Rallye Régional du Médoc 2012
Christophe DUIGOU à l'arrachée
La cuvée 2012 a été prestigieuse en ce week-end des 15 et 16 Décembre. Elle a confirmé le succès vertigineux que rencontre l'épreuve médocaine depuis son passage en Régional il y a maintenant cinq ans, et l'a même amplifié. En tout, 156 demandes d'engagement sont parvenues au siège de l'Ecurie Médocaine ; un record au sein du Comité Aquitaine. Si la capacité d'accueil a été fixée à 140 à la suite d'une demande de dérogation auprès de la F.F.S.A, avec les inévitables forfaits de dernière minute, ce sont 134 équipages qui se sont élancé des quais de Pauillac pour cet ultime rendez-vous de la Saison 2012, devenu phare. Il est vrai que tous les ingrédients étaient réunis pour obtenir une recette savoureuse : un positionnement idéal dans le calendrier à une période où les épreuves ne se bousculent pas et où les adeptes de la discipline sont impatients de tirer leurs dernières cartouches avant la longue trêve hivernale, un accueil des plus chaleureux de la part des membres du Comité d'organisation, des spéciales sélectives et rythmées, et des conditions climatiques aléatoires venant pimenter la partie.
Au niveau sportif, les différentes catégories bien garnies ont été le support de pronostics hasardeux, tant les prétendants se sont bousculés au portillon. Au sommet de la hiérarchie, la bagarre a également été des plus âpres, pour le plus grand bonheur des spectateurs tenus en haleine jusqu'au dénouement final.
Dans l'ES 1 de Saint-Yzans/Ordonnac (6.9 Kms), débutée à l'aube, le Basque Christophe Duigou (Mitsubishi Lancer Evo 9, A8) part à l'offensive, doté de l'arme idéale sur ce terrain gras-mouillé, rendu extrêmement difficile par les averses incessantes de la semaine précédente, et notamment de la veille. Mais le virtuose Cédric Orillac (Citroën Saxo Kit Car, A6K) est bel et bien au rendez-vous ; il ne concède que 4s8 à la tête de course. Fabrice Bilhot, au volant de sa nouvelle et efficace Renault Clio 16S F2000, crée la surprise pour le gain du troisième rang, tandis que les Groupes N de Nicolas Robineau (Renault Mégane RS) et Antoine Hommeau (Renault Clio Ragnotti) tirent vaillamment leur épingle du jeu en postulant aux accessits. Donné comme potentiel favori, Julien Marty (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4) ne dépasse pas la ligne de départ.
Orillac frappe à son tour un grand coup dans le premier passage de Saint-Germain/Saint-Seurin (6.55 Kms) et s'empare du leadership pour 5s7. Il précède les incisifs Sébastien Martin (Mitsubishi Lancer Evo 7, A8) et Loïc Larquey (Renault Clio RS, F214). Au général, Duigou, en embuscade, est loin d'avoir dit son dernier mot. Quant à Bilhot, il reste solidement installé sur le podium.
La lutte opposant la représentante de la marque aux chevrons et la Japonaise atteint son paroxysme au cours de la deuxième boucle, où Duigou profite de l'avantage que lui offrent ses quatre roues motrices pour revenir à un petit dixième de son rival ; le tout arbitré par un Yannick Patier déchaîné aux commandes de sa Subaru Impreza STI (N4), refaisant surface sur les devants de la scène après une mise en jambe matinale timide. Bilhot plonge quant à lui dans les profondeurs du classement et perd tout espoir de bien figurer. Fort de sa régularité, c'est Sébastien Martin qui occupe provisoirement l'ultime marche du podium, bien que tiraillé de toutes parts par Patier à 5s1 et Larquey, à 6s2.
Lors du dernier round, le pugilat tourne finalement en faveur de Duigou, qui s'octroie les deux derniers scratchs. Orillac, fidèle à son état d'esprit d'attaquant jusqu'au boutiste, s'est jeté corps et âme dans la bataille, mais un tête à queue non loin de l'arrivée de l'ES 6 a définitivement anéanti ses chances. Patier a poursuivi sa marche en avant triomphale avec en point d'orgue un 2e temps, et s'orne de bronze, après avoir coiffé sur le fil Martin, qui se console avec le Carré d'As. Loïc Larquey est venu brouiller les cartes dans le Top 5, poussé dans ses derniers retranchements par l'inédite et non moins performante BMW Série 1 de Reynald Moinet. Les N4 en concluent dans un tir groupé. Lionel Espinasse (Mitsubishi Lancer Evo 9) rentre à Pauillac en 7e position finale, et damne le pion à l'autre Mitsubishi de Paulo Teixeira, 9e. Entre eux, s'intercale la Mégane RS du bouillant Robineau. Cédric Aupetit a tenu la dragée haute au redoutable Patrice Launay pour clore le Top Dix. Le pilote de la Golf GTI F214 vient mourir à seulement 0s3 de la Clio RS Limousine. A noter l'excellente prestation du novice Romain Buran, qui place sa modeste Clio RS F2000 dans le Top 15, 13e plus exactement, entre les pointures que constituent Berchoux et Sauteur.

Groupe A: DUIGOU évidemment

Dauphin de Purrey en 2011, Duigou coiffe cette fois-ci la couronne dans le vignoble Médocain, que ce soit au général ou dans le Groupe A. Rappelons que sa dernière victoire remonte au défunt Rallye de La Rhune 2005 à l'époque de la Clio. Sébastien Martin a quant à lui connu de meilleurs horizons que lors de sa dernière venue en terres médocaines il y a deux ans, et s'adjuge la médaille d'argent. Un peu plus en retrait, Didier Berchoux a fait également forte impression au volant d'une des dernières Lancia Delta Intégrale encore en course. Ce trio se réfère également au podium de la Classe A8.
Esseulé en A7K, Eric Sauteur n'a pas été inquiété, et étrennait pour la deuxième fois sa nouvelle Renault Clio 3 RS.
Les belligérants engagés en A7 ne se sont pas fait de cadeaux. Damien Larrondo (Renault Mégane 16V) se montre le plus prompt à l'attaque au petit matin. Mais la pression constante exercée par Aupetit paye, puisqu'il vire en tête à l'issue de l'ES 3, pour ne plus la quitter. Laurent Lembèye (Renault Clio Williams) est venu également ajouter son grain de sel, en faisant preuve d'une belle pointe de vitesse comme en témoigne son 10e et 11e temps respectifs dans l'ES 3 et 4. Malheureusement, des déboires mécaniques ne lui ont pas permis de s'illustrer à sa juste valeur lors de l'addition finale. Jean-Philippe Rousseau (Renault Clio Williams) vient compléter le tiercé gagnant.
Orillac, leader naturel de la A6K, s'impose en toute logique. Xavier Boisseau (Peugeot 206 XS), malgré une touchette, parvient à rallier l'arrivée finale.
Les lauriers en A6 sont à mettre à l'actif de Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS), qui réalise le carton plein. Guillaume Roget, sur sa Peugeot 106 S16 ex-Coppens, a fait preuve d'une bonne maitrise pour son deuxième rallye. Julie Savatier (Citroën Saxo VTS) suit.
En A5K, l'aventure s'est achevée prématurément pour Stéphane Fordin (Peugeot 106 XSI), victime d'ennuis d'ordre mécanique dans l'ES 2.
Yannick Dupouy ajoute une énième victoire de classe A5 à son tableau de chasse. Il n'a laissé que des miettes à Kévin Bisio (Citroën AX Sport) et Aurélien Frejefond (Peugeot 106 XSI).
Groupe N: PATIER sur sa lancée

Yannick Patier est sans nul doute la révélation de l'année. Jusqu'à présent, il n'avait fait que de brèves apparitions en Rallye. Sa superbe Saison 2012 au volant de la Subaru Impreza STI s'achève par une nouvelle palme en Groupe N, où il a pourtant dû s'affranchir d'une armada d'adversaires aux dents longues, emmenés par Lionel Espinasse. Nicolas Robineau est venu contrecarrer les ambitions de Paulo Teixeira pour le compte de la troisième marche du podium.
En N3, Antoine Hommeau menait le bal avant que l'ES 4 signe le glas de sa prédominance, ouvrant ainsi une voie royale à Marvin Sorin (Renault Clio Ragnotti). Sébastien Larçabal (Peugeot 206 RC) out, Grégory Denié (Renault Clio Ragnotti) hérite de la place de dauphin, tandis que Nicolas Radet (Renault Clio RS) s'offre l'opportunité malgré une grosse frayeur contre un mur.
Geoffrey Labrousse (Peugeot 106 S16) a fait figure d'épouvantail en N2 ; le local Damien De Wilde (Peugeot 106 S16) ayant dû battre en retraite dès l'ES 1. Loïc Bouron (Honda Civic VTI) a maintenu la dragée haute pour le gain des places d'honneurs, repoussant les ardeurs de Ludovic Pinson (Citroën Saxo VTS) et Bruno Rougier (Peugeot 106 S16) qui terminent dans cet ordre.
La plus petite cylindrée du Groupe N a été le théâtre d'un festival de vives échauffourées entre les Peugeot 106 XSI de Jérôme Boissout et Thibault Mulon, à l'avantage du premier cité. Jean Caillé (Peugeot 106 XSI) n'a pu suivre leur rythme effréné.

Groupe F2000: Loïc LARQUEY infaillible

Bien qu'ayant vu revenir la BMW de Moinet à grands pas dans ses rétroviseurs, Loïc Larquey n'a pas faiblit et sort vainqueur de ce duel vigoureux. Les nouveaux réglages peaufinés récemment ont visiblement porté leurs fruits. Bilhot était également en lice pour la conquête du Graal, avant que les aléas de la course aient raison de lui. Patrice Launay se glisse ainsi dans le trio de tête du F2000 et de la Classe 14. Patrice Robert (BMW 318 Compact) n'a pu avoir son mot à dire, ayant été contraint d'abdiquer à l'issue de l'ES 3.
Romain Longé s'adjuge aisément la F213. Sa suprématie un temps contesté par Dany Rossignol (Peugeot 106 XSI), il a ensuite vu la voie s'éclaircir lorsque celui-ci a été contraint de jeté l'éponge. Frédéric Gobin (Citroën Saxo VTS) a su tenir en respect le Normand Gérard Laval (Citroën Saxo VTS) pour les places d'honneurs.
Julien Rambault (Renault Clio 2) a littéralement atomisé la concurrence en F212, repoussant les ardeurs de Loïc Pelat (Peugeot 106 Rallye) et Franck Maillochon (Peugeot 106 XSI).
Luc Barré a déroulé en F211 aux commandes de son originale Peugeot 107, faisant la nique à la Peugeot 205 Rallye de Jérôme Véron.
Groupe R: Mano-à-mano gagnant pour Alain COLIN

Alain Colin (Renault Clio R3) et Frédéric Purrey (Citroën C2 R2 Max) se sont livrés à somptueux bras de fer opéré dès l'ES 1 à l'initiative de Colin. Du tac-au-tac, Purrey rétorque dans les trois chronos suivants, allant même jusqu'à s'emparer du leadership. Mais Colin sort par la suite le couteau entre les dents, et parvient à conserver l'avantage pour 3s3.
Purrey, encore en phase d'apprentissage de sa nouvelle monture, se console néanmoins en décrochant la timbale en R2, où Florian Vinet (Citroën C2 R2) lui a donné du fil à retordre.


Groupe GT de Série: FORCES, comme à la parade

D'entrée de jeu, Didier Bernard (Lotus Exige) prouvait qu'il n'était pas présent dans le but d'enfiler des perles. Hélas, la mécanique en a décidé autrement pour le Bigourdan, qui cède la pôle position à l'Hommell RS2 du vétéran Jacques Forcès.
La Nissan 350 Z de François-Xavier Boissou ayant fait des siennes dans l'ES 2 où il perd de précieuses minutes, l'apanage de la Classe GT10 est à mettre à l'attribut de Gérard Marie (BMW 135i). Régis Thomas découvrait quant à lui le pilotage de sa nouvelle Porsche Cayman S.
En GT9, la victoire n'a été qu'une formalité pour Forcès.

La Coupe des Dames tombe dans l'escarcelle d'Ingrid Peder et Florence Duhen (Fiat Uno IE), qui ont tenu tête à Julie Savatier et Sabrina Caillé.
Cette 31e édition du Rallye du Médoc a été marquée par 32 abandons, preuve que les rebondissements sont toujours légion au milieu des vignes médocaines.
Le rendez-vous est maintenant pris pour la Saison 2013, qui débutera au Rallye National de la Fougère (33), les 2 et 3 Mars 2013.

Texte et photos : PQ47