Rallye Régional de Sarlat-Périgord Noir 2013
Antony MORA imperturbable
Comme de coutume depuis quelques années, le Rallye de Sarlat-Périgord Noir a connu un joli succès, avec pas de moins de 86 équipages autorisés à prendre le départ. L'équipe du Sarlat Sport Auto emmenée par Guillaume Iguacel et Jean-Michel Louprou a eu raison de ne pas baisser les bras ; la qualité de leur épreuve et le plébiscite qu'elle rencontre auprès de ses participants en atteste.
Côté sportif en revanche, on ne faisait guère de spéculations quant au résultat final ; le local Antony Mora (BMW 318 Ti Compact) faisant figure de tête d'affiche, bien que des animateurs tels que Mickaël Lobry (Mitsubishi Lancer Evo 10, N4), Yannick Patier (Subaru Impreza STI, N4) ou Reynald Moinet (BMW Série 1, F2-14) soient en mesurer d'exercer sur lui une nette pression. Mais, avec brio, le Sarladais s'est taillé la part du lion, montant pour la huitième fois sur le trône de son épreuve fétiche. La spéciale de Marquay, une classique reprise cette année et disputée deux fois en fin de journée du samedi, apporte d'ores et déjà la preuve de cette hégémonie : c'est respectivement 14s8 et 7s2 qu'il inflige à ses adversaires, avec en chef de ligne Mickaël Lobry. Eric Sauteur (Renault Clio 3 RS, A7K) et Reynald Moinet, à la pointe dès l'ES 1, se rétracte légèrement de nuit et laisse filer l'Escort Cosworth du redoutable Pascal Dupont au troisième rang provisoire.
Le lendemain, c'est une spéciale technique à souhait saupoudrée d'une brume matinale et, de surcroit, rendue humide par les averses de la veille, que doivent affronter à trois reprises les 78 rescapés. Des conditions qui sont loin de faire pâlir le leader, qui mène de nouveau la danse, en creusant un écart substantiel (+ 8s6) sur son dauphin Lobry. Mis à l'écart des débats la veille, Yannick Patier entame une remontée spectaculaire en claquant le troisième temps scratch lors de la reprise des hostilités. Mais la plus grosse performance vient à coup sûr du brillant Antoine Hommeau, qui, accompagné de son fidèle acolyte Damien Van Geystelen, et avec une Clio Ragnotti A7 à la préparation relativement peu poussée, se hisse parmi le quatuor de tête, avec à ses trousses les valeurs étalons Sauteur et Moinet. Pendant que le général Mora commence à gérer sa victoire future dans l'ES 4, ses lieutenants en profitent pour se mettre en exergue ; il en sera de même dans l'ultime chrono, malgré un dernier baroud d'honneur du pilote BMW. Quant à Dupont, la mécanique le fait plonger au classement, et une chaleur dans l'ES 4 ne lui permettra pas de revenir jouer les premiers rôles. Derrière ce podium intouchable Mora-Lobry-Patier, Hommeau prouve qu'il a franchi un sérieux cap en surclassant de féroces rivaux tels Reynald Moinet et Eric Sauteur. Dans le droit fil de ses exploits au Chasselas et aux Thermes, Christophe Amadieu, 7e, a bluffé le public averti et non initié par son sens de l'attaque, avec sa bonne vieille et modeste R5 GT Turbo. Le seul regret qu'il a pu avoir est de n'avoir pu réellement opérer un bras de fer avec le deuxième équipage acrobate de la R5 GT Turbo, à savoir les frères Chapelle. Victime d'une durite de turbo défaillante au bout d'un kilomètre de l'ES 1, Guillaume et Marc pourront réparer et poursuivre l'aventure mais avec une motivation en berne ; les sensations revenant que dans l'ultime joute où ils se sont payé le luxe de signer un 6e temps ! Pour son troisième Rallye avec la Subaru Impreza Groupe A, Yoann Rougier a fait preuve d'une belle dextérité en se positionnant 8e, face à l'impressionnant Jérôme Dantiacq (Citroën Saxo VTS, A6), qui confirme suite à son excellent résultat du Pays Basque. Aux commandes de sa Renault Clio RS (F2-14) ex-Bariteau, Benoit Tabaud referme le Top 10, de peu face à Chapelle, revenu en trombe.

Groupe A: HOMMEAU sur sa lancée

Après un Rallye de Bonaguil très prometteur, Antoine Hommeau était très attendu à Sarlat, et n'a pas faillit à sa réputation, témoignant d'un coup de volant d'une qualité rare. Eric Sauteur n'a pu résister au jeune loup béarnais qui a fondu littéralement sur lui le dimanche. Quant à Rougier, il enlève la médaille de bronze, et par la même occasion, la palme en A8.
Après avoir maintenu à distance les Mégane Kit-Car de Grégoire Espinasse et Christophe Monzie, qui ont finalement tous deux rejoint la liste des abandons, Eric Sauteur décroche sans erreur la A7K. Hommeau exerce une domination sans partage en A7, tandis que Jérémie Guespin (Renault Clio Williams), 20e au général, s'est employé à mettre à distance la Peugeot 206 RC de Yannick Frélaut.
En A6K, l'on déplorera la sortie de route rédhibitoire de Jean-Luc Mazeau (Citroën Saxo Kit-Car) dans l'ES 5, alors qu'il bataillait pour les places d'honneurs du Top 10. Une saison 2013 décidemment à oublier pour le boulanger le plus rapide du Sud-Ouest.
Dantiacq a fait figure d'épouvantail en A6, bien que Guillaume Roget (Peugeot 106 S16) n'ait pas démérité lui non plus. Lionel Frégeac (Peugeot 106 XSI) et Stéphane Vesvre (Peugeot 106 XSI) se sont contentés de regagner l'arrivée sans encombre pour empocher respectivement la A5 et A5K.
Groupe N: L'appétit de LOBRY

En Groupe N, Mickaël Lobry, d'entrée de jeu, s'est réservé la meilleure part du gâteau, balayant d'un revers de main les coups de fourchette de Yannick Patier, tout de même satisfait de regagner l'arrivée finale après une saison en demi-teinte. Etonnant d'agilité pour son premier véritable Rallye si l'on exclut son ouverture l'année dernière et sa séance de roulage cet été à la Course de Côte de Marquay, Quentin Albié (Renault Clio Williams), dont la spéciale de Marquay passe quasiment devant sa porte, se hisse au sein du tiercé gagnant, et prouve qu'il sera un garçon à surveiller lors des prochains rendez-vous.
Mais il serait réducteur d'évoquer le triomphe de ce dernier également au sein de la N3, sans appréhender la lutte féroce qui a opposé bon nombre de ses protagonistes. Malgré une attaque de tous les instants, Mathieu Lurgo (Renault Clio Ragnotti) vient mourir à 8s3 du premier cité, mais hérite du dernier mot face à des concurrents tout aussi redoutables, à savoir Ludovic Pinson (Renault Clio Ragnotti), qui damne le pion pour 4 dixièmes à la Clio Williams de Nicolas Soustre pour le podium de classe. Dans cette même catégorie, Loïc Larquey (Renault Clio Ragnotti) n'a pu s'exprimer, suite à son retrait au terme de l'ES 1.
La N2 était également le théâtre d'une échauffourée virile entre Lenny Plantadis (Suzuki Swift) et Christophe Loriller (Citroën Saxo VTS), avant que le premier cité hypothèque ses espoirs lors d'une sortie de route au cours de l'ES 4. Loriller s'offre ainsi l'opportunité. Philippe Cadiot (Peugeot 106 S16) out également, Sébastien Dablanc et Niki Martial, tous deux sur Citroën Saxo VTS, se départagent les places d'honneurs.
Jean Caillé (Peugeot 106 XSI) est, quant à lui, bien esseulé dans la classe « biberon ».

Groupe F2000: Doublé BMW

Les BMW ont été à la fête en Groupe F2000 et Classe 14, avec dans l'ordre la Compact de Mora, et la Série 1 de Moinet père et fils. Le doublé a bien failli se transformer en triplé ; Vincent Gauthier (BMW 318 Compact) figurant dans les accessits avant de jeter l'éponge (mécanique). Une situation dont tire profit l'inoxydable Amadieu et sa R5 GT Turbo volante.
En F2-13, Anthony Ortega (Peugeot 106 Rallye) a fait parler la poudre en contrecarrant les ambitions d'Alexis Grenier (Citroën Saxo VTS). Nicolas Pauzat (Citroën Saxo VTS) ne récolte que des miettes.
Superbe performance de premier ordre pour les époux Jean-Michel et Christine Compagnon (13e scratch), qui glanent la F2-12, après avoir atomisé la concurrence composée de Christophe Drouaud (Peugeot 106 S16) et Sébastien Blondy (Peugeot 205 Rallye).
Groupe R: SIMIAN trébuche, VERGINES récolte

Moisson victorieuse pour Thomas Vergines en Groupe R, consécutive à un tout-droit de Yannick Simian (Renault Clio R3) dans l'ES 3, qui tenait jusqu'à présent les rênes. Fabrice Arnaudin (Fiat Grande Punto) s'est constamment tenu prêt à saisir la moindre erreur, tandis que Maurice Aladenise (Renault Twingo RS) récolte le fruit d'un parcours sans faute en R1.

Groupe GT : Gérard MARIE en solitaire

Gérard Marie (Nissan 350 Z) n'a souffert d'aucune concurrence en Groupe GT de Série.

Groupe Z: LASSALLE en maître

Cédric Lassalle (BMW 325i) remporte sans nul doute les lauriers à l'applaudimètre, mais aussi en Groupe Z, où la seule menace rapidement maitrisée venait du Berrichon Marc Duponchel (BMW 325i), fidèle du Rallye de Sarlat-Périgord Noir.



Sur les 86 équipages autorisés à prendre le départ, 65 ont rallié le centre névralgique du Rallye basé aux Eyzies (24).

Prochain Rendez-Vous : la Finale de la Coupe de France des Rallyes à Oyonnax (01).

Texte et photos : PQ47