Rallye CDF des Vins-Mâcon 2013
Julien MAURIN confirme
Quatrième rendez-vous du Championnat de France des Rallyes version 2013, le Rallye des Vins-Mâcon s'est vu doté d'un coefficient 2 à l'identique de la majorité des autres épreuves, un an après son entrée dans la vitrine du Rallye français. Sous la coupelle d'Alain Gély, la manche mâconnaise a de nouveau offert un menu savoureux aux 118 équipages autorisés à prendre le départ. Une performance en soit pour l'ASA des Vins-Mâcon de réunir un plateau aussi fourni, sachant que la particularité de cette 30e édition est l'absence de Coupes de Marque. En revanche, les ténors du Championnat sont bien là, prêts à se livrer à de rudes échauffourées. La bagarre à trois qui sévit depuis l'entame des hostilités au Touquet, entre Jean-Marie Cuoq/Jérôme Degout (Citroën C4 WRC, Team Chazel by GT2i -Marc de Passorio), Julien Maurin/Nicolas Klinger (Ford Fiesta WRC, Team EMAP Yacco) et Eric Brunson/David Heulin (Subaru WRC, Team First Motorsport), a été de nouveau légion à Mâcon. En progression exponentielle depuis le début de saison, Julien Maurin, vainqueur du Lyon-Charbonnières, concrétise de nouveau à Mâcon, s'emparant ainsi des commandes du Championnat de France.
Dans l'ES 1 de Bourgvilain-Serrières (18.030 kms) disputée le vendredi en début d'après-midi, Maurin se met en valeur. Il colle 2s3 au Champion de France 2012, Jean-Marie Cuoq, qui découvre sa C4 WRC sur un terrain sec, après trois manches disputées sous la pluie qui ne lui avaient pas permis d'optimiser les réglages de sa monture. Sur un terrain rapide favorable à sa nouvelle et monstrueuse Porsche 997 GT3 Cup, le Savoyard Gilles Nantet en profite pour exprimer tout le potentiel de la belle Allemande, pointant au 3e rang à 9s5, et taclant la Mini John Cooper Works WRC du Blésois Pierre Roché. La mauvaise opération vient du Normand Eric Brunson, qui, auteur d'un tête-à-queue, grille un précieux joker, puisque 34s le séparent du leader. Quant à Dany Snobeck (Subaru Impreza WRC, Team First Motorsport), il figure d'ores et déjà au rang des abonnés absents, suite à une sortie de route au cours de ce premier secteur chronométré.
Jean-Marie Cuoq passe à l'offensive dans l'ES suivante de Cortambert-Igé (16.4 kms), mais seul un petit dixième l'avantage par rapport à Maurin, signe de l'intensité de la bataille à laquelle prennent part les deux hommes. Brunson vient ajouter son grain de sel dans l'ES 3 Lugny-Viré (10.350 kms) en s'octroyant le scratch. A l'addition de la première boucle, Julien Maurin dispose d'un maigre pécule (0s4) sur la C4 WRC de Cuoq. Nantet est déjà à 22s6, Brunson refait surface à 38s4. Ce dernier récidive dans l'ES 4 et 6, ce qui lui permet de rentrer à Mâcon au soir de la première étape sur le podium provisoire, coiffant sur le fil le Porschiste Gilles Nantet. Mais pour la conquête du Graal, la hiérarchie s'est vue également bouleversée. Grâce à des écarts très faibles et une régularité sans faille, Cuoq récupère le leadership, mais tout en faisant quasiment jeu égal avec Maurin, qui n'accuse qu'un petit dixième de déficit ! Une lutte fratricide que le pilote Ford compte bien poursuivre le lendemain.
Mais le coup de théâtre du Rallye va se jouer dès l'entame de la deuxième journée, lors de l'ES 7 de Fuissé-Bussières. A la sortie de la dernière épingle avant l'arrivée, Jean-Marie Cuoq voit sa C4 WRC refuser tout service suite à un problème hydraulique sur sa boite de vitesses. L'Ardéchois parvient péniblement à rallier le point stop, mais jette l'éponge par la suite. Désormais, Maurin fait cavalier seul en tête, mais doit néanmoins se concentrer sur Brunson, qui enfile les scratchs comme des perles, s'adjugeant les trois premières ES de cette seconde étape, si bien que l'écart le séparant de la tête de course n'est désormais plus que de 19s8. Maurin, bien décidé à conserver son bien acquis, repart à l'offensive dans l'ES 10, tout en gérant sa fin de course, et laisse les deux derniers chronos à Brunson. Le premier cité coiffe donc la couronne, s'affirmant comme un candidat sérieux pour le titre suprême. Brunson a perdu gros dans l'ES 1, mais peut être satisfait de sa superbe course aux avant-postes après sa déconvenue du Limousin, et prouve qu'il est également plus que jamais un adversaire redoutable pour le titre national. Gilles Nantet complète le tiercé gagnant, glanant ainsi la palme en Trophée Michelin. Aux commandes de leur Mini WRC du Team FJ - Elf, Pierre et Martine Roché se hisse au sein du carré d'as. Ayant loué pour l'occasion une Peugeot 307 WRC chez BDS, Guy Mottard a eu besoin d'un temps d'apprentissage de la Lionne au cours de la première journée, avant de signer des chronos nettement plus significatifs le samedi, héritant ainsi du Top 5. Comme à son habitude, Cédric Robert a réalisé un exploit, en l'occurrence celui de figurer 6e au classement général avec une Peugeot 208 R2 (Team Saintéloc Racing). Sur un tracé aussi rapide et plutôt favorable aux grosses cylindrées, le Stéphanois signe là une performance de premier ordre. Philippe Greiffenberg (Team PH Sport) a pris toute la mesure de sa Peugeot 207 S2000, et en conclut en 7e position. Il précède la Citroën DS3 R3 du redoutable Julian Carret, issu lui aussi du Team PH Sport. Au volant d'une Renault Mégane RS, Sylvain Riberon, 9e, coupe l'herbe sous le pied à Pierre-Adrien Ferry (Renault Clio R3, Team Révo6-Digiservices), qui clôture le cercle très restreint du Top Dix.

Groupe A: Les WRC à la pointe

En toute évidence, les WRC ont régné de main de maitre sur le Groupe A ; l'ordre du classement général se déclinant aussi au niveau du Groupe, soit Maurin-Brunson-Roché.
Dans une classe A7S bien pauvre, seul Philippe Greiffenberg rallie l'arrivée finale. En effet, le local Arnaud Augoyard, pour son retour très attendu au volant d'une Fiat Punto S2000 du Team MSR by GBI.com - Minerva Oil, après une phase d'apprentissage difficile (31e temps dans l'ES 1 suite à deux tête-à-queue), figurait aux portes du Top 10 avant de partir à la faute dans l'ES 5.
En A8, Matthieu Morel (Subaru Impreza GT) faisait figure de grandissime favori, avant d'abdiquer, laissant l'autre Subaru Impreza GT de Noël Métayer coiffer les lauriers.
La A7K a été décimée par les abandons de ses deux représentants : Willy Barral (Renault Clio 3 RS) et Franck Badel, également sur Renault Clio 3 RS.
Jean-Pierre Gatti (Peugeot 206 RC), 12e au Général, a fait parler la poudre en A7, surclassant son unique adversaire Romain Laplace (Peugeot 206 RC).
Cyrille Oddoux (Peugeot 206 S1600) s'est rapidement retrouvé esseulé après le retrait d'Alexandre Chabot (Peugeot 206 XS) pour le gain de la A6K.
Les débats ont été animés en A6, où Pascal Genty (Citroën Saxo VTS) a été poussé dans ses derniers retranchements par l'autre Saxo VTS de Benoit Viviet. Tous deux sont séparés par seulement 5s2 au bout d'un peu plus de 200 kms chronométrés.
Groupe R: Du grand Cédric ROBERT !

Cédric Robert (Peugeot 208 R2, Team Saintéloc Racing) s'est arrogé le monopole en Groupe R, face à une pléiade de R3, emmenées dans un premier temps par le redoutable Pascal Bérard (Renault Clio R3), avant qu'une sortie de route rédhibitoire mette un terme à son probant début de course. Julian Carret a ainsi pris le relais, tout en ayant surveillé attentivement la Clio R3 du Vosgien Pierre-Adrien Ferry.
Ces deux derniers ont d'ailleurs occupé les avant-postes de la Classe R3, tandis qu'Olivier Ducote (Renault Clio R3) remporte la médaille de bronze, après que ses rivaux directs, Emmanuel Guinchard (Peugeot 207 RC) et Damien Tozlanian (Renault Clio R3) aient rejoint la liste des abandons.
En R2, Cédric Robert a pris le large sans être rejoint. Il damne le pion à l'équipage officiel Renault Sport Technologies Jérémie Serieys-Justine Quillet (Renault Twingo RS). Laurent Bonnard (Citroën C2 R2 Max) a été relégué au rang d'observateur.
Dans la catégorie FR2 propre à la nouvelle venue en Championnat de France, l'Opel Adam Cup, Jérémy Beaux, ex-Rallye Jeunes 2012, s'est brillamment distinguée, en hissant la fringante petite allemande au sein du Top 30.
Dans la plus petite cylindrée du Groupe R, Jordan Mottard s'est offert une petite excursion hors-Trophée Twingo R1, et l'emporte suite à l'abandon des deux lauréats Rallyes-Jeunes 2013 au volant de Citroën DS3 R1, Eric Camilli et Laurent Laskowski.

Groupe F2000: Dimitri AUDET au final

S'il y a une catégorie qui a connu de multiples rebondissements, c'est bel et bien le Groupe F2000. Dans l'ES 1 de Fuissé-Bussières, Sébastien Bernollin, de retour au volant de sa Peugeot 306 XSI, annonce la couleur. Il est talonné par le bouillant Mathieu Artzner (Peugeot 106 S16), à l'affût de la moindre erreur. A l'issue de la première boucle, Bernollin poursuit sur un rythme effréné, mais voit à présent dans ses rétroviseurs la Peugeot 306 Maxi du local Laurent Lecki et la Citroën Xsara du Poitevin Nicolas Hernandez. Mais les espoirs du premier cité sont ruinés sur le routier le menant à l'ES 5 suite au comportement déroutant de la mécanique de sa Lionne. Lecki s'adjuge donc le commandement malgré les ardeurs d'Artzner, auteur d'un superbe parcours, jusqu'à l'issue de l'ES 6, où sa 106 S16 refuse tout service. Lecki fait donc désormais course seul en tête du peloton, d'autant plus qu'Hernandez renonce à son tour la mort dans l'âme. Puis, l'ES 12 sonne le glas de la prédominance de Lecki, sur ennuis d'ordre mécanique. L'impressionnant Dimitri Audet (Peugeot 306 S16) s'offre ainsi l'opportunité, après s'être affranchi de Jean-Baptiste Bonin (Peugeot 306). La troisième marche du podium échoit à Cédric Josserand (Peugeot 106 S16). Josserand rafle par ailleurs la victoire en F2-13 suite aux déboires d'Artzner. Yann Sapin (Peugeot 106 S16) et Florent Chaverot (Citroën Saxo VTS), reparti en SuperRallye le samedi, constituent les deux autres rescapés de cette Classe F2-13, qui a vu Thierry Malglaive (Citroën C2) et Damien Undreiner (Citroën Saxo VTS) couper en retraite.
Frédéric Dargaud (Peugeot 205 Rallye) dictait sa loi en F2-12, avant que la mécanique en décide autrement dans l'ES 5. Marc Onorati (Peugeot 205 Rallye) récolte donc le fruit d'un parcours sans faute. Il en termine d'ailleurs en solitaire, après que Michel et David Lutaud, tous deux sur leur Peugeot 205 Rallye respective, aient dû rendre les armes. Le prix « pas de bol » revient sans nul doute à Cyril Hec, qui a pulvérisé sa Citroën AX Sport dès l'ES 1 à la réception de la fameuse bosse du Col des Enceints.
Ayant tenté l'aventure du Championnat de France des Rallyes 2013 au volant d'une auto de surcroit originale, une Citroën C1 Cup, Vivian Cuguillère rallie l'arrivée finale sans encombre à la 67e place finale, la F2-11 en poche.
Groupe N: RIBERON a tenu bon

La première étape était dominée de la tête et des épaules par la Subaru Impreza STI du Team MSR by GBI.com - Minerva Oil pilotée par Thierry Monnet. Mais un cardan récalcitrant dans l'ES 8 a mis fin à son envolée. Malgré le retour en force de Mickaël Lobry (Renault Mégane RS, Team MSR by GBI.com - Minerva Oil) en fin de parcours, Sylvain Riberon est parvenu à conserver l'avantage, et à imposer sa représentante de la marque au losange au sommet de la hiérarchie en Groupe N. Frédéric Michaud-Maillet, au volant de sa fidèle Renault Clio Ragnotti, n'a fait de la figuration lui non plus, et s'étalonne sur l'ultime marche du podium.
En N4, les abandons successifs de Monnet (boite de vitesses) et de Pierre Lafay (Renault Mégane RS), victime d'une violente sortie de route au cours de l'ES 7, heureusement sans gravité pour l'équipage, ont ouvert une voie royale à Riberon. Lobry se contente de la place de dauphin, tandis que René Chevalier (Subaru Impreza STI, Team 2HP Compétition - Veloperfo.com) complète le trio de tête.
En N3, Thibaud Guillemaud (Peugeot 206 RC) menait le bal avant de quitter la course dans l'ES 6, laissant Frédéric Michaud-Maillet (Renault Clio Ragnotti) imposer sa dextérité, malgré un chassé-croisé de toute beauté avec Sébastien Polette (Renault Clio RS). Pour le gain du podium, Jean-Pierre Thorin (Renault Clio Ragnotti) a eu le dernier mot face à Thomas Thévenet (Renault Clio Williams).
Julien Nicolas (Peugeot 106 S16) s'est taillé la part du lion en N2 face à la Citroën Saxo VTS d'Emmanuel Chaillard et la Peugeot 106 S16 d'Emmanuel Melocco.
Guillaume Sangouard (Citroën AX GTI) a assommé littéralement la concurrence en N1, constituée de Matthias Cauffet (Citroën AX GTI) et David Gravallon (Peugeot 106 XSI).

Groupe GT +: Gilles NANTET sur tous les fronts

Victorieux du Trophée Michelin dont il occupe la tête au cumul des quatre premières épreuves disputées, Gilles Nantet a fait du Groupe GT+ son apanage. Victime d'une touchette, Patrick Rouillard (Porsche 997 GT3 Cup, Team 2HP Compétition - Veloperfo.com) a dû rendre son carnet de bord (radiateur percé suite à une touchette). Hervé Véricel, sur une monture similaire a vu son moteur partir en fumée dans l'ES 3, tandis que Bernard Philippon a été également dans l'obligation de stopper sa Porsche 997 GT3 Cup suite à un incendie se propageant sur cette dernière au cours de l'ultime ES. Eric Mauffrey (Nissan 370 Z, Team Revo 6-Digiservices) fait lui aussi partie des victimes de la mécanique. Sur sa Porsche 997 Cup, Pascal Favrat en conclut donc en dauphin du pilote du Team EMAP Yacco.

Groupe GT de Série: Champagne pour Joël JUIF

Vainqueur du Rallye de la Croisette le week-end précédent, c'est en grande forme que Laurent Lacomy se présentait à Mâcon au volant de sa nouvelle et rutilante Porsche 997 GT3. Il faisait d'ailleurs forte impression lors de la première étape en pointant 9e au général, et naturellement leader du Groupe GT de Série et de la Classe GT10. Mais dans l'ES 8, la mécanique hypothéquait pour lui tout espoir de l'emporter. En embuscade, Joël Juif (Lotus Exige) s'orne d'or après avoir contré le rapide Christophe Roussel (Peugeot RCZ).
En GT9, Hervé Gagneur (Hommell RS2) évoluait en solitaire.

Xavier Ottin-Pecchio (BMW M3) a marqué de son empreinte le Groupe Z, face à la Ford Sierra Cosworth de Bruno Chambard.
La Coupe des Dames tombe dans l'escarcelle de Charlotte Dalmasso et Marine Ponzevera (Peugeot 208 R2).

En Championnat de France Teams, le Team EMAP-Yacco réalise un carton plein avec les résultats de Julien Maurin et Gilles Nantet, et conforte ainsi son avance au Championnat, avec 126 points. Totalisant 104 points, le Team Revo6-Digiservices devra compter sur la prochaine manche de l'Aveyron-Rouergue avec le retour des formules de promotion pour refaire son retard. Le Team Saintéloc Racing suit à 90 points.
En Championnat de France Marque, Renault totalise 48 points à l'issue de ces quatre premières manches. Les Mégane RS (N4) ont particulièrement occupé les premiers rôles en Groupe N aux Vins-Mâcon.

En Rallye VHC, Pascal Pauget impose sa Porsche 930 Turbo, devant Norbert Gélin (Porsche 911 SC) et Geoffrey Godie (Porsche 911 Carrera).

Prochain Rendez-Vous en Championnat de France : le Rallye Aveyron-Rouergue-Midi-Pyrénées (12) du 11 au 14 Juillet prochains, et en Coupe de France : au Rallye National du Foie Gras et Truffe (24), et à la Course de Côte de Tarbes-Osmets-Luby (65).

Texte et photos : PQ47