Chambon-sur-Lac 2012
Simone FAGGIOLI, en voie vers un nouveau titre Européen
Pour ce premier week-end aoûtien, les Montagnards se sont donnés rendez-vous pour la plus mythique et la plus belle Course de Côte du Championnat Européen et de l'Hexagone : le Mont-Dore / Chambon-sur-Lac. Une épreuve d'une saveur particulière, dont la renommée, de dimension internationale, est acquise depuis bon nombre d'années, et où le gratin de la discipline a plaisir à se retrouver pour en découdre le long des 5,075 kms tortueux et pentus du désormais célèbre Col de la Croix Saint-Robert, reliant le Mont-Dore à Chambon-sur-Lac, et permettant d'offrir aux spectateurs venus assister à cette course d'exception, une vue panoramique sur le massif du Sancy, le Lac Chambon et le Château de Murol.
181 concurrents ont été autorisés à prendre part à cette épreuve incontournable du Championnat d'Europe et de France de la Montagne, notamment les principaux ténors, dont le Champion Européen en titre, Simone Faggioli et sa redoutable Osella FA 30. Pour la troisième année consécutive, l'Italien s'est posé en conquérant de ce 52e millésime, sans que quiconque puisse contester sa suprématie.
L'hégémonie du pilote Osella a en effet débuté dès l'entame des hostilités, aux essais, où en 2min20s061 il repousse les velléités de Nicolas Schatz (Reynard 99 Nippon), double Champion de France, et actuellement en passe d'être sacré pour la troisième année consécutive. Dans les rangs des outsiders, Alban Thomas place sa Lola B 99-50 dans le tiercé gagnant, damnant le pion à la Norma M20 FC du véloce Sébastien Petit. Le Tchèque Milos Benès, s'étant armé d'une superbe Osella FA 30 durant la trêve hivernale, acquiesce en 5e position.
Alors que les prévisions météorologiques pessimistes laissent craindre le pire pour la journée dominicale, la première montée de course s'effectue finalement en présence du soleil. En 2min16s917, Simone Faggioli dicte de nouveau sa loi. Schatz s'accroche mais ne peut rivaliser avec ce dernier. Sébastien Petit passe à l'offensive et rafle le 3e chrono. La seconde ascension n'offre aucun suspense, les positions du haut des tablettes demeurent inchangées. Quant au déluge tant redoutée, il arrive finalement au départ de la troisième et ultime montée de course, tronquant ainsi les débats et figeant le classement.
Faggioli remporte donc une nouvelle couronne sur l'épreuve auvergnate. Son dauphin, Nicolas Schatz, a signé une belle prestation qui lui permet de conforter sa pôle position pour le gain du Championnat de France. Sébastien Petit s'est quant à lui livré à une superbe empoignade avec Alban Thomas, il coiffe au final sur le fil ce dernier pour 0s322 et s'octroie ainsi la médaille de bronze. Au pied du podium, Thomas n'a pas démérité pour autant, en surclassant les références européennes que représente Milos Benès, ainsi que la valeur montante David Hauser, ayant opté pour la Dallara GP2 en cette saison 2012. Un week-end marathon pour le jeune Luxembourgeois, qui, a remonté in-extremis, en une journée, sous les yeux des spectateurs venus en nombre assister aux vérifications techniques du vendredi, le moteur de sa monoplace. Ses efforts se sont avérés payants, puisqu'il souffle la 6e place à l'Osella FA30 de Michèle Camarlinghi.
Pour son retour à la compétition après sa violente sortie ici même il y a deux ans, le local Benoit Bouche (Reynard 99L) prouve qu'il n'a rien perdu de sa verve et de sa dextérité en s'alignant au 8e rang final, face à la Norma M20 F d'un autre homme du cru, en la personne de l'expérimenté Yannick Latreille. Daniel Allais (Reynard 97 D), referme quant à lui le Top Dix.
En Groupe D/E, la Classe 6 réservée aux Formules 3000, confondue avec la catégorie européenne E2SS-3 accueillant également les protos Osella, échoit à Simone Faggioli. En DE-5, tandis que Raynald Thomas (Lola B 06-30 Opel) grillait son joker au cours de la première montée, Nicolas Verdier (Dallara F 302 Evo 304) se mettait à l'abri des incisifs Sébastien Pierre (Dallara F 397) et Etienne Debarre (Dallara F 302 Opel Spiess), après s'être toisé avec Vincent Créniault (Dallara F 303-305), se remettant d'une violente sortie de route du côté de Beaujolais Villages.
Jérôme Viarino s'est révélé en conquérant dans la catégorie des Tatuus FR 2007 (DE-7), bien que Didier Chaumont ne lui ait pas laissé un instant de répit.
En DE-2, Sylvain Moyon (Dallara 392 VW) a imposé un rythme effréné à Samuel Bézinaud, disposant de la nouvelle Reynard 893 de son frère David, avec laquelle ce dernier avait déjà confirmé un beau potentiel de la bête du côté d'Argenton-Bouglon (47) il y a quinze jours.
En DE-1, Robert Barrière ne s'est pas contenté d'une simple victoire de classe, il a mis en valeur toute l'étendue de son talent pour se glisser dans un Top 20 très convoité, une réelle performance qui mérite d'être soulignée.
Dans la Catégorie des Sport Protos, Sébastien Petit a placé sa Norma CN+ sur les devants de la scène, non sans une certaine rancœur vis-à-vis de ses problèmes moteurs toujours non résolus, et a clairement indiqué que « si c'était à refaire, [il] mettrai un moteur de F3000 et [s'] engagerai en Championnat d'Europe ». Dans le même cas de figure, Cyrille Frantz, dont les premiers tours de roues de son Osella CN+ ne sont toujours pas à l'ordre du jour, s'interroge sérieusement sur la possibilité de pouvoir de nouveau s'aligner au départ du Championnat en 2013. Pour cette 10e manche du Championnat, il a pu disposer d'une Osella PA 27 en Classe CN2 mise à disposition par la marque Italienne. Une Classe où le dernier de la fratrie Schatz, en l'occurrence Geoffrey, a fait des étincelles au volant de sa Norma M20 B, mettant d'accord Olivier Berreur (Norma M20) et Claude Degremont (Norma M20 FC) auteur d'une superbe prestation, notamment sous la pluie, où il accroche ni plus ni moins que le scratch. Avec une auto qu'il découvrait, Frantz n'a pu faire mieux que quatrième.
Dans la classe désertée des CN3, Yannick Latreille a eu à cœur de briller sur ses terres. Jordan Milesi (Norma M20) a, quant à lui, jeté l'éponge.
Pour sa première participation, Frédéric Sébire (Merlin Proto) récolte le fruit d'un parcours sans faute en CN1, tandis qu'en CM, le duel de Titans qui a opposé les BRC CM05 Evo de Christopher Lecarpentier et Jacky Pontille a tourné en faveur du premier cité.

Groupe A: Rémi BERNARD s'offre la palme

Un plateau très relevé en Groupe A laissait présager des bras de fer virulents entre les candidats potentiels à la conquête du Graal. Difficile dans ces conditions de départager les jeunes loups aux dents longues que constituent François-Xavier Thiévant, Gaétan Bonnet, David Dieulengard ou encore Rémi Bernard, tous disposant d'une Seat Leon Supercopa, qui, depuis son introduction dans le Championnat de France de la Montagne, s'affirme comme l'arme absolue au sein de cette catégorie.
Les essais tombent dans l'escarcelle de l'impressionnant Dieulengard, qui témoigne d'une rapide adaptation à l'Ibérique, avec laquelle il évolue désormais en Course de Côte après quelques saisons en Coupe de France des Slaloms au volant d'une Renault Clio Cup. La messe est cependant loin d'être dite, tant les écarts sont infimes avec ses poursuivants, ayant comme chef de file Gaétan Bonnet.
La réplique ne se fait pas prier le lendemain lors de la première joute matinale, et elle provient d'un surprenant Rémi Bernard, qui tacle les favoris Bonnet et Thiévant. Dieulengard repart sur le front lors de la seconde ascension, mais cela n'est pas suffisant pour déloger Rémi Bernard, qui signe son premier succès de Groupe sur les pentes du Mont Dore - Chambon sur Lac. Conformément au Règlement du Championnat d'Europe, le classement s'effectue sur l'addition de deux montées. De ce fait, la régularité paye pour « FX » Thiévant qui repousse Dieulegard sur la troisième marche du podium. Auteur d'un tête-à-queue rédhibitoire au passage de la « Carrière » lors de la seconde montée, et n'ayant pu s'exprimer lors de la troisième en raison d'une piste détrempée, Gaétan Bonnet n'a pu défendre ses chances et a été repoussé au rang d'observateur, le Nordiste Geoffroy Bouhin (Seat Leon Supercopa) allant même jusqu'à le déloger du Carré d'As.
En Classe A4, le classement se réfère à l'ordre établi au Groupe. L'inoxydable Thomas Chavot s'illustre en A3, imposant sa bonne vieille Clio Williams face à une meute de Renault Clio Cup bien affutées. Aucune des montées de course n'a échappé au Bourguignon. Pour les places d'honneurs, Jérémy Corsin (Renault Clio Cup 2) a su exprimer tout son potentiel face au rapide Nicolas Dufour (Renault Clio Cup 3), qui est venu à bout de Mickaël Prudent (Renault Clio Cup 2), échouant au pied du podium. Une classe impressionnante qui accueillait pas moins de 28 prétendants !
Si la A3 était bien garnie, en revanche le Gersois Frédéric Dutoya (Citroën Saxo VTS) regrettait que la classe inférieure soit bien pauvre, puisqu'il se retrouvait sans concurrence. Il s'est contenté de se faire plaisir en se signalant par des chronos significatifs pour sa première participation au monument auvergnat.
Même cas de figure pour Joël Douix, esseulé dans la plus petite cylindrée au volant de sa Peugeot 106 XSI.
Groupe N: Dusan BORKOVIC, le téméraire

Révélé l'année dernière, le Serbe Dusan Borkovic (Mitsubishi Lancer Evo 9) est sur la pente ascendante, puisqu'une nouvelle fois, il a fait figure d'épouvantail en Groupe N et en Classe 4, en reléguant à plus de 11 secondes l'armada de BMW M3 E36 qui trustent habituellement les sommets en Groupe N. Une hiérarchie s'est d'ailleurs progressivement dessiné dans le clan des Bavaroises, en la faveur de Guillaume Mouche, qui a su tenir en respect les vétérans Philippe Poinsignon et Pascal Cat.
De la Côte au Rallye, il n'y a qu'un pas ; un pas que le rallyman Eric Sauteur (Renault Clio Ragnotti) a franchi allègrement en dominant la N3. Plus habitué de la Montagne, Guillaume Jeanne (Renault Clio Ragnotti) dominait aux essais, mais a vu fondre littéralement la Clio périgourdine sur lui le dimanche. Aux commandes de sa Clio RS ex-Cosson et ex-Baby, Mickaël Fezay s'offre l'opportunité de monter sur le podium.
Aux essais, Didier Dancette (Honda Civic VTI) s'est emparé des rênes de la N2 pour ne plus les lâcher. Dominique Prudent et Jean-Pierre Gley, également sur Honda Civic VTI, suivent.
La classe « biberon » est à mettre à l'actif de Christophe Demare (Citroën AX GTI).

Groupe F2000: Dimitry NUGUE intouchable

Considéré comme la référence du F2000, Dimitry Nugue (Ford Fiesta) a frappé un grand coup. Après une première montée rédhibitoire suite à un ennui mécanique, Samuel Durassier (Citroën Saxo VTS 16S) n'a pu rivaliser, et laisse Julien Pontille (Renault Clio RS) et Laurent Etié (Peugeot 306 XSI) hériter des deux marches restantes du trio gagnant.
En F2000-2, Julien Veysset (Peugeot 106 Rallye) a profité des déboires de David Thorin (Citroën C2) et Samuel Durassier pour rafler la mise, Alain Bard (Volkswagen Golf GTI) ayant dû renoncer.
Frédéric Houillon et sa sympathique Volkswagen Polo 1300 GT triomphent en F2000-1, sans que Philippe Lénaud (Simca Rallye 2) n'ai pu l'inquiéter.


Groupe FC:
Yannick POINSIGNON survole les débats

Sur son imposant Simca CG Turbo, l'animateur du Championnat de France en Série B a contrecarré les ambitions de Joël Cazalens, qui ne compte plus ses participations au Mont-Dore au volant de sa célèbre Scora Type 2. Yves Tholy (Simca Rallye 3) s'est mis en valeur, au gré d'une belle attaque, en décrochant la troisième place de Groupe et les lauriers en FC2, devant le Simca CG 1600 de Benjamin Vielmi et la Simca Rallye 3 de Marc Le Goff.
Pas de surprises en FC4 où le CG de Yannick Poinsignon a fait figure d'épouvantail. Dans une Classe FC3 de plus en plus pauvre, Christian Araud (BMW 320 I) n'a pas eu de mal à s'imposer lui non plus.
En FC1, le Girondin Jérôme Figier (Simca Rallye 3) s'est senti pousser des ailes sur une Course à laquelle il rêvait de prendre part. Alain Français (Alpine A110) et Romain Richardeau (Simca Rallye 3) ayant tous deux laissé des plumes lors d'une des deux montées de course effectuées sur le sec, le chrono sous la pluie leur a été défavorable pour le compte du classement général. Thierry Favario (Simca Rallye 2) hérite ainsi de la médaille d'argent.
Groupe GTTS: WERVER sans inquiétude

Avec hargne et élégance, Nicolas Werver (Porsche 997 GT Cup) a été le maître du GTTS sur les pentes du Sancy. Francis Dosières (BMW 320 ST) a bien tenté de le contrer, en vain. 3e, Jean-Louis Janioud sort vainqueur du match des BMW M3 E46 GTR l'opposant à Pierre Beal.


Groupe GT: VUILLAUME à vitesse Grand V

A l'image du GTTS, le Groupe GT de Série avait son favori, en la personne de Dominique Vuillaume (Porsche 996 GT3), qui n'a pas faillit à sa réputation. Les Porsche Cayman Cup de Christian Schmitter et Michel Lamiscarre n'ont pas été en mesure de modifier la donne.


Groupe E2SH: Vladimir VITVER déroule

Le Belge Yannick Bodson (Mitsubishi Lancer Evo 8) sur la touche, le seul candidat restant dans ce Groupe Européen n'est autre que Vladimir Vitver, dont la présence au volant de sa monstrueuse Audi WTTR DTM a régalé les spectateurs.

En doublure de la Course de Côte moderne, a eu lieu également la manche du Championnat de France des Véhicules Historiques de Compétition ; une manche qui est à mettre à l'attribut de Vincent Lagache (Marcadier MK), après s'être affranchi de l'adversité pugnace de Gilles Cursoux (Marcadier Proto). Un peu plus en retrait, Patrick Giboulet s'est bien défendu au volant de sa superbe BMW 30 CSL.
En Moderne, sur les 181 concurrents autorisés à prendre part aux essais, 166 figurent au classement général.
Malgré l'arrivée de la pluie en fin de journée le dimanche, les membres du Sancy Côte Organisation (SCO), sous la coupelle de Daniel Pasquier, nous ont offert une 52e édition ayant tenu toutes ses promesses. Et comme l'arborait les tee-shirts des membres de l'équipe organisatrice, « On s'y Sancy bien » qu'on a d'ores et déjà envie d'y revenir l'année prochaine pour la 53e édition !
Le Point au niveau du Championnat de France :
Le week-end Auvergnat a été profitable à Nicolas Schatz qui creuse un peu plus l'écart sur Sébastien Petit et Alban Thomas en Championnat Sport.
En Production, Werver et Poinsignon se tiennent toujours dans un mouchoir de poche, seuls 6 petits points les distancent, à l'avantage du Porschiste.
En Espoirs, c'est Geoffrey, frère cadet de Nicolas, qui tient la dragée haute à Jérémy Corsin et Jérôme Viarino. Corsin est quant à lui lauréat à l'issue du Mont-Dore du Trophée Clio Cup, tandis que la prochaine échéance du côté de Chamrousse (38) promet d'être animé pour la seconde marche du podium, Nicolas Dufour et Mickaël Prudent se retrouvant à égalité.
Le Point au niveau du Championnat d'Europe :
En Catégorie 1 des voitures fermées, Dusan Borkovic a pris le large, profitant du forfait du Tchèque Lukas Vojacek au Mont-Dore. Absent sur une bonne partie du Championnat. En Catégorie 2, Simone Faggioli reste indétrônable, c'est presque 70 points qui le séparent de Petr Vitek et 75 points de Milos Benes.
Prochain Rendez-Vous : Retour en Coupe de France avec la Course de Côte de Cauterets (65), les 11 et 12 Août.

Texte et photos : PQ47.