Rallye National Cœur de France 2012
Domination sans partage de Pierre ROCHE
Pour cette 15e édition du Rallye National Cœur de France, l'un des ultimes rendez-vous phares nécessaires à la quête de points précieux en vue de la qualification à la Finale des Rallyes, 56 concurrents se sont élancés de Savigny-sur-Braye pour deux journées intenses. Avec une première étape tracée dans le Loir-et-Cher, composée de trois spéciales alternant portions rapides et techniques (Bonneveau-Sougé, 10.4 kms ; Cellé, 14.9 kms ; Savigny-sur-Braye, 14.050 kms) et une seconde en plein cœur du vignoble tourangeau (Vouvrillon, 14.950 kms ; Château-Renault, 5.050 kms et la Super Spéciale « Tours », longue de 1.350 kms), la principale difficulté de l'exercice consistait à rallier l'arrivée finale sans avoir commis d'erreurs tout au long des 121.5 kms chronométrés.
Si le plateau se révélait assez pauvre en quantité pour une épreuve dotée d'un coefficient 5, la qualité était en revanche au rendez-vous, certains n'ayant pas hésité à traverser l'hexagone pour espérer être de la fête à Gap fin octobre. La proximité avec la prochaine échéance du Championnat de France, le Rallye Mont-Blanc-Morzine, a également joué en la faveur du Cœur de France, puisque certains de ses animateurs étaient présent en vue de peaufiner les derniers réglages avant d'effectuer leur « rentrée des classes » sur les routes savoyardes le week-end prochain, à l'image de Pierre Roché (Mini JCW WRC) ou d'Anthony Cosson, aux commandes de sa Porsche 997 GT Cup arborant une nouvelle déco. La présence du Nordiste José Barbara (Subaru Impreza WRC), des locaux Jérôme Galpin (Subaru Impreza WRC S8), pour son retour après deux d'ans d'arrêt, et Jean-Luc Roché (Peugeot 207 S2000), du Charentais Stéphane Palissier, étrennant une nouvelle et sublime Subaru Impreza WRC, ainsi que des pointures du F2000 que constituent les duettistes Philippe Rageau et Thierry Boisdron, au volant de leur Mégane respective, ou de la valeur montante Nicolas Hernandez (Citroën Xsara Maxi), ne venaient qu'agrémenter le suspense pour la conquête du Graal.
Favori logique, puisque disposant de la monture a-même de l'emporter, et de surcroit étant un enfant du pays, Pierre Roché a repris confiance ce week-end en retrouvant une monture fiable et performante. Le pilote d'Amboise a dominé de bout en bout, et c'est avec un excédent de plus d'1min53s sur son dauphin qu'il rafle la mise, inscrivant pour la sixième fois son nom au palmarès de l'épreuve tourangelle.
D'entrée de jeu, dans l'ES 1 de Bonneveau-Sougé, Roché colle 12s4 à la Porsche de Cosson et 16s3 à l'Impreza WRC de Galpin. Relégué au pied du podium provisoire, Rageau amorce d'ores et déjà une lutte fratricide avec son compère Boisdron pour le gain des places d'honneurs, puisque seules 5.9 petites secondes les séparent.
Rebelote dans l'ES de Cellé et de Savigny-sur-Braye ; célèbre pour sa spectaculaire bosse ; à l'issue desquelles la Mini plafonne à 46s8 devant Anthony Cosson, poussé dans des derniers retranchements par Jérôme Galpin pour le gain de la place de dauphin. Pour les accessits, Rageau, en proie à des problèmes de boite à vitesses, abdique dans le second secteur chronométré, et laisse Thierry Boisdron s'octroyer une 4e place désormais vacante, avec à ses basques la Lionne de Roché père. La boucle nocturne ne viendra que confirmer le tiercé gagnant, mais elle sera fatale à la mécanique de la Mégane de Boisdron, qui rend les armes à son tour. Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9, N4) passe quant à lui à la vitesse supérieure, et au gré de superbes chronos, notamment un 4e temps dans Cellé 2, « chipe » l'ultime place du Carré d'As à Jean-Luc Roché pour 14 secondes.
Avec 1min21s2 d'écart avec le second, il ne reste à Pierre Roché qu'à dérouler lors de la seconde étape, afin de gérer une victoire qu'il voit se profiler peu à peu à l'horizon ; ce qui ne l'empêche pas de signer les deux premiers temps scratchs de Vouvrillon et Château-Renault. Mais les yeux des spectateurs avertis sont désormais braqués sur le duel intense auquel se livrent Cosson et Galpin pour avoir le privilège d'en conclure aux basques de la Mini du Team FJ.com. Cosson grille un joker en commettant deux tout-droit dès l'entame de l'étape dominicale, ce qui fait les affaires de Galpin, qui lui damne le pion pour 5s9.
La Super-Spéciale du Parc des Expositions de Tours, bien que courte, permet de creuser des écarts, puisque Jean-Pierre Landron et Jean-Luc Roché y laissent des plumes, à l'inverse de Nicolas Hernandez qui atterrit au 4e rang. Revenu également en trombe à l'entame de cette seconde journée, Christophe Barneaud (Renault Clio R3) s'affiche dans le Top 5. A 1s1, José Barbara (Subaru Impreza WRC) aurait pu constituer une menace pour le Gapençais, hélas la mécanique en décide autrement.
Les principaux protagonistes profitent de la dernière boucle pour conforter leurs positions, soit dans l'ordre Roché-Galpin-Cosson-Hernandez-Barneaud-Landron. Auteur d'une superbe prestation, Florent Genestet hisse sa Peugeot 206 RC Gr.N en 7e position finale, face à la 207 S2000 de Jean-Luc Roché. Le talentueux Fabien Maréchal (Peugeot 106 S16, A6) crée la surprise en s'immisçant dans le Top Dix final, au nez et à la barbe du Normand Steve Rousseau (Renault Clio Williams, FA7).

Groupe A: Les WRC crèvent l'écran

Face à la meute de WRC engagées, difficile de se frayer un chemin pour des montures d'un calibre inférieur. Effectivement, et sans surprise, la Mini WRC de Pierre Roché et la Subaru Impreza WRC de Jérôme Galpin ont occupé les devants de la scène. L'abandon de Barbara a profité à Jean-Luc Roché, qui complète le trio de tête, et s'accapare par la même occasion de la Classe A7S.
Esseulé en A8, Benoit Genre (Subaru Impreza STI) rencontrait une panne de radio lors de la première boucle du samedi, qui le reléguait en milieu de classement. Une fois le problème résolu, il a pu nous gratifier d'un numéro de haute voltige dont il a le secret, entamant une superbe remontée pour conclure à la 18e place !
Steve Rousseau (Renault Clio Williams) a fait figure d'épouvantail en A7, où son homologue Normand Cédric Lebreton (Renault Clio RS) n'a pas été en mesure de contrecarrer ses ambitions. Ne pouvant suivre le rythme des deux représentantes de la marque au losange, Jean Blayon (Peugeot 206 RC) se contente de la médaille de bronze.
En A6K, en l'absence de concurrence, il suffisait à Jean-Jacques Bourneix (Peugeot 206 XS) de rallier le parc fermé final basé à Tours. Mission accomplie, à la 33e position au classement général. En A6, Fabien Maréchal peut-être satisfait : c'est la victoire et 80 points qui tombent dans son escarcelle. Il est vrai que le Savoyard a exprimé tout son potentiel sur un profil d'ES dont il n'a pas l'habitude. Sa fougue et sa dextérité lui ont permis d'assommer littéralement la concurrence, bien que Fabien Combe (Citroën Saxo VTS) ait exercé une pression constante. Pour son retour en Rallye, Frédéric Perriat (Peugeot 106 S16) a fait étalage de sa parfaite maitrise en montant sur le podium.
Le favori Kévin Coignard (Peugeot 205 Rallye) out, de même que Guy Joly (Peugeot 205 Rallye), Denis Globez (Peugeot 106 XSI) a rapidement repoussé les velléités d'Adrien Deniau (Peugeot 205 Rallye). Stéphane Vesvre (Peugeot 106 XSI) était, quant à lui, bien seul en A5K.
Groupe N: Jean-Pierre LANDRON, en vieux briscard

Imposant son hégémonie le Samedi, Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9) a eu chaud le lendemain en voyant revenir comme un boulet de canon la rutilante Peugeot 206 RC de l'époustouflant Florent Genestet. Mais il en faut plus pour faire trembler le Mayennais, qui coiffe la couronne en Groupe N. Impressionnant d'agilité, le prometteur Lionel Mesnager (Citroën Saxo VTS) a brillé en trustant la dernière marche du podium, coiffant sur le fil la Subaru Impreza STI de Franck Bonzon, qui se console avec la médaille d'argent en Classe N4, où il a fait la nique à l'autre Subaru Impreza d'Arnaud Montigny.
Engagé dans un bras de fer virulent avec Lionel Mesnager le Samedi pour le gain de la N2, Aymeric Ticot (Citroën Saxo VTS) hypothéquait tout espoir de l'emporter suite à une touchette. A l'aise de nuit, Mesnager en a profité pour creuser l'écart, afin de ne plus être rejoint le lendemain. Dans cette classe bien fournie, la bagarre a fait rage aussi pour l'ultime marche du podium entre la Polo GTI de Benoit Henkens, la 106 S16 de Guillaume Breussin et la Saxo VTS de Jérémy Brissiaud. Tous trois terminent dans cet ordre respectif.
Un duel s'est également rapidement opéré dans la plus petite cylindrée du Groupe N entre Frédéric Jacquot (Peugeot 106 Rallye) et le Luron Jean-Sébastien Oudot (Citroën AX GTI). Mais Jacquot subissait des coupures moteurs le dimanche matin, perdant ainsi de précieuses minutes et tronquant une lutte haletante avec son adversaire. Oudot hérite ainsi aisément des lauriers, sans avoir démérité lui non plus. Révélé au récent Rallye des Vins de Vouvray, le jeune Sylvain Mahier (Citroën AX GTI) était très attendu sur ses terres, malheureusement il était contraint à jeter l'éponge dès l'ES 2.

Groupe F2000: La bonne opération de Nicolas HERNANDEZ

Si la menace venait principalement des Méganes poitevines de Rageau et Boisdron, ceux-ci quittaient prématurément les débats, offrant la palme sur un plateau à Nicolas Hernandez et sa magnifique Citroën Xsara Maxi ex-Chavanne. Un résultat plus que probant pour ce dernier, qui empoche un nombre substantiel de points, le relançant dans la course à la qualification. Dans ce groupe décimé par les abandons ; puisque Jean-Claude Janvier (Peugeot 306 16S), Joël Jovelin (Renault Clio Williams) et Christophe Charloton (Citroën Saxo) sont venus se rajouter à la liste ; Grégoire Sicard (Peugeot 306 S16) tire son épingle du jeu, face à la Peugeot 205 GTI de Frédéric Martin, lauréat en F213.
En F212, premier coup de théâtre avec le retrait de Romain Dufour (Citroën AX GTI) au point stop de l'ES 1 suite à un joint de culasse ayant rendu l'âme. Il est imité par Pascal Marais (Peugeot 106 XSI) dans l'ES 5. Dans ces conditions, le succès de classe était acquis pour Jean-Claude Pèlerin (Peugeot 205 Rallye).
Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye) tenait la dragée haute à Vincent Anicic (Peugeot 104 ZS) en F211 lors de la première étape. Le second cité rendant son carnet de bord à l'issue de l'ES 7 de Vouvrillon, le premier rentrait seul à bon port.
Groupe GT+: Bonne mise en jambe pour Anthony COSSON

Alors que l'incertitude planait quant à la poursuite de sa saison au lendemain du Rouergue, Anthony Cosson a finalement réussi à dénicher des partenaires supplémentaires lui permettant de s'aligner au Cœur de France, et de poursuivre le Championnat au Mont-Blanc.


Groupe GT de Série: Raphaël RENARD poursuit l'apprentissage

N'ayant que peu d'occasions de courir, Raphaël Renard s'est concentré sur la mise en main progressive de sa Porsche 996 GT3.


Groupe R: BARNEAUD impérial

Pas dans le coup le samedi, Christophe Barneaud (Renault Clio R3) a remis les pendules à l'heure le dimanche, signant au passage des chronos d'anthologie sur une épreuve qu'il découvrait. Il a également, et surtout, pris une sérieuse option en vue de décrocher son billet pour être de la fête lors de la Finale à domicile du côté de Gap.
Thierry Bureau (Citroën DS3 R3) suit, tandis que Romain Harnois (Citroën C2 R2) a été mis hors course avant la boucle nocturne du samedi.

Seul en Groupe Z, Marc Duponchel (BMW 325 I) n'a pu rejoindre l'arrivée finale, son moteur donnant des signes de fatigue.
En Coupe des Dames, Vanessa Verry et Emmanuelle Delaire (Peugeot 106 S16) sont passées à travers tous les pièges.
Sur les 56 concurrents admis au départ, 39 ont regagné le parc fermé final à Tours.
Prochain Rendez-Vous : le Rallye National du Pays de Saint-Yrieix (87).
Texte et photos : PQ47.