Rallye Régional du Béarn 2013
Antoine HOMMEAU, avec l'art et la manière
Si le nombre de partants, établi à 49, pêchait, et ce malgré une légère hausse par rapport à 2012, les membres de l'Ecurie Pyrénées Auto Sport pouvaient se targuer d'accueillir une poignée de favoris tous capables de figurer sur le podium. Le nom de Christophe Duigou (Mitsubishi Lancer Evo 9) ou Yannick Lacouture (BMW 318 Compact) ressortait fréquemment des pronostics, mais il est vrai que l'on imaginait mal la valeur montante locale Antoine Hommeau pouvoir lutter à armes égales avec la Nippone et la Bavaroise, et ainsi récidiver par rapport à l'édition 2012 où il avait signé sa première victoire sous le déluge. Et pourtant, le moteur de sa Clio Groupe N cassé depuis les Côtes de Garonne, c'est avec une Renault Clio Williams (Z15) amicalement prêtée par Pierre-Alexandre Monribot que le Béarnais s'alignait au départ avec le N°1 sur les portières ; ce qui était en mesure de redistribuer les cartes. En effet, ce dernier a été l'auteur d'un véritable festival. En bon chef d'orchestre, il a mené la partition à la baguette, et ce, dès l'entame des hostilités. Dès la première boucle, il crée la surprise en reléguant Duigou à 3s7 et Didier Bernard (Lotus Exige, GT10) à 9s2. Parti prudemment, Lacouture accuse un déficit de 14s4. Au terme de la deuxième boucle, Hommeau accroit son excédent à 13s, toujours talonné par la rutilante Mitsu' de Duigou, qui s'offre le scratch de l'ES 4. Mais l'ES 5 le verra plonger dans les abysses du classement. En effet, une tringlerie de boite défectueuse lui fera perdre plus de 5 minutes, le contraignant à rallier péniblement l'arrivée finale en deuxième, et perdant ainsi tout espoir de bien figurer. Alors qu'ils se révélaient de plus en plus menaçants pour le gain du podium, les époux Lacouture ont finalement été contraints également à l'abandon dans l'ES 4, leur BMW refusant tout service. Une voie royale s'est donc ouverte pour Didier Bernard, qui réédite ainsi l'exploit de 2012, en héritant du rang de dauphin. La bagarre a fait rage pour le gain de la médaille de bronze entre les deux virtuoses Philippe Corneau et Romain Favreau. Le premier cité, qui étrennait sa toute nouvelle Renault Mégane 2, engagée en F2000-14, a transformé ce coup d'essai en coup de maitre, puisqu'il en conclut sur le podium, après avoir coiffé sur le fil la Saxo VTS aux couleurs « Lou Gascoun ». Julien Séré (Renault Clio Ragnotti, N3) a de nouveau roulé sur un rythme effréné, au gré duquel il rafle la 5e place finale. Satisfait de pouvoir enfin évoluer sur un terrain sec avec sa propulsion, Yves Arnaudeau (Mercedes C 180, F2-14) a pu exploiter le potentiel de la bête et ainsi engranger de l'expérience. Il s'est d'ailleurs « lâché » en fin de parcours avec un 3e temps, l'amenant à conclure par une belle 6e position au général. Le duel de titans opposant Sébastien Bourhis (Peugeot 206 XS, A6K), 7e, à Eric Sauteur (Renault Clio 3 RS, A7K), 8e, a finalement tourné en faveur du premier cité. A noter également la belle performance de Christophe Lacure, qui hisse son originale Fiat Punto GT (F2-14) en 9e position, taclant d'1s3 la Peugeot 206 RC du toujours très rapide Sébastien Larçabal.

Groupe A: Sébastien BOURHIS, d'un cheveu

Une lutte fratricide s'est opérée pour le gain du sommet de la hiérarchie en Groupe A, où Sébastien Bourhis et Eric Sauteur, au terme d'un mano-à-mano haletant, ne sont séparés que de deux dixièmes à l'addition finale. Laurent Barrère (Renault Mégane), de retour après une année sabbatique, n'a pu que récolter des miettes.
Duigou, promis à une belle prestation au général avant de subir les aléas de la mécanique, se console avec la Classe A8 en poche. Eric Sauteur était, quant à lui, sans concurrence en A7K.
Les abandons successifs de Laurent Lembèye (Renault Clio Williams), parti à la faute alors qu'il dominait de la tête et des épaules, et de Grégory Romero (Peugeot 206 RC), qui s'alignait au volant d'une nouvelle Peugeot 206 RC (ex-Alemany), ont tué tout suspense dans l'œuf en A7. En effet, Barrère rallie le parc fermé final de Nay, centre névralgique du Rallye, en solitaire.
En A6K, le chat noir qui poursuit Cédric Orillac et Cédric Nicolau depuis le début de saison n'ayant toujours pas décidé de quitter l'habitacle de la Saxo Kit Car, ces derniers ont abdiqué prématurément après que leur moteur leur ait fait des siennes. Sébastien Bourhis s'adjuge donc naturellement la palme.
Julien Reigniez (Citroën Saxo VTS) a fait figure d'épouvantail en A6, tout en gardant un œil attentif sur Guillaume Roget (Peugeot 106 S16) et Michel Caron (Citroën Saxo VTS).
Patxi Lacroix (Peugeot 106 XSI) s'est imposé en chef de file de la classe A5 face à Jean-Baptiste Folcher (Peugeot 106 Rallye).
Groupe N: SERE, au top !

Julien Séré (Renault Clio Ragnotti) nous a offert une véritable démonstration de force en Groupe N, où il n'a laissé le soin à personne de venir contester sa suprématie. Les places d'honneurs ont également donné lieu à un numéro de haute voltige. Les acrobates Sébastien Larçabal et Laurent Ardeois (Seat Ibiza TDI) s'en sont, en effet, donné à cœur joie, départagés au final par 3s7, à l'avantage du Basque.
Le pilote de la Seat Ibiza TDI jaune s'empare néanmoins de la couronne en N4 ; ses deux adversaires, Pascal Dupont (Ford Escort Cosworth) et Pierre Mainvielle (Mitsubishi Lancer Evo 8) ; étant partis à la faute.
L'ordre établi au général s'applique également à la classe N3, à savoir Séré suivi de Larçabal. Pierre Tournié et Aurélien Faux, n'ont pu rallier l'arrivée suite à une sortie de route sans gravité aux commandes de leur Renault Clio 3 RS.
De retour à la compétition, le local Daniel Baillinou-Massey (Peugeot 106 S16) a fait parler la poudre en N2, allant même jusqu'à conclure au sein du Top 15. Christophe Soulier (Citroën Saxo VTS) a renoncé d'emblée sur ennuis mécaniques.

Groupe F2000: Pari réussi pour Philippe CORNEAU

Le Béarn marquait les premiers tours de roues de la Renault Mégane 2 de Philippe Corneau, dont le projet avait été murmuré depuis quelques temps. Une auto plutôt rare en Rallye, mais dont l'efficacité n'est désormais plus à démontrer. Romain Favreau, copiloté pour l'occasion par Nicolas Rouillard, s'est fait violence pour tenter de contrer la représentante de la marque au losange, mais en vain. Yves Arnaudeau (Mercedes C 180) complète le tiercé gagnant.
La F2-14, après Corneau et Arnaudeau, a vu se distinguer Christophe Lacure, auteur d'un joli parcours, qui monte sur le podium de classe.
La F2-13 a été l'apanage de Favreau, qui a distancé aisément Julien Cazala (Citroën Saxo VTS) et Mickaël Sanchez (Peugeot 205 GTI).
Malgré une direction à l'agonie et un moteur tournant sur trois cylindres, Patrice Villacampa (Talbot Samba Rallye) triomphe en F212, esseulé après que Jordan Frachou (Citroën AX Sport) ait rejoint la liste des abandons.
Groupe R: Nicolas SIMIAN en conquérant

A la fois pilote et organisateur, Nicolas Simian s'est fait plaisir pour son épreuve à domicile en louant une Renault Clio R3, ce qui l'amène à remporter le Groupe R. Les Citroën C2 R2 de Thomas Vergines et Franck Azéma n'ont pu jouer dans la même cour ; de même que la Renault Twingo RS victorieuse en R1 de Maurice Aladenise.

Groupe GT de Série: BERNARD confirme

Superbe résultat pour Didier Bernard, deuxième au général, et naturellement leader en GT de Série.

Groupe Z: HOMMEAU, évidemment

L'osmose entre l'équipage victorieux Hommeau/Van Geystelen et la Clio Williams réplique « Diac » a été totale.

Seul équipage 100 % Féminin au départ, la Coupe des Dames échoit à Ingrid Peder et Maylis Dosba (Fiat Uno Turbo, F214).
Sur les 49 équipages autorisés à prendre le départ, 36 ont rallié l'arrivée finale à Nay (64).

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional du Quercy (46), le 27-28 Avril.

Texte et photos : PQ47