Rallye Pays de Saint-Yrieix 2012
BEAUBELIQUE à 100 %
A l'occasion de cet avant dernier week-end qualificatif pour la Finale de la Coupe de France des Rallyes 2012, le Rallye National Pays de Saint-Yrieix était idéalement placé dans le calendrier annuel pour accueillir un plateau de marque, enrichit d'équipages venu glaner les derniers points décisifs pour espérer être de la fête fin octobre du côté de Gap. A ces derniers, se sont rajoutés les fidèles locaux, qui attendent avec impatience ce rendez-vous phare du Comité Limousin. Ce sont en tout 74 concurrents qui se sont élancés de la plaque-tournante de l'épreuve samedi en début d'après-midi pour la première étape, composée de deux boucles de deux secteurs chronométrés : « Le Chalard-Saint Yrieix » (12.04 kms) et « Saint-Yrieix » (11.48 kms), ainsi qu'un passage supplémentaire nocturne dans la première difficulté de la journée.
Dès l'entame des hostilités, le local Jean-Charles Beaubelique (Ford Focus WRC 08), ayant fait une infidélité au Championnat de France et à la manche savoyarde pour disputer son épreuve à domicile, annonce la couleur en reléguant Antony Mora (BMW 318 Compact) à 9s7. Sur le podium provisoire, Pierre Lerosier (Ford Escort Cosworth) s'affiche comme un sérieux outsider, bien que talonné par l'Auvergnat Pascal Bérard (Renault Clio R3), à seulement 2s3.
Beaubelique enfonce le clou dans la spéciale suivante, si bien qu'à l'issue de cette première boucle, il cumule un excédent de 29s6 sur la Bavaroise, et 54s3 sur l'Américaine. A signaler l'excellent 3e chrono dans l'ES 2 de Yannick Patier (Subaru Impreza STI, N4), qui, après une séance de mise en jambe lors des premiers kilomètres, est passé rapidement à l'offensive. Sur un nuage, Beaubelique rafle les trois chronos restants de la journée ; c'est désormais plus d'1min34s qui le séparent d'Antony Mora. Malgré les temps de l'époustouflant Patier, réelle révélation de la Saison 2012, et l'insistance du véloce Bérard, Lerosier parvient tout de même à conserver son rang au sein du tiercé gagnant.
Le lendemain, l'étape dominicale débute par une nouvelle razzia de Beaubelique, décidément intouchable. Quant à Mickaël Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4), après une première journée en demi-teinte, il refait surface en s'octroyant le 3e chrono de l'ES 6 et de l'ES 8 « Coussac-Bonneval » (18.9 kms), parvenant ainsi à détrôner Patier pour le gain du Carré d'As à l'issue de l'ES 9. Bérard, régulier, ne peut cependant pas lutter à armes égales avec la Nippone et rétrograde au classement face à la suprématie des 4 Roues Motrices. Patier sur la touche dans l'ultime ES, il hérite toutefois du Top 5, après avoir laissé filer Lobry au pied du podium.
Un podium qui d'ailleurs est resté figé, confirmant ainsi le succès de Jean-Charles Beaubelique sur une épreuve qui ne lui a pas toujours sourit. A 3min31s8, Antony Mora ne pouvait espérer mieux qu'une place de dauphin. Lerosier s'est quant à lui concentré sur le retour en trombe de Lobry, tout en gardant le cap du podium, ce qu'il a effectué avec brio.
En manque de roulage par rapport à ses rivaux, Patrice Robert (BMW 318 Compact), a repris peu à peu ses marques et conclut en 6e position finale, face à l'inoxydable Eric Sauteur (Renault Clio RS, F2000), 7e. Il distance les « furieux » de la N3, en l'occurrence Laurent Borderie et Anthony Ulbert, tous deux sur Renault Clio Ragnotti, et respectivement 8e et 9e, tandis que Jacques Forcès (Porsche Cayman S) referme le cercle restreint du Top 10.

Groupe A: BEAUBELIQUE sur tous les fronts

Vainqueur du Rallye, la domination de Beaubelique s'exprime logiquement dans son Groupe (A) et sa Classe (8W) de cylindrée. Second mais leader à la Coupe de France, les WRC ne marquant pas de points, Lerosier a sabré le champagne à l'issue d'une course parfaite. Ayant loué la Peugeot 306 Maxi du Team MSR by GBI.com, Damien Pijassou ne se présentait pas au départ dans le but d'enfiler des perles. Hélas, après avoir trusté la médaille de bronze, il renonçait prématurément suite à des ennuis de boite à vitesses ; Jean Brasseur (Peugeot 206 RC) héritant ainsi de cette place d'honneur.
La Classe A8 a été l'apanage de Lerosier, tandis que Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four), Stéphane Rogeon (Mitsubishi Lancer Evo 6) et Gilles Bousquet (Citroën DS3) renonçaient à leur tour. Seul rescapé, Frédéric Robinet (Seat Ibiza Cupra D) effectuait les ultimes épreuves chronométrées au ralenti, mais parvenait tout de même à rallier le parc fermé final.
Impérial en A7, Jean Brasseur, auréolé d'une superbe 11e place au général, a rapidement pris la mesure de l'autre Peugeot 206 RC de l'Héraultais Jacques Maraval. Loïc Bordanova (Renault Clio Williams) out dès l'ES 2, Fabrice Dufourneau (Renault Clio 16S) au gré de sérieuses échauffourées avec Christophe Habonneau (Peugeot 206 RC), complète le trio de tête.
Seul en A6K, Laurent Fauconnier découvrait sa nouvelle Renault Clio S1600 ; un apprentissage qui s'est visiblement opéré rapidement, puisqu'il rentre à Saint-Yrieix avec une 12e place scratch à la clé, et 4e du Groupe A.
Comme à l'accoutumée, Richard Duranton (Peugeot 106 S16) dictait sa loi en A6, avant que la mécanique hypothèque tout espoir de victoire, ainsi que celui de décrocher son billet pour la Finale. Johan Bertot (Citroën Saxo VTS) hérite des lauriers, devant la Citroën C2 VTS de Romain Moulon.
Au volant de leur 106 XSI, les frères Favre, sans concurrence, ont déroulé en A5K, tandis que Francis Nicolas, venu de l'Isère, a dominé de la tête et des épaules en A5, ne laissant que des miettes à Franck Loriller (Peugeot 106 XSI), qui validait quant à lui sa qualification pour Gap.
Groupe N: Retour au sommet pour Mickaël LOBRY

Après une longue absence sur les épreuves locales pour cause de Championnat de France, Mickaël Lobry signe son retour en Coupe de France à Saint-Yrieix. Lors de la première journée, il laisse filer l'impressionnant Patier. Piqué au vif, Lobry remet les pendules à l'heure le lendemain. Mais Patier n'en démord pas et récidive dans le tracé plus technique de Payzac - Pont Laveyrat, si bien que l'écart entre les deux hommes n'est que d'1s7 avant l'ultime ES. Or, le suspense est tué dans l'œuf par l'abandon mécanique de Patier, tronquant ainsi un duel haletant ; sans doute le plus virulent du week-end. Les N3 bondissantes se sont accaparés les accessits ; avec en chef de file Laurent Borderie ; qui a également bien eu du mal à s'affranchir des griffes d'Anthony Ulbert, troisième.
La N4 a été la chasse-gardée de Lobry après le retrait de Patier. Bien garnie au départ, elle s'est vue peu à peu décimée par les abandons. Bertrand Guillon (Renault Mégane RS) a ouvert la liste, suite à un début d'incendie, avant d'être rejoint par un Geoffrey Lixon (Mitsubishi Lancer Evo 9) des plus incisifs puisqu'il figurait dans les roues de Mickaël Lobry et Yannick Patier. Il s'est vu imité par Didier Lixon (Mitsubishi Lancer Evo 6), puis par Jean-Pierre Landron (Mitsubishi Lancer Evo 9). Au final, Sébastien Cornette (Renault 5 GT Turbo) récolte le fruit d'un parcours sans faute derrière Lobry.
Au coude-à-coude tout au long du week-end, Laurent Borderie et Anthony Ulbert ont offert une belle démonstration de force, à l'avantage du premier cité, sans que Sébastien Germain (Renault Clio Ragnotti) ne vienne les inquiéter. Thomas Gaumé (Renault Clio Ragnotti) aurait pu venir jouer les trouble-fêtes, mais il sortait de la route au bout de quelques hectomètres.
En N2, une lutte fratricide s'est dévoilée peu à peu entre les Peugeot 106 S16 de Fabien Labrousse et Mathieu Bosse. Mais les débats ont tourné court suite à un tonneau du second cité. La voie s'est donc éclaircie pour Labrousse, toutefois poussé dans ses derniers retranchements par un Bruno Rougier virevoltant. Sur l'ultime marche du podium provisoire, Christophe Bouthier (Peugeot 106 S16) rend son carnet de bord dans l'ES 10, et cède son bien à Jonathan Ollivier (Honda Civic VTI).
L'hécatombe n'a pas épargnée la plus petite cylindrée du Groupe N, puisqu'aucun prétendant ne figure à l'arrivée. Si Cédric Chassagne (Citroën AX GTI) prenait le large dans l'ES 1, il était stoppé dans son élan dans la spéciale suivante suite à une sortie de route sans gravité. William Pitot et Thibault Mulon, tous deux sur 106 XSI, ont rendu les armes sur ennuis mécaniques.

Groupe F2000: Les week-ends se suivent et se ressemblent pour Antony MORA

Déjà victorieux en F2000 au Pays Basque, Antony Mora récidive en Pays Arédien. Patrice Robert n'a pu contrecarrer les ambitions du Sarladais, mais a trouvé un adversaire de taille en la personne d'Eric Sauteur (Renault Clio RS), qui ne lui pas laissé un instant de répit.
En Classe F2-13, Paul Lamouret et Florent Delpech étaient donnés grands favoris, et faisaient honneur à leur réputation en claquant deux 9e temps scratch. Une première alerte survenait dans Saint-Yrieix 2, où la Saxo VTS se posait, laissant s'envoler de précieuses secondes. Ayant néanmoins conservé la tête, les Lotois repartaient en trombe, mais une crevaison le lendemain dans le premier passage de Payzac-Pont Laveyrat les envoyaient au tapis une seconde fois, et ruinait leurs espoirs. Dans ce contexte, Didier Barrias (Peugeot 106 S16) caracolait en tête, avant de se faire surprendre par les frères Brasseur (Peugeot 106 S16), qui employaient toute leur verve et leur dextérité pour venir à bout de la Lionne bleue. Jérôme Lamargot (Citroën Saxo VTS) a, quant à lui, été relégué au rang d'observateur.
Franck Chaput a tiré toute la quintessence de sa Peugeot 106 S16 en F2-12, malgré la pression constance exercée par Flavien Force (Peugeot 205 Rallye), second. La médaille de bronze est à mettre au crédit de Ludovic Prosper (Peugeot 106 XSI).
Avec, fait assez rare pour être souligné, trois prétendants en F2-11, Aldine Laurenzano-Barreaud (Fiat Cinquecento) n'a pas fait de la dentelle et rafle aisément la mise face à la Peugeot 106 XN de François Blanc ; Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye) ayant dû jeter l'éponge dès le Samedi.


Groupe GT de Série: Jacques FORCES, solide comme un roc

En rentrant dans le Top 10 final, Jacques Forcès (Porsche Cayman S) a de nouveau fait étalage de son talent, en ayant assommé littéralement la concurrence composée de François-Xavier Boissou (Nissan 350 Z) et Gérard Marie (BMW 135i), dont les affres de la mécanique l'ont contraint à l'abandon.


Groupe R: BERARD étincelant

Aux commandes de leur Clio R3, Pascal et Caroline Bernard ont creusé l'écart d'emblée, sans être rejoints par leurs adversaires. Mathias De Sousa (Renault Clio R3) se positionnait comme l'interlocuteur le plus féroce, avant de rejoindre la liste des abandons, laissant Jérôme Joussely et Fabien Labrousse, eux aussi sur Clio R3, s'expliquer chaudement. Finalement, le Thibérien a eu le dernier mot sur le Charentais.

Rosine Chauffour (Peugeot 206 RC, A7) et Aldine Laurenzano-Barreaud (Fiat Cinquecento) se sont toisés pour le gain de la Coupe des Dames, mais à l'addition finale, la première cité triomphe. Meilleures féminines dans leur Comité respectif, elles auront l'occasion de recroiser le fer lors de la Finale à Gap.
Ce 11e cru n'a pas échappé à la règle d'un Rallye long et éprouvant, puisque sur les 74 partants, 29 n'ont pas eu la joie de passer le podium d'arrivée. Mais, sans nul doute, le plaisir de participer à une belle épreuve, superbement bien organisée par l'ASA Saint-Martial et l'équipe de Denis Fabrègue, aura bel et bien été présent.
Prochain Rendez-Vous : la Course de Côte du Lauragais (31).

Texte et photos : PQ47. Vidéo : Rallye46.