Rallye National de la Fougère 2013
Jean-Charles BEAUBELIQUE en avant-première !
L'ouverture de la Saison rallystique en Comité Aquitaine s'est effectuée le week-end des 2 et 3 Mars à l'occasion du 6e Rallye de la Fougère. Une nouveauté cette année pour cette épreuve désormais incontournable du début de Saison, et non des moindres, puisque l'équipe emmenée par Claude Pina a décidé d'évoluer en National. Un choix mûrement réfléchi pour les membres du Team Laurentus. Et malgré une baisse du nombre de participants inhérente au passage à l'échelon supérieur, la fête a été réussie. Le sens de l'accueil et la convivialité, qui sont la marque de fabrique de l'épreuve girondine, ont été de rigueur. Le nombre croissant des animations autour du parc de départ, ainsi qu'un village des partenaires de plus en plus volumineux, ont également renforcé l'aspect festif du Rallye. La consécration d'un travail de longue haleine comme l'explique Jean-Pierre Raymond, cheville ouvrière du Team Laurentus : « malgré la crise économique et l'augmentation du budget du Rallye, les partenaires répondent toujours présents ». Côté sportif, les 67 équipages n'étaient pas en reste, avec 3 spéciales, certes rapides, mais intenses à disputer, soit Bernos (9 kms), ZA Saint-Laurent (7.850 kms) et Marcillan (14 kms), et notamment le retour de passages très prisés du public, telle l'épingle du Château Fourton, à effectuer quatre fois chacune tout au long du week-end. Un format attractif, composé de 123 kms chronométrés pour seulement 76 kms de liaisons, le tout avec un montant d'engagement relativement modéré, de l'ordre de 395 €.
Du côté des forces en présence, si quelques locaux ont fait l'impasse sur ce premier rendez-vous de 2013 faute de budget, les renforts sont venus de la part d'équipages extérieurs au Comité, à l'image de Jean-Charles Beaubelique et Julien Vial, venus effectuer une séance d'essais grandeur nature avant de rejoindre les routes du Championnat de France des Rallyes dès le Touquet à bord de leur Ford Focus WRC 08 arborant les couleurs du Team MSR by GBI.com-Minerva Oil. Pour leur première participation, ils étaient donnés grandissimes favoris pour la conquête du Graal par les pronostiqueurs avertis. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le binôme Limougeaud ne les a pas démentis. C'est en effet au terme d'une domination écrasante, illustrée par l'écart considérable de 3min47s qu'ils ont su creuser sur leurs dauphins, en l'occurrence Stéphane Palissier et Michel Bonnet (Subaru Impreza WRC), que la belle Ford regagne Saint-Laurent-Médoc, centre névralgique du Rallye, au sommet de la hiérarchie.
Lors de la première boucle, débutant par l'ES de Bernos, se poursuivant par celle de ZA Saint-Laurent, et s'achevant par la version rallongée de Marcillan, Beaubelique annonce d'entrée la couleur, en collant d'ores et déjà 41s4 à Stéphane Palissier, qui démontre un beau potentiel pour sa deuxième course avec l'Impreza WRC. Nouvelle recrue du Team MSR depuis l'année dernière, Mickaël Lobry fait débuter sa nouvelle Mitsubishi Lancer Evo 10 (N4) de fort belle manière en se hissant au 3e rang provisoire, mais sous la pression constante exercée par l'époustouflant Mickaël Terrière (Citroën C2 S1600, A6K), 4e.
La première journée du Samedi se clôture par une deuxième boucle de trois spéciales, où le scénario pour les places d'honneurs s'en trouve bouleversé. Palissier, solidement ancré sur la deuxième marche du podium, est victime d'une durite de turbo défaillante dans Marcillan 2, le faisant rétrograder en 5e position. Quant à Terrière sa fougue et son attaque « à la limite » lui permettent de croquer Mickaël Lobry de 8s5. Mathias De Sousa, régulier, s'intercale au sein du carré d'as.
Le lendemain, malgré des températures négatives au petit matin, les 48 rescapés sont chauds bouillant pour en découdre sur les deux boucles restantes à parcourir. Beaubelique enfilant les scratchs comme des perles, les regards se sont davantage tournés vers les joutes opposant ses poursuivants. Terrière poursuit sur un rythme effréné, sans que Lobry ne parvienne à refaire surface. Palissier entame quant à lui une grande remontée, où en deux spéciales il récupère son bien, Lobry se voyant donc écarté du podium. Mathias De Sousa (Renault Clio R3) s'octroie un Top 5 méritoire, face à la Renault Clio 3 RS (A7K) d'Eric Sauteur, 6e. Frédéric Purrey (Citroën C2 R2 Max) retrouve le sourire avec une monture fiable et performante lui permettant d'hériter de la 7e place. Romain Favreau, toujours impressionnant d'agilité au volant de sa Citroën Saxo VTS (F2-13), parée d'une nouvelle robe aux couleurs du Team « Lou Gascoun » rentre en 8e position. Les époux Phelippeau (Renault Clio R3) suivent, tandis que Gaétan Aquilino (Peugeot 207 RC) referme le cercle du Top Dix.

Groupe A: Les WRC à la pointe

De toute évidence Beaubelique sort vainqueur du Groupe A (et de la classe A8W), devant Stéphane Palissier et Mickaël Terrière ; un podium identique au général.
En A7K, Eric Sauteur était le seul protagoniste d'une classe désertique, tout comme Paul Gauthier (Toyota Célica GT Four) en A8, qui a malheureusement inauguré la liste des abandons. Cédric Aupetit (Renault Clio RS) rafle la A7, non sans avoir été poussé dans ses derniers retranchements par Romain Buran (Renault Clio RS), avant que celui-ci n'abdique sur ennuis mécaniques. Laurent Lembèye (Renault Clio Williams) comptait bien venir jouer les trouble-fête, hélas il partait à la faute quelques hectomètres après le départ de l'ES 1. Thierry Corbel (Peugeot 306 S16) décroche donc une médaille d'argent inespérée.
Mickaël Terrière a littéralement atomisé la concurrence en A6K. Paul Paillé (Fiat Punto Kit Car) se signalait par des chronos significatifs et un style généreux avant de se retirer également, laissant le revenant Grégory Romero (Peugeot 106 Kit Car) en finir aux basques de la représentante de la marque aux chevrons.
La A6 a été l'apanage de Julien et Patrick Reigniez (Citroën Saxo VTS), biens seuls dans leur catégorie, à l'image des frères Favre (Peugeot 106 Kit Car), en A5K.
Groupe N: LOBRY intouchable

Les puissantes 4 Roues Motrices Groupe N étant peu nombreuses, Mickaël Lobry coiffe aisément les lauriers. Malgré une Saison 2012 quasiment sabbatique, Julien Séré (Renault Clio Ragnotti) a démontré qu'il n'avait rien perdu de son coup de volant en s'alignant sur les talons de la Japonaise. Sébastien Larçabal hisse sa petite Peugeot 106 S16 sur l'ultime marche du podium.
Pas de soucis pour Lobry en N4 ; Franck Bonzon (Subaru Impreza GT) et Romuald Daspet (Renault 5 GT Turbo) n'étant pas en mesure de l'inquiéter. Quant à Pierre Mainvielle (Mitsubishi Lancer Evo 8), les affres de la mécanique ne lui ont permis de s'illustrer que très brièvement.
Julien Séré a confirmé son hégémonie de bout en bout pour le gain de la N3. Seul Jérôme Rebès (Honda Civic Type R) est venu brouiller les cartes dans l'ES 3, avant d'être victime de la mécanique. Stéphane Chaumont (Renault Clio Ragnotti) a vu son moteur partir en fumée après l'ES 1. Il ne restait donc plus que Boris Elgoyhen (Renault Clio 16S) pour compléter le classement.
La N2, qui sur le papier, devait être une bataille à trois entre les Peugeot 106 S16 de Damien De Wilde, Fabien Labrousse et Sébastien Larçabal, s'est rapidement transformé en un duel fratricide opposant Labrousse à Larçabal ; De Wilde étant out après l'ES 1. Si le Basque crée la surprise dans l'ES 1, le Charentais s'empresse de rétorquer dans la suivante. Mais la ténacité du premier cité œuvre de nouveau dans l'ES 3 et 4, où il récupère le leadership, avant que son adversaire prenne de nouveau l'avantage, et ce au terme de la première étape. Le lendemain, Sébastien Larçabal jette toutes ses forces dans la bataille, et l'addition finale tourne en sa faveur, pour un cheveu. En effet, seules 7 petites secondes séparent les deux hommes à l'issue de 123 kms d'ES, c'est dire si la bataille fut âpre. Sophie Micheneau, dont le retour a fait plaisir suite à sa violente sortie de route en juin dernier aux Vins-Mâcon, ne récolte que des miettes, mais en conclut sur le podium.
Dans la classe « biberon » Aurélien Pourpoint (Citroën AX GTI) récolte le fruit d'un parcours sans faute, mais aurait sans doute aimé poursuivre le bras de fer engagé avec Stéphane Bailloux (Peugeot 205 Rallye), qui a quitté la scène dès le samedi.

Groupe F2000: L'acrobate FAVREAU

En F2000, Romain Favreau tire le premier d'emblée sans être rejoint du week-end. Yves Arnaudeau (Mercedes C 180), victime d'une panne de radio en début de Rallye, n'a pu réellement faire barrage à la Saxo jaune, bien qu'il détienne à son actif les meilleurs temps de l'ES 10 et 11. On attendait en outre Cédric Orillac, qui disposait de la Renault Mégane Maxi F2000 de Pierre Mainvielle, mais un tête-à-queue peu après le départ de l'ES 1 ruinait son début de course, avant que la mécanique y mette définitivement fin dans l'ES 4. Luc Taveneau (BMW 318 Compact), de retour à la compétition après cinq ans d'arrêt, subissait le même sort dans la spéciale suivante. C'est donc David Laussel (BMW 318 Compact), qui s'orne de bronze.
En F2-14, les Allemandes ont été à l'honneur, avec Yves Arnaudeau et David Laussel. Franck De Wilde (Peugeot 205 Junior Evo2) parvient à s'immiscer dans le tiercé final.
Derrière l'avion Favreau, Patrice Chaussat, qui alignait une superbe C2 au look « Super 1600 », en remplacement de la Saxo ayant terminé sur le toit au Villeneuvois 2012, semblait le mieux disposé pour les accessits. Malheureusement, la poisse s'abattait de nouveau sur lui. Cédric Fontaneau (Peugeot 205 Rallye) et Ludovic Bouchard (Honda Civic VTI) ayant également renoncé, c'est le débutant Julien Carlos (Peugeot 206CC) qui s'affirme en dauphin.
En F2-12, une belle échauffourée s'amorçait entre Christophe Drouaud et Didier Helwin, mais la mécanique de la Clio or s'enrayait, laissant le champ libre à la 106 orange. Malgré une touchette, Benoit Michelon (Peugeot 205 Rallye) parvient à rallier l'arrivée finale.
Groupe R: DE SOUSA à l'honneur

Mathias De Sousa a su mettre à profit toute sa verve et sa dextérité pour régner en main de maitre sur le Groupe R, malgré une belle résistance de Frédéric Purrey, dont la Classe R2 a été l'apanage. Pascal Phelippeau est venu à bout de Gaétan Aquilino (Peugeot 207 RC) pour la troisième marche. En R1, William Pitot (Renault Twingo RS) a engrangé de l'expérience avant de se confronter à la meute enragée des participants au Championnat de France des Rallyes Junior.


Groupe GT de Série: BOISSOU esseulé

Les forfaits, particulièrement nombreux cette année, ont atteint le Groupe GT de Série. Si bien que « FX » Boissou se retrouvait sans concurrence. Qu'importe, il a, comme à son habitude, assuré le spectacle dans les nombreuses épingles.


Groupe Z: LASSALLE en solitaire

Cédric Lassalle (BMW 325i) décroche la palme en Groupe Z, après avoir perdu en route son camarade de jeu Bruno Guillon et son inusable Alfa Roméo 75 V6, dont c'est la dernière année d'homologation.

La Coupe des Dames tombe dans l'escarcelle de Sophie Micheneau et Marie Girard, qui, pour l'occasion, disposaient de la Saxo VTS N2 habituellement vue aux mains de Jérémy Brissiaud.
En tout, 37 concurrents ont regagné le parc fermé final à l'Espace de Coubertin, soit 30 abandons, dans la majeure partie des cas pour cause mécanique.
Comme en 2012, un Rallye VHC de doublure précédait les concurrents engagés en moderne. Henri Depons a imposé haut la main son Opel Kadett GTE. Laurent Abadie (Porsche 911 SC) et Christian Poumeri (BMW 323i) ayant rendu leur carnet de bord prématurément, c'est les BMW 323i de Dominique Castera et Marc Dalsheimer qui complètent le podium.
Après cet examen réussi du passage en National, les organisateurs ont désormais les yeux rivés sur 2014, où une candidature pour l'obtention d'un Coefficient 4 a été posé.

Prochain Rendez-Vous : le Rallye National de la Vienne (86), les 8 et 9 Mars.

Texte et photos : PQ47