Rallye National du Foie Gras et de la Truffe 2013
Le rêve de Pierre LEROSIER et Laurence ROUZADE
Après avoir été mis entre parenthèse en 2012 suite à des difficultés au niveau du calendrier, le Rallye du Foie Gras et de la Truffe a refait surface en 2013 pour sa 8e édition. Toute l'équipe organisatrice a mené un travail acharné afin de mettre sur pied une épreuve de qualité, dotée d'un coefficient 4 à la Coupe de France. Autour du Rallye en lui-même, les animations ont foisonné dans le cadre de la fête de la Musique aux abords du parc fermé. Le format a également été repensé, avec un découpage sur les deux journées du vendredi 22 et du samedi 23 Juin, et quatre spéciales sélectives dont deux inédites regroupant toutes les difficultés que peuvent contenir le relief du Périgord vert. Malheureusement, les efforts des membres de l'Ecurie Thiviers Sport Auto, sous la coupelle de Jérôme Joussely et Patrick Lopez, n'ont pas été récompensés à leur juste valeur : seuls 61 équipages se sont en effet présentés sur la ligne de départ. Parmi eux, des locaux heureusement présents en force, mais aussi certains venus de contrées plus lointaines en vue d'engranger de gros points inhérents à la qualification pour la Finale de la Coupe de France.
Au niveau des têtes d'affiche, si l'on pouvait déplorer l'absence de plusieurs grosses pointures, la venue des Nordistes José et Chantal Barbara (Mini JCW WRC), fidèles de l'épreuve thibérienne, redessinait les pronostics en leur faveur. Mais un autre binôme Corrézo-Périgourdin espérait ardemment inscrire son nom pour la première fois au palmarès d'un Rallye appétissant : celui de la Ford Escort Cosworth N°2, à savoir Pierre Lerosier et Laurence Rouzade. Ces derniers ont fait la course en tête du premier mètre jusqu'au podium final, creusant substantiellement l'écart sur leurs rivaux. Une première victoire décrochée haut la main, après y avoir tourné autour depuis plusieurs mois sans jamais parvenir à la conquérir : « Depuis 1994 je rêve de gagner un Rallye avec une Escort Cosworth : c'est un aboutissement dans ma vie sportive. » La première étape leur donne d'ores et déjà une lueur d'espoir, bien que le Rallye soit encore long, avec plus de 82 kilomètres au menu du plat de résistance le lendemain. Un mauvais choix de pneus de la part des époux Barbara et une boucle nocturne humide favorable à l'expression de leurs 4 Roues Motrices leur confère un excédent de 24s2 sur la Volkswagen Golf 4 Kit Car de Laurent Maurat et 30s2 sur la Renault Clio Williams (Gr.Z) du virtuose Pierre-Alexandre Monribot. Une première étape qui apporte déjà son lot de surprises : Mickaël Terrière (Citroën C2 S1600, A6K), jusqu'à présent en lutte pour le podium, ruine ses espoirs dans une sortie de route rédhibitoire. Auteur d'un début de course époustouflant au gré d'un 2e temps scratch dans l'ES 1 de Saint Jean de Côle (7.8 kms), Bruno Brun (Renault Clio R3) ne ressort pas du parc d'assistance suivant la première boucle, suite à une butée d'embrayage défaillante. A noter également la sortie de route impressionnante mais sans gravité d'Anthony Caplan (Mitsubishi Lancer Evo 6, FN4), ayant provoqué la chute d'un poteau électrique et un début d'incendie. Une intervention des services de sécurité étant nécessaire, l'ES 1 sera amputée de ses deux tiers, et l'ES 3 annulée.
Le lendemain, Barbara entame une remontée endiablée en enfilant les scratchs comme des perles. Mais Lerosier reste au contact, et ne concède en réalité qu'un maigre pécule. Il rétorque même dans l'ES 7 de Nantheuil (12.7 kms) d'1s4, si bien qu'à l'orée de l'ultime boucle, il dispose d'une avance de 50s9 sur la Clio Williams de Monribot, lui-même menacé directement par Barbara, dans ses pare-chocs à 3s3. Après un dernier scratch à son actif, Lerosier gère sa victoire dans l'ES10 afin de rentrer en leader à Thiviers, ce qu'il effectue avec brio. Pour la place de dauphin, Monribot n'a pu résister au retour de Barbara, auteur d'un temps canon dans l'ultime ES où il colle 11s5 au Périgourdin. Il n'en demeure pas moins que le pilote de la Clio « Diac » a signé ce week-end une performance retentissante ; ses passages en E.S. en sont d'ailleurs le reflet le plus réel. En lice pour accrocher le carré d'as, Eric Sauteur a vu une roue se désolidariser de sa Renault Clio RS F2000, entrainant une sortie de route après la ligne d'arrivée de l'ES 8. Stéphane Derory (Subaru Impreza WRX STI, N4) monte donc d'un cran, au terme d'un duel de haute voltige avec Olivier Ortholan (Mitsubishi Lancer Evo 8, N4), qui hérite du Top 5. En totale osmose avec son Honda Civic Type R (F2-14), Franck David s'immisce au 6e rang, précédant la Toyota Célica GT Four (FA8) de Paul Gauthier, de retour après sa casse moteur à la Fougère en début de saison. Cédric Aupetit (Renault Clio RS, A7), dont la pointe de vitesse n'est plus à démontrer, s'adjuge la 8e place finale. Les 9e et 10e positions sont à mettre respectivement à l'attribut de la Porsche 997 GT3 Cup de Frédéric Martin et de la Renault Clio R3 de Jérôme Joussely.

Groupe A: Le doublé de LEROSIER

La saison n'est pas encore terminée pour Pierre Lerosier que l'apothéose est déjà atteinte avec se succès fort mérité. Il réalise du coup le doublé, au scratch et au Groupe. Il a toutefois conservé un œil attentif sur la Mini WRC de Barbara, qui épingle la Classe A8W. Le concessionnaire touquettois a, quant à lui, creusé l'écart par rapport à la Toyota Célica GT Four de Paul Gauthier (par ailleurs second en Classe A8 derrière le vainqueur du Rallye).
Dommage pour Laurent Maurat en A7K dont la splendide Golf Kit Car est décidément bien capricieuse cette saison.
Cédric Aupetit a fait figure d'épouvantail en A7. Fabrice Dufourneau (Renault Clio 16S), dans le Top 15 le vendredi soir, se signalait par une ascension vertigineuse, avant de devoir rendre son carnet de bord (mécanique). Même punition pour Jérémy Guespin (Renault Clio Williams) et Sébastien Cottreau (Renault Clio RS) ; il ne restait guère que les Peugeot 206 RC de Rosine Chauffour et Christophe Habonneau pour compléter le tiercé gagnant.
Seul en A6K, Mickaël Terrière s'était élancé sur un rythme endiablé afin de coiffer la médaille de bronze, mais se faisait piéger dans une relance de l'ES 4 de nuit.
En A6, la bataille féroce qui a pris corps dans l'ES 2 entre les Saxo VTS d'Alexandre Jacquet et Ghislain Barbier a été tronquée par le retrait du Jurassien, laissant son adversaire évoluer en solitaire. Les débats ont été plus vifs pour les places d'honneurs entre les 106 S16 de Rémi Frégeac et Nicolas Brasseur, avant que ceux-ci soient également hypothéqué par l'abandon du premier cité.
Groupe N: Stéphane DERORY à l'honneur

Si Derory a laissé filer Ortholan le vendredi, il n'a fait qu'une bouchée de son adversaire le lendemain, terminant en trombe par une série de 3e temps scratch ! Derrière ce duo de quatre roues motrices, Hervé Jean hisse sa Renault Clio Ragnotti parmi le trio de tête.
En N4, face aux Japonaises, la Mégane RS de Bertrand Guillon ne récolte que des miettes.
Moisson victorieuse pour Jean en N3, qui a laissé Ludovic Pinson et Xavier Devecchi, tous deux sur Renault Clio Ragnotti, s'expliquer chaudement pour les accessits.
Les époux Rougier (Peugeot 106 S16) ont pris le large en N2 dès le premier jour sans être rejoint. Côme Brasseur (Peugeot 106 S16) a contrôlé les assauts de Jonathan Ollivier (Honda Civic VTI).
Seul en 1300, David Galvagnon (Peugeot 106 XSI) se contente de rallier l'arrivée finale en 35e position.

Groupe F2000: Franck DAVID petit à petit

De plus en plus performant au volant de son Honda Civic Type R, le Médocain récolte le fruit d'une régularité sans faille, au détriment d'Eric Sauteur qui a vu s'envoler la couronne lors d'une sortie de route sans gravité. Vincent Gauthier a pris la mesure de sa BMW 318 Compact, coiffant sur le fil la Citroën C2 du Normand Pascal Lecamus. Quant à la famille Bariteau (Renault Clio RS, F2-14), qui luttait pour le podium, la mécanique a stoppé net leur ascension.
Pascal Lecamus s'est élevé sur un piédestal en F2-13. Jonathan Gros (Citroën Saxo VTS), satisfait de retrouver la fiabilité, n'a également pas démérité, et s'est fait plaisir : « j'en ch… mais c'est que du bonheur ces spéciales ». Il laisse la Peugeot 205 GTI de Jérémie Martinez à des années lumières.
Franck Chaput (Peugeot 106 S16) a contrecarré les ambitions de Christophe Drouaud (Peugeot 106 S16) en F2000-12. Anthony Rambaud (Peugeot 106 Rallye) suit.
Une fois n'est pas coutume, c'est au sein de la plus petite cylindrée du Groupe F2000 que les affrontements ont été les plus houleux. Ayant fait le lointain déplacement de l'Ain en vue d'engranger de précieux points afin de valider sa qualification à la Finale de la Coupe de France qui se déroulera sur ses terres, Cédric Ducret repart du Périgord avec la satisfaction d'une mission accomplie, de surcroit avec une sympathique Peugeot 104 ZS, auto qui se fait désormais de plus en plus rare sur les E.S. Son poursuivant, Laurent Demars (Peugeot 205 Rallye), s'est vu poussé dans ses derniers retranchements par la Fiat Cinquecento d'Aldine Laurenzano.
Groupe R: JOUSSELY s'offre l'opportunité

A domicile, Jérôme Joussely rafle la mise en Groupe R. Une victoire initialement promise à Brun, out dès le vendredi soir, puis à Frédéric Purrey (Citroën C2 R2 Max), qui bataillait dans un même temps pour le Top 5 au général avant de partir en tonneaux dans l'ES 6. Auteur de chronos significatifs en fin de parcours, Romuald Lezeau (Renault Clio R3) n'a toutefois pu déloger le Thibérien de son fauteuil de leader.
La R2 décimée par les abandons de Purrey et Sophie Micheneau (Citroën C2 R2 Max) également sur sortie de route, le dernier rescapé du Groupe n'est autre que Romain Auvert (Renault Twingo RS), lauréat en R1.

Groupe GT +: Frédéric MARTIN en apprentissage

Frédéric Martin l'avait annoncé : son objectif était uniquement d'emmagasiner de l'expérience, et de poursuivre l'apprentissage de la Porsche 997 GT3 Cup après la déconvenue du Limousin où il n'avait effectué que deux kilomètres.

Groupe GT de Série: L'acrobate MONRIBOT

La victoire en Groupe Z de Monribot en devient presque anecdotique tant sa course pour le podium a retenu toutes les attentions.

Dans le cadre de la Coupe des Dames, un challenge féminin richement dotée a été spécialement mis en place. Pas moins de 7 équipages composés à 100 % de la gent féminine se sont affrontés. Rosine Chauffour et Pauline Boyer (Peugeot 206 RC) affichaient les premières leurs ambitions le vendredi, avant qu'Aline Chollet et Sandra Raffin (Renault Clio Ragnotti) brouillent les cartes le lendemain.

Sur les 61 partants, 43 ont rallié le centre névralgique du Rallye, Place de La Poste à Thiviers (24).

Prochain Rendez-Vous : le Rallye Régional de Sauveterre-la-Lémance (47).

Texte et photos : PQ47